10 juillet 1892, l'exécuteur des Hautes-Oeuvres Deibler, arrive en gare de Montbrison

De WikiPLM
Aller à : navigation, rechercher

Circonstances de l’événement

Le 30 mars 1892, "l'anarchiste" (s'étant rendu coupable de plusieurs délits, assassinats et attentats) Ravachol est interpellé avec difficulté par le commissaire Dresch et une dizaine d'agents de police. L'instruction est rapide, Ravachol et ses compagnons comparaissent le 26 avril devant la Cour d'assises de La Seine. Charles Simon et Ravachol sont condamnés aux travaux forcés à perpétuité, ses trois autres compagnons sont acquittés. Un second procès se déroule le 21 juin devant la Cour d'assises de la Loire, à Montbrison. Ravachol est accusé de plusieurs crimes et délits antérieurs aux attentats, il y est cette fois condamné à la peine de mort. Craignant tout autant des actions violentes des groupes anarchistes que des débordements d'un public très nombreux, peu d'informations sur la date ne transpirent des autorités, mais les faits, gestes et déplacements (le bourreau, ses aides et le fourgon transportant la "veuve" se déplacent par le train) de l’exécuteur Louis Deibler, prémices à l'exécution sont suivis avec attention par la presse et... La population.

  • Ravachol.

Les bois de justice qui, de Valence étaient revenus à Paris, n'y seront pas restés longtemps. Le voyage qu'on leur fait faire n'avait qu'un but : cacher jusqu'au dernier moment l'exécution de Ravachol. Malgré les notes officieuses annonçant que l’assassin de l'ermite de Chambles ne serait pas exécuté avant plusieurs jours, il est presque certain que demain Ravachol aura subi sa peine. Les bois de justice sont en effet partis hier de Paris. Afin de mieux dépister la curiosité, une voiture les a amenés à la gare Montparnasse, où ils ont été immédiatement placés dans un fourgon qui a été attaché en queue du train numéro 13, en partance pour pour Angers. Un employé du ministère de la justice a présidé à l'embarquement. Au lieu de suivre le train d'Angers, le fourgon a été relié, à la gare de Lyon-Ceinture, à un train allant directement à Montbrison, et à quatre heures et demie tout était parti. On voit que les plus grandes précautions ont été prises pour éviter toute indiscrétion. Ce qui, heureusement, ne nous a pas empêché d'être immédiatement informés.

Journal L'Intransigeant 11-7-1892 (Collection BNF Gallica).


  • Nevers gare, 10 juillet, 2 heures du soir

Ce matin, à six heures, Deibler, en chapeau haut de forme, se promenait sur le trottoir de la gare de Saincaize. Il est parti pour Montbrison par le train de sept heures, avec le fourgon contenant les bois de justice.

Journal L'Intransigeant 12-7-1892 (Collection BNF Gallica).


  • Montbrison, 10 juillet, 6 h10, soir.

L'exécution de Ravachol aura lieu demain. Deibler est arrivé ce soir à cinq heures.

  • Montbrison, 10 juillet, 8 h, soir.

Cette fois la nouvelle est certaine, l'exécution de Ravachol aura lieu cette nuit. C'est à seule fin de tromper le public parisien qu'on avait annoncé le départ de Deibler pour Rennes où, disait-on, il allait exécuter Communal, condamné depuis le mois de mai. Le bourreau ets bien parti à l'heure dite par la gare Montparnasse, mais il a bifurqué en route et, après s'être dirigé sur Orléans où il est resté trois heures, ils s'est rendu à Montbrison par Vierzon, Montluçon, Gannat et Clermont-Ferrand. Il est arrivé ici, avec trois aides, par le train de cinq heures, le fourgon contenant les bois de justice avait été hissé sur une voiture de marchandises découverte et caché par une grande bâche, cette voiture se trouvait tout à fait à l'arrière du train. Il y avait très peu de monde à la gare et, comme toujours, le service tait assuré par deux gendarmes et quatre agents de la sûreté générale. On a aussitôt détaché le fourgon du train, puis Deibler et ses aides sont montés dans l'omnibus de l'hôtel du Lion d'Or...

Journal L'Intransigeant 12-7-1892 (Collection BNF Gallica).

Photos et cartes postales

Croquis et plans