12 août 1934, Avignon

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Circonstances de l’accident

  • Le 11 août 1934 un accident se produit en gare même d'Avignon. Le rapide « Suisse-Méditerranée » (équipe Achard/Héritier) déraille...

Il est 3 H 30 du matin lorsque le rapide, parti la veille au soir de Genève et à destination de Marseille, entre en gare d’Avignon. Mais pour une raison que l'enquête devra déterminer, le train roule un peu trop vite. A cause de cette vitesse excessive, deux cents mètre avant l'entrée de la gare, plusieurs voitures quittent les rails. Le train parvient à poursuivre sa route, mais par un incroyable et funeste concours de circonstances, un convoi de marchandises stationne sur la voie contigüe. Les voitures viennent le percuter et le reste du train finit de s'encastrer dans l’obstacle. La machine, le tender, une voiture postale, un fourgon et huit voitures se couchent. Une partie du train de marchandises s'est également couché, engageant une troisième voie. La gare est totalement paralysée et plongée dans une totale obscurité car le train a brisé et arraché les pylônes d'éclairage. Le charbon de la locomotive qui s’est répandu et a pris feu, menace les décombres du train et les blessés encore incarcérés... Les pompiers, gendarmes, cheminots et sapeurs du 7ème Génie d'Avignon, rapidement sur les lieux s’activent immédiatement pour circonscrire le début d'incendie, tandis que les autres portent secours aux blessés. Alors que le jour se lève le spectacle grandiose apparaît. Le fourgon, une voiture de 2ème classe à ossature bois (la composition avait été forcée pour accueillir un nombre important de voyageurs) et une de 1ère sont littéralement pulvérisées. De cet amas de ferrailles six personnes décédées sont retirées et 30 autres blessées (60 blessés suivant les sources) sont conduites à l'hôpital. Le chauffeur de la locomotive est blessé à la tête. Parmi les morts se trouve un cheminot du PLM. Le chef de train qui attendait sur le quai pour prendre la relève de son collègue terminant son service à Avignon. Le directeur général des chemins de fer, représentant le ministre des travaux publics se rend sur place dans le courant de la journée ainsi qu'un ingénieur des services de contrôle.

Les services des Postes viennent effectuer le transbordement du courrier de la voiture postale et deux puissantes grues sont dépêchées depuis Valence et Marseille sur les lieux pour assurer le relevage. Alors que le jour se lève un spectacle dantesque apparaît. Le fourgon, une voiture de 2ème classe à ossature bois (la composition avait été forcée pour accueillir un nombre important de voyageurs) et une de 1ère sont littéralement pulvérisées. L'évacuation des trains accidentés et la remise en état des installations, voies, électricité, télégraphe demandent près de quarante-huit heures d’efforts ininterrompus.

D'abord considéré comme seul responsable, bien qu'il explique la vitesse excessive par une défectuosité du système de freinage, le mécanicien Achard est incarcéré (Cette décision occasionne une importante mobilisation syndicale), puis remis en liberté. Il est accueilli par 500 personnes!. Finalement, le juge d'instruction inculpera avec lui le chef de train Dupré pour homicide et blessures par imprudence. Le 3 décembre 1935, le tribunal correctionnel d'Avignon leur inflige respectivement un mois de prison et cent francs d'amende (condamnations assorties du sursis). Rejugés en appel à Nîmes le 26 mars 1936, Achard est condamné à 2 mois de prison sans sursis et Dupré 6 jours avec sursis et 50 fr d’amende! Les protestations sont unanimes. On notera que des responsables syndicaux d’Avignon et Nîmes, ayant adressé une lettre de protestation au juge d’instruction sont… Traduits en justice pour outrage à magistrat!

Note: La catastrophe et ses conséquences ont un tel retentissement que la presse locale, régionale, nationale et même internationale reprennent l'information. La presse syndicale également.


  • Le Rapide toutes classes Genève - VIntimille a déraillé sur les aiguilles d'entrée de la gare d'Avignon vers 03h40. Le convoi a roulé sur le ballast jusqu'à l'entrée de la gare et la machine s'est renversée sur le côté droit, sous la verrière, entre les trottoirs 2 et 3, entraînant les premières voitures. Le tender est écrasé, le fourgon de tête se place en travers de la voie, le wagon Poste est projeté en avant du fourgon de tête, les deux premières voitures, à ossature bois, s'écrasent l'un contre l'autre. La locomotive percute un pylône électrique, plongeant toute la gare dans l'obscurité. Un train de marchandises qui stationne sur la voie 2 reçoit de nombreuses avaries. Un de ses wagons se couche sur la voie 3 heurtant un autre train en stationnement. On déplore 7 morts et 32 blessés.

Source: Le Petit Parisien et l'Express du Midi du 13 août.


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Croquis et plans