24 janvier 1882, assassinat, gare de Tarascon

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Circonstances de l’incident

  • ASSASSINAT EN CHEMIN DE FER

La compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée nous fait savoir que, dans le train omnibus n°65 parti de Paris, le 23 à onze heures du soir, on a trouvé, cette nuit, à l'arrivée de Tarascon, dans une voiture de 2e classe, un voyageur assassiné ou suicidé. La justice informe.

D'autre part, l'agence Havas nous informe que la victime est un marchand de bestiaux et que le vol paraît avoir été le mobile du crime. La valise que le voyageur portait avait été ouverte.

Journal LE RADICAL 27-1-1882 (collection Gallica-BNF).


  • ASSASSINAT DANS UN WAGON

Voici de nouveaux détails sur le crime qui nous a été signalé par dépêche : Au moment où le train n°65, parti de Lyon à quatre heures quarante-cinq du soir, s'arrêtait à cette station, une dame qui s'apprêtait à monter dans un wagon de seconde classe, fut très surprise de vois un voyageur immobile. Elle crut d'abord qu'il dormait, mais s'étant approchée elle aperçut des traces de sang sur la chemise de l'inconnu. Aussitôt la voyageuse appela au secours et les agents de la compagnie accourent, munis de lanternes. On constata alors que l'infortuné avait été assassiné. Les papiers trouvés sur lui n'ont pu établir son identité. On suppose que la victime de ce nouveau crime est un maquignon et que le meurtre aurait été commis entre la gare d'Avignon et de Tarascon par des malfaiteurs qui voulaient s'emparer de sa sacoche parfaitement garnie. L'assassin s'est servi d'un instrument contondant. Il aura frappé l'inconnu pendant son sommeil. Le parquet de Tarascon s'est rendu sur les lieux et une enquête a été immédiatement ouverte. Les auteurs du crime ont dû sauter du train au moment où il ralentit sa marche en entrant dans la gare de Tarascon. Ils se sont enfuis à travers les champs qui bordent la voie. Espérons qu'ils ne tarderont pas à tomber entre les mains de la justice. '

Journal LE RADICAL 28-1-1882 (collection Gallica-BNF).


  • LE CRIME DE TARASCON - Nouveaux détails

Le voyageur assassiné dont nous avons parlé à deux reprises, est un nommé D...., homme de forte taille, âgé de quarante-cinq à cinquante ans, habitant la commune des Pennes, près de Gardanne. Il venait de Lorient et avait pris un billet de seconde classe à destination de Marseille. D.... s'était endormi sur le côté droit et ne s'était sans doute pas réveillé lorsque le meurtrier - car tout porte à croire qu'il était seul - s'est introduit à son tour dans le wagon. Pendant que D... dormait, l'assassin lui a tiré à bout portant sur la tempe gauche un coup de révolver de petit calibre, et la mort, au dire du docteur, a dû être instantanée; quoi qu'il en soit, le criminel a tiré encore sur sa victime deux coups de révolver, et lui a ensuite porté des coups avec une forte canne.Ce quia prouvé, lors de l'autopsie qui a été faite M. Batailler, médecin de la compagnie P.-L.-M., que les coups de révolver lui avaient été tirés à bout portant, c'est que l'ouverture des blessures, très petite, va en s'élargissant. Inutile de répéter que le vol a été le mobile du crime, car les poches de D.... étaient déchirées et retournées; il avait seulement sur lui une blague à tabac, une pipe et de plus une lettre avec une carte d'électeur qui ont fait découvrir son identité. La valise du malheureux a été éventrée à coups de couteau et l'assassin a eu même le cynisme d'essuyer ses mains sanglantes à une chemise de D.... . A la première nouvelle du crime, découvert par deux dames, en gare de Tarascon, l'alarme a été donnée de tous côtés, mais, jusqu'à présent, les recherches sont restées infructueuses. Le meurtrier doit être doué d'un grand sang-froid et d'une force herculéenne; il a, en effet, avant Tarascon, ouvert la porte, l'a refermée et a sauté sur la voie sans se faire très probablement aucun mal, car on n'a retrouvé sur la voie, ni traces de chute ni traces de sang. De là, à la faveur de la nuit, il a gagné la campagne et pu se soustraire aux recherches; la somme dont D... était porteur était toute en espèces et, par suite, d'un écoulement facile pour l'assassin. Personne, parmi les employés de la gare n'a pu donner un renseignement approximatif sur le meurtrier; mais un monsieur et une dame ont fait devant le juge d'instruction une déclaration qui a bien son importance. Ils ont affirmé tous deux avoir vu dans la gare d'Avignon un individu d'assez mauvaise mine, coiffé d'une casquette qu'il tenait obstinément sur son visage, et qui et qui était placé à l'un des angles du wagon dans lequel a été trouvé le cadavre de D...... . On voir que l'affaire est des plus ténébreuse. Arrivera-t-on à la découverte du coupable? C'est ce qu'il est permis d'espérer, surtout si l'on considère les précautions et les mesures de sûreté prises par les autorités judiciaires qui font activement surveiller toutes les gares. Le meurtrier est, du reste, un homme de précaution, car il n'a laissé ni son révolver, ni son couteau, ni quoi que ce soit qui puisse donner un indice à la justice. Le wagon a été minutieusement fouillé et les scellés ont été apposés par ordre du juge d'instruction.

Journal LE RADICAL 1-2-1882 (collection Gallica-BNF).


  • Tarascon. 25 janvier.

On a trouvé, dans un wagon de 2° classe du train omnibus n° 65, qui quitte Paris A 11 heures du soir et arrive ici à 1 heure 10 du matin, le cadavre d’un voyageur, marchand de bestiaux à ce qu’il paraît, qui avait été assassiné pendant le trajet. Le vol paraît être le mobile du crime. La valise que portait le malheureux gisait par terre, fracturée et vide. La justice informe.

Journal L'INTRANSIGEANT 27-1-1882 (collection Gallica-BNF).

  • Tarascon. 26 janvier.

Voici de nouveaux détails au sujet du crime commis en chemin de fer, et que nous avons signalé Mer. C’est au moment où le train numéro 65, parti de Lyon à quatre heures quarante-cinq du soir, s’arrêtait à la station de notre ville, qu’une dame, qui s’apprêtait à monter dans un wagon de seconde classe, fut très surprise d’y voir un voyageur immobile. Elle eut d’abord qu’il dormait, mais, s’étant approchée, elle aperçut des traces de sang sur sa chemise. Aussitôt elle appela au secours et les agents de la compagnie accoururent, munis de lanternes. On constata alors.que l’infortuné avait été assassiné. Les papiers trouvés sur lui n’ont pu établir son identité. La victime de ce nouveau crime est, comme nous l’avons dit, un maquignon. Le meurtre aurait été commis entre la gare d'Avignon et.celle de Tarascon par des malfaiteurs qui voulaient s’emparer do sa sacoche parfaitement, garnie. L’assassin s'est servi d’un instrument contondant. Il aura frappé l’inconnu pendant son sommeil. Le parquet de Tarascon s’est rendu sur les lieux, et une enquête a été immédiatement ouverte. Les auteurs de ce crime ont dû sauter du train au moment ou il ralentit sa marche en entrant dans la gare de Tarascon. Ils se seront enfuis à travers les champs qui bordent la voie.

Journal L'INTRANSIGEANT 28-1-1882 (collection Gallica-BNF).

  • Tarascon. 27 janvier.

D’après les renseignements qui ont été recueillis, l’individu trouvé assassiné dans un wagon, à Tarascon, s'ôtait embarqué à Chasse mardi soir, pour se rendre à Marseille, en compagnie d’un autre voyageur. Il aurait fait avec celui-ci le trajet de Chasse à Orange, et, c’est à partir de cette gare qu’il s’est probablement endormi, se trouvant seul. L’assassin, qui attendait sans doute cette occasion dans un compartiment voisin, assomma cet infortuné dans son sommeil et le dévalisa ensuite; puis, profitant du ralentissement du train, à deux kilomètres avant Tarascon, à cause de la bifurcation, il aura pu sortir du wagon en le refermant tranquillement. Le cadavre a été trouvé à l’arrivée à Tarascon, le dos sur une bouillotte cependant les bouillottes avaient été changées à Avignon, et les employés n’avaient rien remarqué d’insolite dans le wagon. Il baignait dans son sang; encore chaud, ce qui prouve que le crime doit avoir été commis entre Avignon et Tarascon. C’est un nommé D....e, dit Louiset, maquignon, âgé de quarante-sept ans. On a retrouvé sur lui sa carte d’électeur seulement. A côté gisait, comme nous l’avons dit, un sac vide éventré par l’assassin.Le malheureux a été tué d'un coup de couteau à la tempe. On passerait le doigt dans la plaie. Outre la sacoche éventrée, une grande poche sous le gilet comme en ont les gens qui vont dans les foires, a été déchirée. On a découvert sur la voie, entre Graveson et Tarascon, une boîte de berlingots tachée de sang. La voiture où a été commis le crime est soumise aux investigations delà police, qui poursuit avec activité son enquête. Un voyageur occupant le compartiment voisin et, qui avait été provisoirement arrêté a été relâché à cinq heures du soir.

Journal L'INTRANSIGEANT 29-1-1882 (collection Gallica-BNF).

  • Tarascon. 28 janvier.

Il paraît de plus en plus certain que le malheureux assassiné en chemin de fer et, dont le corps a été trouvé à la station de Tarascon, est le nommé D....e, marchand de bestiaux à Loriol, qui se rendait à Marseille pour ses affaires. Le parquet a envoyé une dépêche à Loriol pour s'édifier complètement. On annonce qu'un Italien, soupçonné d'être l'auteur de l'assassinat, vient d'être mis en état d'arrestation.

Journal L'INTRANSIGEANT 30-1-1882 (collection Gallica-BNF).

  • Le crime de Tarascon.

Le Petit Provençal donne des renseignements complémentaires sur le crime commis récemment en chemin de fer M. D.....e, qui est un homme de forte taille, âgé de 45 à 50 ans, venait de Loriol, petite localité aux environs de Montélimar, distante de Tarascon de 125 kilomètres, et avait pris un billet de seconde classe à destination de Marseille. Il s’était endormi sur fie côté droit et ne s’était sans doute pas réveillé lorsque le meurtrier — car tout porte à croire qu’il était seul — s’est introduit à son tour dans le wagon. L’assassin est-il un ennemi personnel de la victime? Est-ce un homme qui le suivait depuis Loriol, ou bien encore est-ce un malheureux tenté subitement par l'appât du gain en croyant une sacoche bien garnie? C’est ce qu’on ne saurait dire, et ce que probablement l’instruction apprendra. Pendant que D....e dormait, l’assassin lui a tiré à bout portant sur la tempe gauche un coup d’un revolver de petit calibre, et la mort, au dire du docteur, a dû être instantanée; quoi qu’il en soif, le criminel a tiré encore sur sa victime deux coups de revolver et lui a ensuite porté des coups avec une forte canne, et non avec une bouteille comme on a pu le dire. Le corps, dans cette lutte effrayante d’un vivant contre un mort, a roulé au milieu du wagon, en long sur les deux bouillottes et a bientôt été le centre d’une vaste mare de sang. Ce qui a prouvé, lors de l’autopsie qui a été faite hier par M. Bataillier, médecin de la Compagnie P.-L.-M., qùè les coups de revolver avaient été tirés à bout portant, c’est que l’ouverture des blessures très petite va en s’élargissant. Inutile de répéter que le vol a été le mobile du crime, car les poches de D....e étaient déchirées et retournées; il avait seulement sur lui-une blague à tabac, une pipe et de plus une lettre et une carte d’électeur qui ont fait découvrir son identité. La valise du malheureux a été éventrée à coups de couteau, et l’assassin a eu même le cynisme d’essuyer «es mains sanglantes à une chemise de D....e. A la première nouvelle du crime, découvert par deux dames en gare do Tarascon, l’alarme a été donnée de tous côtés, mais jusqu’à présent les recherches sont restées infructueuses. Le meurtrier, et nous persistons à croire qu’il n’y en a qu’un, doit être doué d’un grand sang froid et d’une force herculéenne : il a, en effet, un peu avant Tarascon, ou vert la porte, l’a refermée et a sauté sur la voie sans se faire très probablement aucun mal, car on n’a trouvé sur la voie ni trace de chute, ni trace de sang. De là, grâce à la faveur de la nuit, il a gagné la campagne et pu se soustraire aux recherches; la somme dont D....e était porteur était toute en espèces et, par suite, d’un écoulement facile pour l’assassin. Nous avons dit que personne, parmi les employés de la gare, ne pouvait donner un renseignement approximatif sur le meurtrier; mais un monsieur et une dame ont fait devant M. le juge d’instruction une déclaration qui a bien son importance. Us ont affirmé tous deux avoir vu, dans la gare d’Avignon, un individu d’assez mauvaise mine, coiffé d’une casquette qu’il tenait obstiné ment baissée sur le visage, et qui était placé à l’un des angles du wagon B. B. dans lequel a été trouvé le cadavre de D....e. Ce signalement quelque incomplet qu’il soit a été transmis par dépêche à Avignon, et aussi A M. le jugé de paix de Gardanne; ce premier magistrat de qui ressort la commune des Pennes, est commis à l’effet de sa voir si De....e n’avait dans sa localité aucun ennemi qui pût lui en vouloir au point d’en venir à l’assassiner. Les renseignements les plus importants recueillis par la justice s’arrêtent là, et on le voit, cette affaire est des plus ténébreuses. Arrivera-t-on à la découverte du coupable? C’est ce qu’il est permis d’espérer, surtout si l’on considère les précautions et les mesures de sûretè prises par les autorités judiciaires qui font activement surveiller toutes les gares. Le meurtrier est du reste un homme de précaution, car il n’a Laissé ni son revolver, ni son couteau, ni uoi. que ce soit qui puisse donner un inice à la justice. Le wagon a été minutieusement fouillé, et lès scellés y ont été apposés par ordre de M. le juge d’instruction.

Journal L'INTRANSIGEANT 31-1-1882 (collection Gallica-BNF).

  • Marseille, 29 janvier.

Un jeune homme de vingt-cinq ans s’est tiré, avant-hier, un coup de revolver à la tempe gauche, dans une voiture de place. On n’a rien trouvé sur lui qu’une carte au nom de A. Le.....r, sous-lieutenant et une faible somme d’argent. Tout porte à croire que cet individu pourrait bien être l’assassin du malheureux D.....e, dont on a trouvé le corps dans le train à Tarascon. Le suicidé a une fracture au bras, des taches de sang sur ses habits. Il portait un revolver dans une ceinture de cuir et paraissait avoir tout récemment fait une longue course. Il n’avait sur lui que 2 fr. 25. A-t-il dissipé le produit de son vol, et voyant son signalement dans les journaux, a-t-il voulu en finir avec la vie pour échapper à la justice? L’enquête continue.

Journal L'INTRANSIGEANT 1-2-1882 (collection Gallica-BNF).

  • Romans, 10 avril.

Un nommé D....., dit Blanquet, natif du Gard, auteur présumé de l'assassinat en chemin de fer à Tarascon, a été arrêté par la Police de Romans avant-hier matin, au moment où il retirait à la poste une lettre chargée.

Journal L'INTRANSIGEANT 12-4-1882 (collection Gallica-BNF).

Photos et cartes postales

Croquis et plans