26 juin 1894, Dernier voyage du Président de la République, Sadi Carnot

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Circonstances de l’incident

Fin juin 1894, le président Sadi Carnot, se rend en voyage officiel à Lyon, où il doit visiter une grande exposition. Ce sera son dernier voyage. Le 24, à 9h32 du soir, alors qu'il quitte le palis du commerce pour se rendre au théâtre, il est poignardé par un anarchiste Italien. Grièvement blessé, il est conduit à la préfecture, où il décède quelques heures plus tard. Après des obsèques officielles à Lyon, sa dépouille est ramenée par chemin de fer à Paris.

Le voyage aller

  • Carnot à Lyon.

C'est aujourd'hui, à dix heures, que M. Carnot quitte Paris, se rendant à Lyon. Il sera accompagné de MM. Dupuy, général Borius, colonels Chamoin et Dalstein, capitaine de frégate Marin Darbel, Tranchau. Voici l'horaire du train présidentiel : Départ de Paris, 23 juin, 10 heures du matin. Arrivée à Lyon, à 6 h. 15, après divers arrêts à Sens, Laroche, Tonnerre, Dijon et Mâcon.

Journal L'Intransigeant 24-6-1890 (Collection BNF Gallica).


  • M. Carnot à Lyon.

Le départ

M. Carnot à quitté Paris, hier matin, pour se rendre à Lyon, où il va visiter l’Exposition. Indépendamment des officiers de sa maison militaire, le président de la République est accompagné de M. Dupuy, président du conseil. Le départ de la gare de Lyon a eu lieu 9 h. 55 sans incident. Sur le quai, les directeurs de la Compagnie étaient venus saluer le président avant son départ. Le train présidentiel comprend, après le fourgon et un wagon-restaurant avec cuisine, les deux Voitures-salons, appartenant à la Compagnie de l'Est et construites spécialement pour le service présidentiel, une voiture pour les ministres, une voiture-salon pour de président du conseil d’administration de la Compagnie P.-L.-M. et 1 salon pour le directeur de la Compagnie, une voiture de 1e classe pour la presse; une voiture à quatre compartiments pour le service de la présidence et un fourgon de queue.

Arrivée de M. Carnot

Le voyage présidentiel s’est accompli sans incident. A aucune station il n’y avait de délégation officielle. A Dijon, M, Mme et Mlle Cunisset-Carnot se trouvaient sur le quai. M. Carnot est descendu de son wagon et a embrassé sa famille. Ce n'est qu’à partir de Mâcon que le voyage du président de la République pris un caractère officiel. M. Carnot qui jusque-là avait porté la redingote, a revêtu l’habit et le grand-cordon de la Légion d’honneur. Le train, qui depuis Paris avait marché à une vitesse moyenne de 75 kilomètres à l’heure, est arrivé exactement, conformément à l’horaire, à six heures quinze à Lyon. A l’arrivée du train, la musique du 97e de ligne a exécuté la Marseillaise pendant que des collines de Fourvières retentissaient les cent et un coups de canon réglementaires. C’est M. Gailleton, maire de Lyon, accompagné de ses adjoints, des membres du conseil municipal et du conseil général, qui a reçu M. Carnot à la gare. Après un échange de bons propos, le président de la République s’est rendu à l’Hôtel de Ville dans un landau décoré aux armes de la ville de Lyon et conduit par deux artilleurs. Le cortège était composé de Vingt-sept landaus dans lesquels se sont empilés les personnages qui accompagnaient le président et les délégations de la ville. Les monuments publics sont pavoisés, mais les maisons particulières sont rares qui ont à leurs fenêtres des oriflammes ou des drapeaux. La foule est nombreuse à la gare, place Bellecour et rue de la République.

Journal L'Intransigeant 25-6-1890 (Collection BNF Gallica).


Le retour de la dépouille

Funérailles à Lyon

..... On arrive enfin dans la cour de la gare, où se trouve la musique du 93e et deux escadrons du 10e cuirassiers. Le char funèbre s’arrête à l’entrée du salon où a eu lieu samedi la réception de M. Carnot. On en descend le cercueil qui est porté par huit hommes jusque sur le quai de la gare, où attendait le train qui devait l'emmener à Paris.

Départ du train

Mme Carnot, partie de la préfecture accompagnée de sa fille, Mme Cunisset-Carnot, et du docteur Planchon avait déjà pris place dans le Lit-salon du deuxième wagon. Ses trois fils vont la rejoindre une fois que le cercueil à été glissé dans un wagon-salon, où sont montés les officiers de la maison militaire de M. Carnot, ainsi que M. Tranchau, secrétaire particulier du président. Le train se met en marche à sept heures trente du soir.

Arrivée du corps à Paris

Dès minuit, des mesures de polices ont été prises à la gare de Lyon. Le boulevard Diderot, la rue de Lyon sont occupés par des agents. Lépine dirige le service d'ordre. Il a tenu à venir recevoir le corps de celui qu'il n'a pas su protéger. Il est deux quarante-cinq quand le train spécial qui amène la dépouille du président de la république entre en gare... Les nécessités du tirage nous empêchent de publier ce matin les derniers renseignements que notre rédacteur nous téléphone de la gare de Lyon.

Journal L'Intransigeant 27-6-1890 (Collection BNF Gallica).


A PARIS. L’arrivée du corps.

Le train funéraire ramenant à Paris la dépouille mortelle du président de la République, est parti exactement à sept heures quarante de Lyon. Sur tout le parcours, à toutes les gares, et notamment à Dijon, les plus grandes marques de douloureuses sympathies ont été données au passage du convoi. A son arrivée à la gare de Lyon, le corps a été reçu par M. Caillaux, président du conseil de la Compagnie P.-L.-M., entouré des hauts fonctionnaires. La cérémonie a eu un caractère éminemment privé: Le corps a été placé dans un fourgon des pompes funèbres et le cortège, comprenant cinq voitures, s’est mis aussitôt en route....

Journal L'Intransigeant 28-6-1890 (Collection BNF Gallica).


Photos et cartes postales

Croquis et plans