27 août 1887, transport par voie ferrée d'un torpilleur, entre La-Seyne et Cherbourg

De WikiPLM
Révision datée du 9 août 2018 à 10:01 par FanaPLM84 (discussion | contributions) (Page créée avec « Un transport exceptionnel, très particulier, traversant le pays est réalisé en 1887. Il s'agit du transport d'un navire entre la Seyne et Cherbourg. La presse relate le... »)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Aller à : navigation, rechercher

Un transport exceptionnel, très particulier, traversant le pays est réalisé en 1887. Il s'agit du transport d'un navire entre la Seyne et Cherbourg. La presse relate les faits.

Circonstances de l’événement

  • LES EXPÉRIENCES DE TOULON

On fait en ce moment, à Toulon, de très intéressants essais pour le transport des torpilleurs par voies ferrées. Hier, on avait choisi le torpilleur 71, mesurant 33 mètres, et pesant M) tonneaux environ. Ce navire est commandé pa. M. Baehme. Depuis huit jours, seize ouvriers appartenant à l’atelier de garniture de l’arsenal, sous la direction de M. Teyssier, ingénieur de la marine, travaillaient à l’élinguage du torpilleur. On a d’abord installé sur la basse vergue d’un vaisseau de premier rang, ayant un mètre de diamètre, huit balancines en fil de fer partant des deux extrémités de la vergue, venant rejoindre le centre et retenues entre elles, aux distances de deux mètres cinquante, par des pantoires en fil de fer, capelées aux deux bouts de la fusée de la vergue. Ces balancines, fixées moitié par moitié aux deux crochets de la chaîne de la grue, maintiennent la vergue en équilibre à deux mètres au-dessus du pont. Le torpilleur a été amené sous la grue de ce port, complètement dégagé de tout ce qui émergeait : tuyau, réduit blindé, etc. Des scaphandriers ont alors élingué le torpilleur au moyen de huit saisines formant ceinture entre le torpilleur et la vergue, saisines composées de huit tours de filins ayant quatorze centimètres de circonférence et placées à la même distance que les balancines de la vergue. Tous apparaux étant prêts, le torpilleur a été hissé très facilement au-dessus de la mer et déposé sur deux wagons, dont la plate-forme, supportant un berceau lardé d’étoupes, porte sur une flèche articulée à ses deux extrémités. Le torpilleur, placé sur ce chantier, est rendu ainsi indépendant des mouvements imprimés au wagon par les courbes de la voie. Derrière ces deux plates-formes, s’en trouve une troisième, percée, en son centre, d’une cavité destinée à donner place à l'hélice et au support inférieur du gouvernail. Ces trois appareils, construits au Creusot, coûtent 50,000 francs. A une heure, le commandant Baehme avec son équipage et le navire attelé, le train, composé de wagons pour les munitions et pour la commission, d'un wagon, spécial à balcon, parti pour la gare de la Seyne où il est rejoint, par la commission, composée de l’amiral Dupetit-Thouars, préfet maritime; Bienaimé, directeur des constructions navales ; Compristo, commandant de la défense mobile, des officiers de vaisseaux et des ingénieurs^ de la marine en grand nombre. Cette commission prend place sur le wagon spécial avec le mandataires de la Compagnie. Vient ensuite une voiture de bagages avec équipage. Le torpilleur ferme 1a marche. A trois heures précises, le train, traîné par la locomotive 1972, est mis en marche a la vitesse des convois de marchandises pour la Ciotat. Le voyage, entre la Seyne et la Ciotat, s’effectue dans les meilleures conditions aller et retour. Le train croise en route, dans la ligne droite, un autre train. On avait calculé soigneusement, pour éviter le croisement dans la ligne courbe. A six heures le torpilleur rentrait en gare de la Seyne et reprenait la route de l’Arsenal. Malheureusement, un second-maître, qui se tenait sur le torpilleur, a, été pris parles, fils télégraphiques qui traversent, la voie près de la Seyne et précipité à terre. Dans sa chute, cet infortuné, nommé Bonnemain, a eu une jambe broyée et l’autre affreusement déchirée. Transporté à l’hôpital maritime, il a subi, l’amputation. Le premier soin de l’amiral Dupetit-Thouars, en arrivant à Toulon, a été d’aller i à l’hôpital pourvoir le brave sous-officier.

Journal "L’Intransigeant" du 8-8-1887 (Collection BNF-Gallica)





Photos et cartes postales

Croquis et plans