2 septembre 1933, accident de passage à niveau, Quincey (nuits-Saint-Georges)

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Circonstances de l’accident

  • 8 morts à un passage à niveau.

Dijon, 2 septembre.

Vers 16 heures, au passage à niveau de Quincey, près de Nuits-Saint-Georges, une automobile a été tamponnée par un train.

Journal L'Humanité 3-9-1933 (Collection BNF Gallica).


  • Le massacre ferroviaire de Nuits-Saint-Georges.

On accuse la garde-barrière.

Nous avons relaté hier l'hécatombe survenue au passage à niveau de la route de Gerland, près de Nuits-Saint-Georges (Côte d'or), où la famille B....n, habitant Prémeaux et composée de six personnes, ainsi que Melles. P....y et Z....o, les accompagnant en auto ont été broyées par le rapide 11 venant de Dijon. Il est à noter que ce passage de Nuits-Saint-Georges a déjà été théâtre de nombreux accidents. On a interrogé la Garde-Barrière, laquelle a déclaré que ses barrières étaient fermées mais que n'entendant aucune sonnerie l'avertissant de l'arrivée d'un train, elle les ouvrit pour le passage de l'auto, lorsque le train survint brusquement. Aussitôt, les enquêteurs ont prié la grade-barrière de se tenir à la disposition de la justice, tout comme un semblable accident tout récent en Moselle, où l'on avait pu cependant constater que la fermeture de la barrière ne fonctionnait pas! Cependant que seuls, les dirigeants des compagnies sont responsables!

Journal L'Humanité 4-9-1933 (Collection BNF Gallica).


  • Une hécatombe.

Encore huit personnes massacrées par un train à un passage à niveau. Leurs restes sanglants étaient éparpillés, nous dit un témoin, sur plus de 150 mètres, et l’on n’a pas le courage de rapporter, ici d’autres détails plus affreux. Mais à l’horreur succède bientôt une indignation. Combien faudra-t-il encore de cadavres pour qu’on prenne enfin des mesures ? J’ai relevé hâtivement dans la collection de notre journal quelques-uns des accidents les plus graves qui se sont produits en ces dernières semaines. On se rappelle qu’en juin dernier, le fils de M. Lesaclié, sénateur de l'Aube, a été anéanti avec sa femme et ses enfants à Bréviandes, près de Troyes. Le 2 juillet, à Brest, un autocar était tamponné par un train : 19 blessés. Le 24 août, à Joué-les-Tours, un camion est broyé : deux blessés graves. Le 27 août, dans les Landes, près de Vieux-Boucau, une auto est accrochée qui transportait sept personnes : six sont tuées. Le 31 août, l’express Wissembourg-Strasbourg happe une voiture à Hunspach : trois tués. Voilà ce qu’on trouve en feuilletant pendant cinq minutes des numéros de journaux. Si on voulait prendre son temps, et dresser une statistique complète, on ne sait quel total macabre on obtiendrait. On dit qu’il est impossible de supprimer tous les passages à niveau, parce qu’il en coûterait des milliards. Mais il n’est pas besoin de supprimer tous les passages à niveau. Cela vaudrait mieux, assurément. Mais quand on ne peut accomplir une réforme totale, on a néanmoins le devoir de réaliser des améliorations partielles. On ne fera croire à personne qu’il n’existe aucun moyen d’interdire l’accès des passages à niveau en certaines minutes. On ne nous persuadera jamais qu’une fermeture automatique est irréalisable. Et on n’osera pas soutenir qu’elle coûterait des milliards. Alors, qu’est-ce qu’on attend, et pourquoi attendre ? Tout le monde réclame que les pouvoirs publics fassent cesser l'hécatombe.

GALLUS

Journal L'Intransigeant 4-9-1933 (Collection BNF Gallica).

Photos et cartes postales

Croquis et plans