31 mai 1886, accident Sainte-Marthe

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  • Nouveaux accidents sur la ligne P.-L.-M.. Dix-sept victimes.

Nous recevons les dépêches suivantes:

Marseille, 31 mai. Un accident de chemin de fer qui eût pu avoir des conséquences plus graves encore s'est produit ce matin, sur la ligne de Marseille à Aix. Le train de voyageurs numéro 415, revenant d'Aix, venant d'entrer en gare de Sainte-Marthe, dernière station avant Marseille. Il était 6 h. 50. Tout à coup on vit arriver de Saint-Antoine, station précédente, trois wagons chargés de charbon, échappés de la gare et qui, favorisés par une déclivité de 15 millimètres avançaient avec une vitesse de 5 kilomètres à l'heure; Ils heurtèrent l'arrière du train de voyageurs. Un choc effroyable se produisit. Une voiture mixte de 2eme classe et une de première furent littéralement broyées. Quelques voyageurs, qui s'aperçurent de l'imminence du danger purent sauter à terre. Malheureusement un quinzaine d'autres furent blessés, dont cinq assez grièvement. On procéda immédiatement au sauvetage et à l'organisation des secours. Le train put continuer sa route avec quatre voitures demeurées à peu près intactes, amenant si blessés à Marseille. Les autres sont retournés à Aix ou restés à Sainte-Marthe, où des soins leur furent prodigués. Les autorités sont sur les lieux. On va établir la responsabilité de cette catastrophe. Jusqu'au complet déblaiement de la voie, les trains se formeront à Sainte-Marthe pour transborder les voyageurs à Aix et à Marseille.


Marseille, 31 mai, 5 heures soir. Les responsabilités de l'accident du chemin de fer de Sainte-Marthe, semblent peser sur un employé de la gare de Saint-Antoine, qui aurait oublié de poser les taquets destinés à retenir les wagons de charbon qui ont heurté le train de voyageurs. A l'heure présente, la voie est complètement déblayée et les trains ont repris leur marche normale. Le chiffre exact des blessés est de treize. Six sont grièvement blessés.


La compagnie du Paris-Lyon-Méditerranée communique la note suivante à l'agence Havas: La collision survenue le 31 mai à la gare de Sainte-Marthe, près de Marseille, a pour cause les faits suivant: Trois wagons de charbon laissés en stationnement à la gare de Saint-Antoine ayant dû subir une manœuvre, un taquet qui les retenait sur une voie en pente fut abattu et non relevé après la manœuvre, malgré les ordres donnés par le chef de gare. La voie de stationnement n'était pas horizontale, les wagons se sont mis en mouvement et sont entrés sur la voie principale qui a elle même une déclivité de 15mm. Les agents de la gare se sont en vain précipités pour retenir les wagons. Le temps perdu a retardé l'expédition du signal par cloches, dont l'arrivée à la station de Sainte-Marthe n'a précédé que d'un quart de minute la collision entre les trois wagons dévalant depuis Saint-Antoine et le train 415 qui stationnait à Sainte-Marthe. Le choc s'est produit au moment où les voyageurs rapidement prévenus descendaient des voitures, ce qui explique le nombre de personnes atteintes. Un seul voyageur est sérieusement blessé; il a un bras cassé; trois ont reçu des contusions au dos ou à la poitrine qui ne paraissent pas graves; quatorze ont des contusions ou des écorchures sans importance.


Journal LE RADICAL 2-6-1886 (Collection BNF Gallica).



  • Le dossier du P.-L.-M.

Il est certain que la Compagnie Paris-Lyon-Méditerranêe imposa à ses employés des exigences surhumaines; que les retarda, si fréquents sur cette vois unique, sont imputables à celte administration, et que ces retards font naître la chance périlleuse qui a tourné ici en catastrophe, qu'en un mot, on se on se fait un jeu de la vie des voyageurs (Arrêt de la cour d’Aix, dans l’affaire de la catastrophe de Monte-Carlo). Le dossier, déjà si volumineux, de la Compagnie P.-L-M,, vient encore de s’augmenter de trois accidents. Le premier s’est produit hier matin sur la ligne de Marseille à Aix. Le train de voyageurs numéro à 15, revenant d’Aix, venait d’entrer en gare de Sainte-Marthe, dernière station avant Marseille. Il était 6 h. 50. Tout à coup on vit arriver de Saint-Antoine, station précédente, trois wagons chargés de charbon, échappés de la gare et qui, favorisés par une déclivité de 15 millimètres, avançaient avec une vitesse de 5 kilomètres à l'heure; ils heurtèrent l’arrière du train de voyageurs. Un choc effroyable se produisit. Une voiture mixte de 2e classe et une de première furent littéralement broyées. Quelques voyageurs qui s’aperçurent de l’imminence du danger purent sauter à terre. Malheureusement, quinze autres ont été grièvement blessés. Les blessures de cinq d’entre eux sont effroyables. On procéda immédiatement au sauvetage et à l’organisation des secours. Le train continua sa route avec quatre voitures demeurées à peu près intactes, amenant six blessés à Marseille. Les autres sont retournés à Aix où restés à Sainte-Marthe, où des soins leurs ont prodigués. Jusqu’au complet déblaiement de la voie, les trains, se formeront à Sainte-Marthe pour transborder les voyageurs à Aix et à Marseille. Les autorités sont sur les lieux et ont commencé une enquête. Voilà quels terribles résultats produisent le mauvais, état fin matériel de cette Compagnie de chemin de fer et insuffisance de son personnel, effroyablement surmené: Ainsi que la cour d’Aix l’a constaté dans un mémorable arrêt, la Compagnie P.-L.-M. « se fait un jeu de la vie des voyageurs. Et le gouvernement, indifférent, ou complice, n’intervient pas. Il est vrai qu’il s’est lié les mains en signant les Conventions scélérates.


Journal L'intransigeant 2-6-1886 (Collection BNF Gallica).

Photos et cartes postales

Croquis et plans