Appareil à pétards talonnable, système Rabier et Le Roy

De WikiPLM
Aller à : navigation, rechercher

Généralités

Diagrammes et plans

Photos et cartes postales

Fiche

L’appareil à pétards ordinaire ne convient pas pour les voies parcourues dans les 2 sens, car dans ce cas, les pétards placés normalement sur le rail quand le signal est à l’arrêt, seraient écrasés non seulement par les trains circulant dans le sens auquel s’adresse le signal, mais aussi par ceux circulant en sens contraire.


On emploie, dans ce cas, l’appareil Rabier et Le Roy, avec lequel les pétards ne viennent se placer sur le rail, lorsque le signal est à l’arrêt, qu’au moment du passage de la première roue d’un train sur cet appareil, et seulement lorsque ce train circule dans le sens auquel s’adresse le signal.

Description

  • L’appareil se compose d’un bâti servant de support :
    • à une pédale f munie d’un doigt D placée près du rail de la voie et montée sur un excentrique i relié par une tringle a à l’équerre porte-pétards x.
    • à une tringle n d’annulation de la pédale f, manoeuvrée par une équerre r rattachée au signal, ou à une transmission particulière suivant le cas.


L’équerre porte-pétards a une course fixe, dont l’amplitude est limitée par deux encoches pratiquées sur la face inférieure de sa douille et dans lesquelles peut pénétrer un ergot triangulaire, dont est munie une rondelle rivée sur l’axe de l’équerre. Un ressort à boudin logé dans une boîte fixée sur ledit axe, appuie sur la douille de l’équerre, pour maintenir la pénétration de l’ergot dans les encoches.


Une boîte de protection en tôle, avec couvercle à charnières, recouvre l’appareil.


Une tôle inclinée est disposée sous les pétards, comme dans l’appareil ordinaire pour les guider lorsqu’ils viennent se placer sur le rail.


Une cale en bois, de forme appropriée est placée sous cette tôle pour l’empêcher de s’affaisser et maintenir son arête supérieure au niveau du rail. Cette cale en bois est clouée, soit sur une traverse, soit sur une pièce de bois reposant elle-même sur les 2 traverses voisines. La tôle est fixée sur la cale par des vis à tête fraisée.


La pédale est actionnée, soit par la première roue d’un train qui l’aborde, le signal étant à l’arrêt, soit par la tringle d’annulation n au moyen de l’équerre r, lors de la manoeuvre du signal ou de la transmission particulière par le levier du Poste.


Dans la position normale de l’appareil, le signal étant à l’arrêt, la pédale fait saillie de 29 mm sur le rail et les pétards sont en dehors du rail.

Fonctionnement

L’appareil fonctionne de la façon suivante :


  • Supposons le signal à l’arrêt. S’il s’agit d’un train circulant dans le sens auquel le signal s’adresse, la première roue abaisse la pédale en la faisant tourner autour de l’axe de l’excentrique i. Dans ce mouvement de rotation, la manivelle de l’excentrique agit sur la tringle a de manoeuvre de l’équerre porte-pétards ce qui a pour effet d’amener les pétards sur le rail avant le passage de la 1ère roue du train et de maintenir la pédale abaissée, l’équerre x étant immobilisée dans la position correspondante comme il a été dit plus haut.


L’agent chargé de remplacer les pétards écrasés, ramène à la main l’équerre x en position « pétards hors du rail » ce qui entraîne le relèvement de la pédale.


S’il s’agit d’un train circulant en sens contraire de celui auquel le signal s’adresse, les roues abaissent la pédale en la faisant tourner autour de l’axe e. Ce mouvement de rotation n’a aucun effet sur la tringle de manoeuvre de l’équerre porte-pétards et les pétards restent en dehors du rail.

  • En manoeuvrant le levier du poste pour mettre le signal à voie libre ou pour neutraliser les pétards par une transmission particulière, la tringle n est entraînée par l’équerre r et vient pousser le doigt D de la pédale, ce qui a pour effet d’abaisser cette pédale en dessous du niveau du rail, en la faisant tourner autour de l’axe e et de la soustraire à l’action des roues. Les pétards restent en dehors du rail au passage du train. La manoeuvre inverse du levier libère la pédale qui reprend sa position en saillie sur le rail.

Installation

L’appareil s’applique à tous nos types de rails. Il se fixe sur les traverses de la voie, entaillées à la demande, et de manière que la pédale, dans sa position relevée, fasse saillie de 29 mm sur le plan de roulement de la voie. Il doit exister, d’autre part, un jeu de 3 mm, entre la pédale et la face latérale du rail.


L’équerre porte-pétards doit être réglée de façon que les pétards viennent se placer sans difficulté sur le rail, à l’axe du champignon.


Dans la position « arrêt » le sommet A (figure) du plan incliné de la tringle d’annulation doit se trouver à 70 mm du doigt D de la pédale. Avec un appareil solidaire du signal, cette distance de 70 mm doit permettre encore à la pédale de s’enfoncer librement, son doigt venant en contact avec le plan incliné, lorsque le signal est dans la position à 45 degrés.


Les figures ci-dessus représentent les dispositions à réaliser lorsque l’appareil est solidaire d’un disque ou d’un carré.


Si l’appareil est solidaire d’un sémaphore, ou d’un signal placé sur portique, la manoeuvre se fait au moyen d’une équerre de renvoi intercalée dans la transmission du signal et reliée à la tringle de commande de l’appareil.


Dans le cas de manoeuvre de l’appareil par transmission particulière, la tringle de manoeuvre q est raccordée au mouvement de renvoi d’appareil à pétards ordinaire livré avec l’appareil talonnable.


Dans le cas d’un appareil monté sur un signal muni, d’un appareil Aubine, on adopte la disposition de la figure ci-dessus. A noter que, dans ce cas, le mouvement de rappel R ne doit servir qu’à la manoeuvre de l’appareil, lors de la remise du levier dans la position de fermeture. Ce mouvement de rappel est en supplément de celui de l’Aubine, qui ne doit pas être supprimé.


La tringle de manoeuvre q, est livrée en 2 pièces, avec amorce de soudure, ce qui permet de donner à cette tringle la longueur exigée par les circonstances. Si la tringle doit avoir une grande longueur, les mesures nécessaires doivent être prises dans chaque cas particulier pour assurer sa rigidité.


L’appareil se place à gauche de la voie, dans le sens de la marche normale des trains. Si le cas se présentait d’un appareil solidaire d’un signal placé à droite de la voie, la manoeuvre de cet appareil se ferait par un bout de transmission se détachant de celle du signal, et traversant la voie à proximité de ce signal suivant.


Lorsque l’appareil est solidaire d’un signal sur mât, l’extrémité du châssis reliée à la voie est entaillée assez profondément pour le logement de l’appareil.


Pour remédier à cet affaiblissement, on réunit le châssis aux 2 traverses de la voie les plus voisines, au moyen d’un fer U (figure ci-dessus). Ce fer est placé à la profondeur nécessaire pour ne pas gêner le fonctionnement de la tringle de manoeuvre reliée au signal.

Réglage et entretien

Afin d’assurer le bon fonctionnement de l’appareil, un certain nombre de précautions doivent être prises :


Pédale

Observer strictement la distance de 3 mm entre le bord extérieur du rail et la pédale, surtout si l’appareil est placé le long du petit rayon d’une voie en courbe. Si cette distance était trop grande, la pédale risquerait d’être renversée latéralement, au lieu d’être abaissée.


Observer la saillie de 29 mm de la pédale par rapport au rail à signal fermé. Cette saillie ne devra pas, en tout cas, être inférieure à 27 mm.


Veiller à ce que, le signal étant à l’arrêt, la face amont de la pédale, sens de circulation normale, soit toujours bien verticale. Si elle était inclinée du côté de la circulation normale, elle risquerait d’être prise à revers, surtout par les grands essieux, et de se coucher sans entraîner l’excentrique. Si elle était inclinée du côté opposé, elle pourrait provoquer des éclatements intempestifs.


On obtient la verticalité de la pédale, au moment de la pose, en réglant convenablement la position du support de l’équerre porte-pétards.


Remplacer, en temps utile, la pédale. Celle-ci, qui est en acier au manganèse, ne peut se réparer.

Excentrique et bâti

Entretenir avec soin la butée en caoutchouc fixée sur chacune de ces pièces. Veiller au serrage des vis de fixation.

Tringle d’annulation

Veiller à ce que, à signal ouvert, la pédale soit complètement abaissée à 5 mm en contrebas du rail.


Veiller également à ce que, le signal étant ouvert à 45 degrés, la pédale fasse encore la saillie indiquée plus haut de 29 mm sur le rail.

Equerre porte-pétards

Régler le freinage de l’équerre de manière qu’un certain effort, de la main ou du pied, exercé sur le grand bras, soit nécessaire pour amener les pétards sur le rail. S’assurer que la tôle de butée affleure le niveau supérieur du rail, et que cette tôle s’appuie sur un tasseau en bois.

Pétards

Vérifier la position des pétards qui, à signal fermé, doivent se trouver dans l’axe du rail à quelques millimètres au-dessus.

Observations générales

Assurer un très bon entretien de la voie, dans le voisinage de l’appareil.


Enlever les bavures extérieures du rail, au droit de l’appareil.


Surveiller le goupillage des axes.


Assurer un bon graissage de l’ensemble en évitant de mettre de l’huile sur les butées en caoutchouc.


Remplacer, en temps utile, les pièces présentant des jeux pouvant nuire au bon fonctionnement.