Bulletin PLM N° 18 de novembre 1931 : l’Ecole de Gardes-signaux de Tonnerre

Planche et figures de l’article

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Titre

Un exemple d’instruction professionnelle, l’Ecole de Gardes-signaux de Tonnerre par H. Galerne, Inspecteur de l’Exploitation à Tonnerre.

Article

La question de l’éducation professionnelle a pris sur notre Réseau, depuis plusieurs années déjà, une grande importance. Des cours de tous genres ont été institués soit pour perfectionner les connaissances acquises, soit pour apprendre les bases mêmes du métier et permettre ainsi de l’exercer dans les meilleures conditions. Le Bulletin reviendra quelque jour sur cette belle oeuvre d’ensemble.

L’Ecole de Gardes - signaux, créée à Tonnerre sur l’initiative de M. l’inspecteur Principal de la 1ère Section, ouvrit ses portes en mai 1926. Ce ne fut d’abord qu’une institution de fortune où la bonne volonté des instructeurs suppléait à l’insuffisance des moyens matériels.

Malgré cela, les résultats s’étant montrés des plus satisfaisants, on reconnut qu’il y avait lieu de remédier à cette situation et qu’il fallait créer quelque chose de complet et de définitif. L’installation de la nouvelle salle de cours fut réalisée avec l’aide de M. Aubert, Inspecteur du Service Electrique. En voici une rapide description.

Le local (figure 3), bien éclairé de part et d’autre, mesure 8,50 m de long sur 5,50 m de large, la table de l’instructeur, placée en angle, se trouve à proximité d’une tablette de 4 m de longueur, sur laquelle est installé un chemin de fer miniature comportant un poste de block intermédiaire (kil. 9), un poste de gare (kil. 13) et un poste de bifurcation (kil. 16). La gare est munie d’une voie de garage et tous les signaux sont à leur emplacement. Sur le mur, et directement au dessus de ces installations, a été reproduit le croquis des voies et des signaux conformément aux schémas en usage.

Face à l’instructeur, se trouvent les appareils d’un poste de block complet (sauf les leviers des disques rouges). Ce poste correspond fictivement au poste de gare du kil. 13. Il est en relation avec les postes des kil. 9 et 16 représentés seulement par deux sonneries Jousselin, placées aux deux angles du fond de la salle. Ces sonneries sont munies d’un bouton pour la transmission des annonces et d’un autre servant à rendre voie libre.

Dans ces conditions, il ne reste à l’instructeur qu’à déplacer le train miniature et à voir, suivant le cas, comment se comporte l’élève placé devant les appareils du kil. 13, deux autres Agents étant chargés des Jousselin des kil. 9 et 16. Il reçoit donc les annonces, les transmet, rend et reçoit voie libre dans une situation identique à celle où il se trouverait dans la réalité. L’installation est complétée, en outre, par des boutons supplémentaires d’annonce et de débloquage placés sous la table de l’instructeur et qui permettent à ce dernier, de lancer des signaux extraordinaires ou de procéder à des redditions de voie libre intempestives.

Enfin, un tableau noir de 3 m de longueur donne toutes facilités pour les explications, tandis que les Agents ont sous les yeux des répétiteurs miniatures, pétards, fusibles, signaux des trains, etc.

Ainsi conçue, cette installation évite de conduire les élèves dans les postes de block où ils n’ont pas la liberté de manoeuvre des appareils et, inconvénient plus sérieux, où ils ne sont pas sans gêner l’Agent en service.

Depuis mai 1926, plus de vingt cours ont été faits à I’Ecole de Tonnerre à deux cent treize élèves, dont dix-neuf ne sont venus qu’à titre de perfectionnement. Plus de cent d’entre eux ont été nommés Gardes - signaux et un certain nombre figurent encore au tableau d’aptitude.

C’est dire que le résultat obtenu est des plus encourageants et que nous devons, plus que jamais, persister dans la voie de l’enseignement technique.