Bulletin PLM N° 6 de Novembre 1929, Enregistreur de la distance des parois des souterrains au gabarit

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Bulletin PLM N° 6 de Novembre 1929, Une invention d’Agent PLM : Appareil enregistreur de la distance des parois des souterrains et des ponts supérieurs par rapport au gabarit de chargement

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On est fréquemment conduit à rechercher le jeu qui existe entre les parois d’un souterrain ou d’un passage supérieur et le gabarit limite de chargement des véhicules, notamment dans la région où la partie latérale de ce gabarit est reliée par une courbe à sa partie supérieure.


Ce renseignement est indispensable, d’une part, pour permettre d’examiner les demandes de circulation des chargements exceptionnels en saillie sur le gabarit, d’autre part, pour étudier la circulation des gabarits internationaux différents du gabarit PLM, enfin pour étudier l’amélioration des tracés de voie aux abords de ces ouvrages.


Les relevés à faire sur place dans les souterrains, par les procédés ordinaires, sont très pénibles, en raison de l’obscurité, de la présence des fumées et de la circulation des trains.


Il faut procéder par profils rapprochés ou faire passer un gabarit monté sur un wagonnet et portant, sur son pourtour extérieur, des lames flexibles dont les déformations révèlent la présence d’obstacles rapprochés du gabarit.


Mais, quel que soit le soin que l’on apporte à ces opérations, on n’obtient que des résultats épars, souvent incomplets, et demandant ensuite un travail de bureau assez long pour les reproduire graphiquement et obtenir un ensemble clair et précis.


L’appareil Pichon (figure 1) est monté sur un wagonnet spécial destiné à être poussé à bras ou attelé à une draisine. Il est essentiellement constitué par un bouclier B frottant le long de la paroi du souterrain et maintenu constamment en contact avec elle.


Ce bouclier peut se déplacer en tournant autour l’un axe vertical A, commandant un stylet enregistreur 1 qui trace le contour de la paroi du souterrain sur le papier d’un tambour T.


Ce papier s’enroule par l’intermédiaire d’un train d’engrenages E actionné par un des essieux du véhicule. La longueur enroulée représente, à une échelle réduite, le chemin parcouru par le wagonnet.


Un stylet 2 trace, sur le papier, le contour du gabarit au droit du point de frottement du bouclier. L’intervalle entre les traces des styles 1 et 2 représente, à l’échelle du dixième, le jeu existant entre la paroi et le gabarit.


Pour pouvoir déterminer exactement l’emplacement du gabarit dans les parties en courbe, l’appareil enregistre le dévers au moyen des stylets 3 et 4. Le stylet 3 est mû par un pendule, le stylet 4 est fixe et son tracé coïncide avec celui du stylet 3 quand le dévers est nul.


De plus, un dispositif D neutralise les erreurs dues au jeu du wagonnet dans la voie, de telle sorte que le tracé fait par le stylet 2 soit le même que s’il n’y avait aucun jeu de cette nature.


L’examen du diagramme obtenu dans un souterrain permet de déceler les points où, le jeu étant trop réduit, la circulation des véhicules et des chargements est difficile.


Comme il donne, aux mêmes points, la valeur du dévers, il est possible aux agents d’études de trouver la meilleure solution à adopter pour améliorer la circulation, soit en retaillant la paroi du souterrain, soit en rectifiant le tracé des voies en plan ou en profil et celui du dévers, soit en combinant les deux moyens.


La photographie (figure 2) représente M. Pichon à côté de cet appareil prêt à fonctionner à la tête d’un souterrain.


Utilisé pour la première fois dans la région de Saint Etienne, cet appareil a permis de réaliser des raccordements de courbes en souterrain, pratiquement très difficiles. On a pu, notamment, en abattant quelques saillies rocheuses, améliorer la circulation dans le souterrain de France, sur la ligne de Saint Etienne à Lyon, entre Rive de Gier et Givors, et supprimer un ralentissement permanent de 40 km à l’heure qui existait, depuis quinze ans, à la traversée de ce souterrain dont la section réduite et le tracé en S n’avaient jamais permis un tracé convenable de la voie.


Les résultats obtenus ont été tels que M. Pichon a été chargé de relever, avec son appareil, les jeux existants dans tous les souterrains du Réseau.