Bulletin PLM N° 6 de Novembre 1929, Le sanatorium des petites Roches

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Article

Le 8 septembre dernier marque une date de plus dans l’histoire de la lutte contre le fléau de la tuberculose et cette étape supplémentaire intéresse particulièrement les Agents du PLM.

C’est ce jour qu’a été inauguré, en effet, officiellement, en présence de M. le Directeur Général de la Compagnie, le Sanatorium dit « des Petites Roches », édifié par les soins de « l’Association Métallurgique et Minière contre la Tuberculose et ouvert, dans certaines conditions, aux Agents PLM, ainsi qu’un Ordre du Service de la Direction le leur a fait connaître. (Ordre de Service du 15 mai 1929).

Devant la grandeur du fléau à combattre, on ne saurait trop applaudir à de telles initiatives. On ne sait pas assez, en effet, que quelque cent mille personnes meurent chaque année en France de tuberculose c’est un effectif presque égal à celui du Réseau PLM qui disparaît ainsi; et sur ce nombre, près de la moitié sont des hommes et des femmes dans la pleine force de l’âge.

La nouvelle forteresse de défense contre la tuberculose constitue à tous égards l’un des derniers modèles du genre.

Le choix de son emplacement tient compte de l’expérience acquise en la matière et résulte de longues et minutieuses études de spécialistes, médecins, industriels et économistes. L’établissement, construit à 1 200 m d’altitude, sur le plateau des Petites Roches, au pied de la Dent de Crolles, s’adosse au massif de la Grande Chartreuse, dont les bois de sapins descendent jusqu’à ses portes. Protégé ainsi des vents du Nord, il tourne sa façade vers le midi qui l’ensoleille et l’égaye. Le paysage, largement ouvert, est bien loin d’inciter à la mélancolie comme certains cirques fermés de montagnes. Il ne saurait d’ailleurs s’épuiser par un simple tour d’horizon. Du massif de Belledonne qui se trouve en face, et des neiges éternelles du Mont Blanc que l’on aperçoit à gauche par temps clair, le regard peut plonger à loisir sur la verdure du Grésivaudan, parmi les méandres de l’Isère et les taches claires des villages.

Quant au bâtiment lui-même, vaste construction susceptible de recueillir 300 pensionnaires, il est aménagé de la façon la plus appropriée aux exigences modernes de la médecine et de l’hygiène.

Outre les salles spacieuses balayées par le soleil, outre les grandes galeries de cures exactement ventilées dans la mesure convenable, outre les salles de réunions ou de jeux dont le confort a été particulièrement soigné, on trouve, dans les salles d’examens, d’opérations et de radiographie, les tout derniers appareils d’investigation et de traitement adoptés par le Corps médical.

Cet aménagement judicieux des locaux destinés aux malades trouve un pendant non moins remarquable dans l’organisation de la partie de l’immeuble affectée aux services administratifs, aux approvisionnements, aux cuisines..., bref aux multiples rouages de cette immense machine à guérir. Une machine sans charbon d’ailleurs, où effectivement l’électricité seule règne, que ce soit pour procurer la vapeur d’eau nécessaire au chauffage central, pour faite fonctionner les étuves ou pour apprêter les aliments

Comme tous les établissements de ce genre, le Sanatorium des Petites Roches, relié à Montfort par un funiculaire spécial, est ouvert à des malades de différents degrés, mais on ne doit pas oublier que ce qui est vrai de presque toutes les maladies l’est tout particulièrement de la tuberculose elle est d’autant plus facilement curable qu’elle est plus tôt soignée.

Il faut espérer que les intéressés sauront profiter en temps utile de la nouvelle et précieuse installation à laquelle la Compagnie PLM s’honore d’avoir apporté sa contribution.

Il y a lieu de signaler que, dans le but de compléter les moyens de lutte contre la tuberculose mis actuellement à la disposition de son personnel, la Compagnie vient encore de passer des accords avec le Sanatorium de Haslach / Munster (Haut-Rhin), réservé aux malades du sexe masculin. Les Agents ou leurs proches peuvent dès maintenant formuler des demandes d’admission.