Cordier Gabriel, Président de la Compagnie

De WikiPLM
Aller à : navigation, rechercher
Bulletin PLM 21 Cordier.jpg

Article du Bulletin PLM N° 21 de Mai 1932

M. Gabriel Cordier a demandé au Conseil d’administration de notre Compagnie de vouloir bien le relever de ses fonctions de Président.


Le Conseil, dans sa séance du 22 avril, a appelé à lui succéder M. André Lebon, Administrateur depuis 1921, et a nommé M. Gabriel Cordier Président honoraire.


L’oeuvre considérable menée à bien par M. Gabriel Cordier, pendant près de sept ans de présidence, mérite un hommage particulier.


En octobre 1925, M. Dervillé, qui avait présidé, avec la maîtrise que l’on sait, aux destinées de la Compagnie durant les heures difficiles de la guerre et de l’après-guerre, laissait à son successeur une lourde tâche à terminer après avoir traversé victorieusement l’épreuve de la guerre, après avoir reçu les réparations les plus urgentes, le Réseau avait besoin, en effet, d’être doté d’un armement plus moderne, adapté aux exigences de la situation nouvelle.


Le Conseil, à l’unanimité, demanda à M. Gabriel Cordier d’accepter la charge de présider à cette oeuvre. Il y consentit, dans des termes que je lui demande la permission de citer, pour leur noblesse et leur simple sincérité à la fois.


« Peut-il être, pour l’industriel que je suis, pour un vieux cheminot, pour un homme qui est né sur le PLM, qui y a grandi, qui s’y est marié, qui y a beaucoup travaillé et qui y reposera un jour, d’honneur plus grand que d’être appelé à présider ce grand Conseil..., que de se trouver placé au sommet de la hiérarchie de ce grand Réseau PLM, le premier de France par ses traditions, par son étendue, par la beauté, l’attrait et la variété des régions qu’il dessert, par l’activité agricole, industrielle et commerciale qui se manifeste sous les formes les plus diverses, sur presque tous les points de son territoire ?


Si l’honneur que vous m’avez fait, mes chers Collègues, me dépasse, je me sens pénétré de la grandeur des responsabilités et des devoirs qui vont m’incomber ».


Ces responsabilités et ces devoirs, M. Gabriel Cordier les a assumés de si heureuse façon que, sous son égide, la Compagnie a pu accomplir la tâche qu’elle s’était assignée : poursuivre et développer jusqu’à son achèvement la vaste rénovation commencée dans l’équipement du Réseau.


Cette opération de modernisation à grande échelle a ses étapes essentielles inscrites dans les rapports annuels du Conseil depuis 1926. Il ne saurait être question de les retracer ici. Rappelons seulement que le Réseau a été doté d’une voie renforcée, renouvelée, doublée et souvent quadruplée, capable de supporter la circulation sans cesse plus intense d’un matériel plus perfectionné et plus lourd, que de nouvelles et puissantes locomotives à quatre essieux accouplés ont été lancées sur nos lignes, que voitures et wagons ont été métallisés pour le plus grand bienfait de la sécurité des transports, que la ligne de Chambéry à Modane a été électrifiée, enfin que tout notre instrument ferroviaire a été renforcé et rajeuni, pour en faire un modèle du genre.


Si la crise actuelle en limite provisoirement la pleine utilisation, du moins l’oeuvre a permis de faire face au fort trafic des années précédentes, et le Réseau est prêt à affronter celui qu’il faut espérer pour demain.


Enfin, il faut le dire dans ce Bulletin dont l’institution répondait aux larges vues de collaboration sociale de M. Gabriel Cordier, parallèlement à ces résultats d’ordre technique et commercial, le Personnel a été l’objet d’une attention dont la bienveillance s’est manifestée dans tous les domaines : l’extension et la création de nombreuses cités, l’ouverture de dispensaires et de centres d’oeuvres, la mise à disposition des Agents et de leur famille d’un nombre croissant de sanatoriums, le développement des moyens d’instruction des enfants, ne sont que quelques chapitres de cette activité.


Je me fais respectueusement l’interprète du Personnel de notre Compagnie pour exprimer sa profonde gratitude au grand Président qui sut être aussi un grand bienfaiteur.


Paris, le 23 avril 1932.

Le Directeur Général de la Compagnie, M. Margot.