Lyon à Genève 1862

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Généralités

  • Voir le site WIKIPEDIA, "Compagnie du chemin de fer de Lyon à Genève" [[1]]

Historique

Dans la presse

  • Inauguration du chemin de fer de Lyon à Genève.

On a dit que le chemin de fer qui unit Genève à la seconde ville de l'empire français avait été ouvert, qu'il n'avait point été inaugure. Cette assertion n'est pas exacte, du moins pour la Suisse. La capitale du vingt-deuxième canton helvétique a eu sa fête consécrative, et l'a eue même avec un déploiement de pompe en rapport avec l'importance de cette grande artère de richesse et de vie. La date du 16 mars s'est inscrite solennellement dans ses annales. Quelque menaçant que fût d'abord l'état de l'atmosphère, une foule nombreuse, en habits de fête, animait dès le matin la place du Théâtre et celle de Cornavin, à laquelle sa belle cathédrale, tout récemment bâtie, et les édifices de la gare donnent un aspect si monumental. (Voir les gravures des pages 216 et 217) Le cortège, composé du conseil d’État et de ses nombreux invités, des ministres et des consuls des puis sauces étrangères, des délégués de plusieurs gouvernements cantonaux, des membres du grand conseil, etc., est sorti de l'Hôtel-de-Ville à une heure et demie, et s'est dirigé vers la gare, à travers la cité, parce de drapeaux et de tentures sur tout son passage. Le pont des Bergues avait reçu particulièrement une décoration du meilleur goût. Les nuages qui, jusqu'à cette heure, avaient couvert le ciel de leur voile épais, se sont en cet instant éclaircis, puis déchirés, et, lorsque les locomotives la Petite-Genevoise et Sallanche, ornées de guirlandes et de drapeaux, ont emporté le cortège, le soleil, vainqueur des nuages, prêtait à cette fête nationale la splendeur de ses rayons. C'est dans le plaine de Dardagny, où se trouve la dernière station sur le territoire suisse, que se sont rencontrés le train helvétique et le train français. Cette rencontre a été un moment de douce émotion : par un entraînement spontané, tous les invités, en descendant des deux convois, se sont jetés dans les bras les uns des autres, et ont scellé par un embrassement cordial l'union plus intime des deux pays. Un banquet, dont les mets étaient venus de Paris, a été immédiatement servi sous d'élégants pavillons chinois, et a réuni à ces tables cinq cents convives. On a repris ensuite la route de Genève, où des feux d'artifice et une illumination éblouissante ont terminé cette belle journée.

LÉO DE BERNARD.

Journal "Le monde illustré" 3-4-1858 (Collection BNF-Gallica)