Navires du PLM : Société Nationale d’Affrètement (SNA)

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Introduction

« Deux de nos réseaux, ceux du Nord et de l'Etat (ce dernier comme- successeur de la Compagnie de l'Ouest rachetée), possédaient, avant la guerre, des services maritimes pour le transport des voyageurs entre la France et l'Angleterre. Lorsque la guerre sous-marine déchaînée par l'Allemagne s'intensifia, la diminution du tonnage et la cherté, de plus en plus grande, du fret amenèrent certains de nos réseaux à se demander s'il n'y aurait pas avantage pour eux à s'assurer, par la constitution d'une flotte leur appartenant, en propriété ou en location, les moyens de recevoir régulièrement le charbon qu'ils importaient d'Angleterre et le matériel qu'ils commandaient à l'étranger.

C'est ainsi que les réseaux de l'État, ainsi que nous le verrons plus loin, de l'Orléans et du PLM furent amenés à constituer une flotte qui leur a rendu, et a rendu au pays, les plus grands services. Si l'on songe qu'à certains moments de la guerre, l'approvisionnement en charbon de certains de nos réseaux était tellement précaire qu'on peut dire qu'ils vivaient presque au jour le jour, on mesure de suite à quel point a été prévoyante l'initiative de ces réseaux. Trop nombreuses, hélas! furent parmi les unités de leur flotte les victimes de la barbarie allemande! Saluons, en même temps que les victimes, ceux des navires des réseaux que l'héroïsme de leurs équipages a fait citer à l'Ordre du Jour de la Marine, ainsi que les hardis marins qui les servaient. » Source ; RGCf 1914-1919

Les navires du PLM

Résumé

Le PLM acquiert son premier navire en 1916, « Marseille », un cargo anglais de 1887 (qui est torpillé en 1917 ou perdu après une collision au large de l'Ile d'Yeu le 20 mars 1917, selon les sources).

Toujours en 1916 acquiert un second navire appelé « PLM 1 » (qui est lui aussi coulé pendant la grande guerre).

Jusqu'au « PLM 10 », tous les bateaux seront des navires d'occasion disparates.

Les « PLM 12 à PLM 19 » sont des navires neufs standardisés : 105 m, 6 000 tonnes, 2 357 ch, 11,5 kt, des ballasts dans les hauts et ponts renforcés pour transporter du matériel ferroviaire.

Les « PLM 20 à PLM 27 », jaugent 8 600 tonnes, et sont dotés de larges panneaux d’ouverture pour pouvoir décharger plus vite.

Les navires de ces deux séries sont immatriculés à Rouen et placés en gérance auprès de la Société Nationale d'Affrètement (SNA) dont le siège est situé au 90 rue St-Lazare, à Paris.

A sa naissance, le 1er janvier 1938, la de la SNCF se retrouve propriétaire de plusieurs navires qui appartenaient aux compagnies privées disparues.. Elle se place, par le tonnage total, parmi les toutes premières compagnies maritimes du pays avec une flotte de 32 navires… Pour le PLM se sont les navires PLM 12 à 17, 20 à 27.

Navires de la première série : PLM 12 à PLM 17

  • Construits entre 1920 et 1922, ils ont les caractéristiques communes suivantes :
    • dimensions : 105,18 x 15,08 x 7,62 m ; tirant d'eau 6,91 m,
    • puissance : 2 357 CV,
    • vitesse : 11,5 Kt,
    • 3 987 tjb,
    • quatre cales et une machine alternative.

Navires de la seconde série : PLM 20 à PLM 27

  • Construits en 1921 et 1922, ils ont les caractéristiques communes suivantes :
    • dimensions : 121,77 x 16,88 x 8,59 m; tirant d'eau 7,65 m,
    • puissance : 2 770 CV,
    • vitesse : 11,5 Kt,
    • 5 742 tjb (PLM 20 à PLM 23), 5 733 tjb (PLM 24 à PLM 27),

Carrière des navires PLM

  • « Marseille » :
    • construction : 1887, pour J.P.Corry & Co, par Workman Clark à Belfast, baptisé successivement « Star of Victoria » puis « Frigida » en 1912, « Moinho Fluminense » en 1915 et Marseille » en 1916 pour la SNA.
    • tonnage : 3 450 tonnes,
  • PLM 1 :
    • construction : ex Edison Light (USA) de 1912, construit par Great Lakes Engineering Works Ashtabula (Ohio), pour la Boston and Virgina Transportation Co. (C.G. Stoddard, Mgr.) New York. Vendu en 1916 à la SNA,
    • tonnage : 2 550 tonnes,
    • perdu corps et bien le 2 novembre 1916 à Peuzauce (Golfe de Gascogne), lors d’un trajet Cardiff Marseille.
  • PLM 2 :
    • construction : 1911, ex Penobscot (USA) construit par Great Lakes Engineering Works Ashtabula (Ohio), pour Harper Tptn Co, Philadelphia.
    • tonnage : 2 295 tonnes,
    • Vendu par le PLM en novembre 1925. Coule suite à une voie d’eau le 20 octobre 1956. Il porte successivement les noms de Lairg, de Penobscot, de Tristan et de Lepus).
  • PLM 3 :
    • construction : 1911, ex F. J. Lisman (USA) construit par Great Lakes Engineering Works (Michigan), pour Harper Tptn Co, Philadelphia.
    • tonnage : 2 295 tonnes,
    • coule suite à une collision avec le vapeur « Psyché » le 19 novembre 1917 lors d’un trajet Newport Saint-Nazaire et coule avec sa cargaison de charbon à proximité de l'ile de Croix.
  • PLM 4 :
    • construction : 1916 construit par Great Lakes Engineering Works (Michigan) pour la SNA.
    • tonnage : 2 640 tonnes,
    • torpillé le 27 décembre 1917 par l'UC 71 (Ernst Steindorff) dans le NE de Barfleur, lors d’un trajet de la Tyne au Havre, avec un chargement de charbon.
  • PLM 5 :
    • construction : 1916 par Great Lakes Engineering Works (Michigan) pour la SNA.
    • tonnage : 2 640 tonnes,
    • Vendu par le PLM en 1924. Inscrit au Lloyd's Register en 1934-1935 sous le nom de Turul pour le compte de B. Burger & Finagra SA (B. Burger, Mgr), pavillon hongrois, inscrit à Budapest. Inscrit au Lloyd's Register en 1945-1946 sous le nom de Turul pour le compte de la Société Anonyme et Commerciale, pavillon panaméen, inscrit à Panama.
  • PLM 6 :
    • construction : 1916 par Osaka Iron Works Ld, Osaka, Japon.
    • tonnage : 3 190 tonnes,
    • inscrit au Lloyd's Register en 1930 sous le nom de Aokleaf pour le compte de Dunelin Shipping C° Ld (Germain Dixon & C° Ld, Mgs), pavillon britannique, port Newcastle. Démoli en 1934 ou 1935.
  • PLM 7 :
    • construction : 1908, ex Fameliaris,
    • tonnage : 3 190 tonnes,
    • coulé le 2 mai 1942 : il reçoit deux torpilles tirées par l'U 522 (Herbert Schneider). Il y a six victimes parmi les 29 membres d'équipage. Il porte alors le nom de Parthénon.
  • PLM 8 :
    • construction : 1915 par New York S.B. Co.
    • tonnage : 3 550 tonnes,
    • fait naufrage au cap Razo le 26 septembre 1922 suite à une erreur de navigation lors d’un trajet de Phillippeville à Rotterdam.
  • PLM 9 :
    • construction : 1896, ex Easingwold (UK) par Gray Location of yard, West Hartlepool pour la London & Northern S.S.Co Ltd (Pyman Bros), Londres
    • tonnage : 3 010 tonnes,
    • heurte une roche aux Glénan le 3 décembre 1918 lors d’un trajet de Saint-Nazaire à Swansea. Il se réfugie dans la baie d'Audierne, en face de Penmarc'h. Le bateau est mouillé sur ancres et l'équipage rejoint la côte. Durant la nuit, le navire coule, victime d'une voie d'eau. La coque est livrée aux démolisseurs.
  • PLM 10 :
    • construction : 1898
    • tonnage : 3 110 tonnes,
    • Vendu par le PLM en juin 1928. Perdu corps et bien le 3 juillet 1940 lors d’un trajet Bilbao Cardiff (porte alors le nom de d'Angele Mabro).
  • PLM 11 : numéro jamais affecté.
  • PLM 12 :
    • construction : 1921 par les Chantiers Smith’s Dock à Middlesbrough (mise en chantier 28 octobre 1919)
    • tonnage : 3 440 tonnes,
    • coulé par canonnade le 17 septembre 1943 dans le Nord de Stampalia (dans le Dodécanèse) par le HMS Faulknor de la Royal Navy (saisi par les forces de l’Axe en novembre 1942, il porte alors le nom de Paula).
  • PLM 13 :
    • construction : 1921 par les Chantiers Smith’s Dock à Middlesbrough (mise en chantier 3 janvier 1920)
    • tonnage : 3 440 tonnes,
    • saisi par les Anglais le 5 mars1941 il est rendu en 1945 puis vendu en 1950. Il porte successivement les noms de « Mariane » puis de « Dimitriakis » avant d’être démoli en Grèce en 1960.
  • PLM 14 :
    • construction : 1921 par les Chantiers Smith’s Dock à Middlesbrough (mise en chantier 2 mars 1920)
    • tonnage : 3 440 tonnes,
    • saisi par les Anglais le 17 juillet 1940, il est rendu après la guerre. Il porte successivement les noms de « Protée » en 1951 (Société Navale Caennaise), puis de « Larrivet » (Cie Maritime et Commerciale du Sud Ouest) en 1953 avant d’être démoli en 1959.
  • PLM 15 :
    • construction : 1921 par les Chantiers Smith’s Dock à Middlesbrough (mise en chantier 1er juin 1920)
    • tonnage : 4 010 tonnes,
    • torpillé le 18 février 1940 par l’U37 (Werner Hartmann), devant El Ferrol (Nord Ouest de l’Espagne) lors d’un trajet Bone Dunkerque. (Célestin Largouet est le Capitaine).
  • PLM 16 :
    • construction : par les Chantiers Smith’s Dock à Middlesbrough (mise en chantier 5 août 1920, mise en service le 29 novembre 1922)
    • tonnage : 4 010 tonnes,
    • torpillé le 19 septembre 1944 par le sous marin HMS Umpire P72 (C.W. Taylor), à 5 milles nautique dans le Nord de Skiatho. (porte alors le nom de « Peter » après saisie par les allemands le 18 décembre 1942, suite aux accords accords Laval-Kaultman).
  • PLM 17 :
    • construction : par les Chantiers Smith’s Dock à Middlesbrough (mise en chantier 8 novembre 1920, mise en service le 22 novembre 1922))
    • tonnage : 3 860 tonnes,
    • saisi par les Alliés le 14 septembre 1939, devient partie des Forces Navales Françaises Libres (FNFL). Il porte successivement les noms de « Braciatutto » en 1950, de « Mado » en 1953 et de « Cideros » en 1954 avant d’être démoli en 1961.
  • PLM 18 et 19 : numéros jamais affectés.
  • PLM 20 :
    • construction : 1920 par les Chantiers Raylton Dixon à Middlesbrough (mise en chantier 5 août 1919)
    • tonnage : 4 860 tonnes,
    • torpillé le 1er mars 1942, sous pavillon français, par un sous-marin britannique, à 5 milles nautiques dans l'est de Mahedia, entre Sfax et Tunis.
  • PLM 21 :
    • construction : 1921 par les Chantiers Raylton Dixon à Middlesbrough (mise en chantier 20 novembre 1919)
    • tonnage : 5 690 tonnes,
    • se brise sur des rochers le 3 décembre 1944 suite à une erreur de navigation au sein du convoi KLM 71 en provenance de Gibraltar. Se brise sur les « Middle Channel Rocks », au large de Milford Haven. Aucune victime.
  • PLM 22 :
    • construction : 1921 par les Chantiers Raylton Dixon à Middlesbrough (mise en chantier 3 février 1920)
    • tonnage : 5 650 tonnes,
    • torpillé le 27 juin 1941, sous pavillon FNFL, par le sous marin U 123 (Reinhard Hardegen) qui tire 3 torpilles dans le convoi SL-78, au sud-ouest des Canaries. La première torpille coule le PLM 22, Le capitaine Yves Le Amer et 31 membres de l'équipage sont tués. Dix membres de l'équipage et deux artilleurs sont recueillis par HMS Armeria (K 187) (LtCdr H.M. Russell). Un des matelots recueilli gravement blessé, décède malgré les soins prodigués. Il est immergé le 28 juin à midi avec les honneurs.
  • PLM 23 :
    • construction : 1921 par les Chantiers Raylton Dixon à Middlesbrough (mise en chantier 31 mars 1920)
    • tonnage : 5 640 tonnes,
    • fait naufrage dans le Scharhorn lors d’une tempête le 29 décembre 1940. Saisi par les allemands en août 1940, il est sous contrôle de l'Unterweser Reederei A.G.
  • PLM 24 :
    • construction : par les Chantiers Raylton Dixon à Middlesbrough (mise en chantier 20 septembre 1920 , mise en service le 1er mai 1922)
    • tonnage : 5 650 tonnes,
    • saute sur une mine, posée par le sous-marin Rorqual, le 7 septembre 1943 et s’échoue sur la côte grecque. Saisi par les allemands, il porte le nom de « D/S Perigord ».
  • PLM 25 :
    • construction : par les Chantiers Raylton Dixon à Middlesbrough (mise en chantier 5 novembre 1920, mise en service le 22 novembre 1922)
    • tonnage : 5 460 tonnes,
    • saute sur une mine, posée par les destroyers Bruno Heinemann et W Zenker, le 27 février 1940.
  • PLM 26 :
    • construction : par les Chantiers Raylton Dixon à Middlesbrough (mise en chantier 22 janvier 1921, , mise en service le 22 novembre 1922)
    • tonnage : 5 460 tonnes,
    • coule lors du bombardement aérien de Wilhelmshaven du 15 octobre 1944. Saisi par les allemands le 4 août 1940, il porte le nom de « Ostfriedland ». Renfloué et déclaré « irrécupérable », il est détruit à Saint-Nazaire en 1947.
  • PLM 27 :
    • construction : par les Chantiers Raylton Dixon à Middlesbrough (mise en chantier mars 1921, mise en service le 4 décembre 1922))
    • tonnage : 5 460 tonnes,
    • torpillé le 2 novembre 1942 par l'U-518 alors qu’il est à l'ancre à Bell Island (Terre Neuve), Conception Bay. Sept membres de l'équipage sont tués. Le capitaine Jean Baptiste, 35 membres de l'équipage et six artilleurs réussissent à gagner la côte à la nage.
  • PLM 30 :
    • construction : commandé aux Chantiers Raylton Dixon à Middlesbrough (mise en chantier prévue mai 1920 selon le rapport du Conseil d’Administration du PLM du 30 avril 1920). 10 000 tonnes de jauge brute. N’est plus mentionné dans le rapport du Conseil d’Administration du PLM du 29 avril 1921.
  • PLM 31 :
    • construction : commandé aux Chantiers Raylton Dixon à Middlesbrough (mise en chantier prévue octobre 1920 selon le rapport du Conseil d’Administration du PLM du 30 avril 1920. 10 000 tonnes de jauge brute. N’est plus mentionné dans le rapport du Conseil d’Administration du PLM du 29 avril 1921.
  • PLM 32 :
    • construction : commandé aux Chantiers Raylton Dixon à Middlesbrough (mise en chantier prévue novembre 1920 selon le rapport du Conseil d’Administration du PLM du 30 avril 1920). 10 000 tonnes de jauge brute. N’est plus mentionné dans le rapport du Conseil d’Administration du PLM du 29 avril 1921.
  • « Gap »
    • construction : 1920, Chantiers Osbourn Graham à Sunderland (mise en chantier 20 mars 1919 selon le rapport du Conseil d’Administration du PLM du 30 avril 1920). 2 200 tonnes de jauge brute.
    • Perdu par échouement en février 1928.

Sources

  • Comptes rendus du Conseil d’Administration du PLM (1920-1937),
  • La flotte SNCF et les car-ferries français, Gilles Barnichon et Stéphane Zunquin, Editions MDV, 2001,
  • Casualty Lists of the Royal Navy and Dominion Navies 1922-2007,
  • SHM Vincennes SSG N° 3930, D 4708, C 38 et SSG N° 8484, D 9502, C 85,
  • Ouest-Eclair édition de Caen n° 5687 du 18 février 1918,
  • Verluster deutscher handelsschiffe 1939-1945, Urs Heßling,
  • Dictionnary of Disaters at Sea during Age of Steam" Charles Hocking,
  • Le Marin, article de Maurice Lucas
  • Epaves du Ponant http://www.archeosousmarine.net
  • Site mesdiscussions.net ; "Une histoire particulière des PLM et des P.0",
  • Site WREK site http://www.wrecksite.eu/