Réglages des transmissions, signaux avec compensateur Dujour et appareil Aubine

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Généralités

Diagrammes et plans

Photos et cartes postales

Fiche

Les transmissions doivent être soigneusement réglées pour assurer un bon fonctionnement du signal.


Le compensateur est placé, comme il a été dit, et sauf exception, au tiers de la distance entre le levier de manoeuvre et le signal (ou l’aubine s’il y a lieu), en partant du signal (ou de l’aubine). Cette position est celle qui, pratiquement, assure la manoeuvre du signal avec le minimum d’effort.

Toutefois, quand une certaine longueur de la transmission se trouve en tunnel ou sous terre et est ainsi soustraite, à peu près complètement, aux variations de température, on fait abstraction, dans la mesure convenable, d’une partie de cette longueur pour calculer la position du compensateur.


On fait disparaître, par un battage soigné avec un maillet de bois, les crochets et irrégularités que présentent les fils. On vérifie l’alignement des piquets et le bon fonctionnement des poulies. Il faut que les piquets soient suffisamment solides pour ne pas s’incliner sous la tension du fil. Les poteaux qui supportent les transmissions aériennes, surtout dans le voisinage du levier de manoeuvre, ont notamment à supporter des efforts considérables.


Les ligatures sont faites avec des bagues tronconiques et munies de cosses. Une ligature ne doit pas se trouver à moins de 4 ou 5 m de la poulie la plus voisine, afin de ne pas s’engager sur cette poulie dans les manoeuvres.


La liaison définitive des fils aux chaînes est faite en repliant 2 ou 3 maillons de manière que la transmission puisse être allongée en cas de besoin.


On fait le réglage dans la position du signal à voie libre.


  • Les poids à appliquer au compensateur sont, en général, les suivants:
    • Pour une transmission de 1 000 à 1 100 m : 63 kg,
    • Pour une transmission de 1 100 à 1 350 m : 68 kg,
    • Pour une transmission de 1 350 à 1 650 m : 71 kg,
    • Pour une transmission de 1 650 à 1 875 m : 76 kg,
    • Pour une transmission de 1 875 à 2 025 m : 76 kg,
    • Pour une transmission de 2 025 à 2 175 m : 81 kg,
    • Pour une transmission de 2 175 à 2 325 m : 81 kg,
    • Pour une transmission de 2 325 à 2 500 m : 86 kg,


Ces poids, qui ont été déterminés par expérience, sont des multiples exacts des contrepoids de 28 kg et 5 kg.


  • Les opérations préliminaires étant terminées, voici la série des manoeuvres à effectuer pour le réglage :
    • faire la ligature définitive en a, près du levier de manoeuvre, après que ce dernier aura au préalable, été fixé dans la position voie libre,
    • faire une ligature provisoire en b près du compensateur,
    • placer au compensateur le poids du tableau ci-dessus,
    • fixer la lentille c de 8 kg sur le levier de rappel du signal, après avoir relié ce rappel au signal et à la manivelle à plateau de l’Aubine. Manoeuvrer ensuite cette manivelle après l’avoir déclenchée, pour s’assurer qu’elle est bien entraînée, ainsi que le signal, par la lentille de rappel. Cette lentille est calée de façon à produire, lorsqu’elle est abaissée, un effort de 15 kg à l’extrémité de la transmission pour les signaux munis d’un appareil de calage contre le vent, et un effort de 25 kg, lorsqu’il n’y s pas de calage.
    • fixer la position de la lentille d de 8 kg, au levier de rappel de l’appareil Aubine, en faisant manoeuvrer à la main, du point f, la transmission f d après avoir détaché la partie reliée au signal en déclenchant la manivelle à plateau. L’effort nécessaire pour obtenir le rappel de la transmission d f est subordonné à sa longueur et à son tracé. On peut admettre, pour une transmission rectiligne ou en courbe de grand rayon, un effort de 0,015 kg par mètre pour vaincre la résistance passive du fil. Pour des transmissions ayant un tracé plus sinueux, ce coefficient est plus élevé et peut atteindre 0,020 kg environ. Bien entendu, ces valeurs sont approximatives et sont seulement utilisées pour procéder à un premier réglage. L’expérience seule permet de déterminer exactement les poids à appliquer dans chaque cas.
    • Rectifier la ligature provisoire en b après avoir réglé l’emplacement du crochet de déclenchement de telle sorte que, dans la position du signal à l’arrêt, sa tête soit un peu au-dessous de l’horizontale passant par le centre de la poulie, pour une température de 15 degrés. La position à donner à ce crochet sera subordonnée à la température du jour en se conformant aux indications du croquis ci-dessus. Si le réglage de ce crochet n’était pas fait dans de bonnes conditions, la tringle de contrepoids atteindrait la poulie supérieure du compensateur, en cas de température très basse et, par une température élevée, le crochet pourrait atteindre le fil de manoeuvre en cas de rupture de la transmission, s’y accrocher et par suite, empêcher la mise à l’arrêt du signal.
    • Attacher provisoirement en f la transmission allant au signal, après avoir rendu solidaires les 2 manivelles de l’appareil Aubine, en s’assurant d’ailleurs que les 2 parties de transmission, avant et après le compensateur, sont également tendues.


Ces dispositions prises, et la transmission étant dans la position du signal à voie libre, on tend fortement la transmission en agissant sur le contrepoids du compensateur jusqu’à ce que ce contrepoids, abandonné à lui-même, cesse de s’abaisser. Cette opération à pour but de faire disparaître les irrégularités du fil et de vaincre les résistances que les imperfections des poulies pourraient apporter au mouvement.


Une fois la transmission fortement tendue, on la visite d’une extrémité à l’autre, afin de régulariser la position des poulies sur lesquelles le fil doit porter également (voir planches relatives aux transmissions de signaux).


On soutient par un clou ou un tasseau les poulies situées dans les courbes et inclinées sous la traction du fil. Lorsqu’il s’agit de supports à poulie modèle 1905 on règle l’inclinaison de la poulie comme il a été dit à la planche décrivant cette poulie.


On vérifie qu’il n’y a, en aucun point, de frottement nuisible ou de résistance anormale. On manoeuvre le levier pour s’assurer que le signal fonctionne bien, que le compensateur ne se déclenche pas en marche ordinaire et au contraire qu’il se déclenche bien s’il y a rupture de fil entre le levier de manoeuvre et le compensateur.


Quand tout va bien, on fait les ligatures définitives b et f.


S’il se produit un déclenchement en manoeuvre ordinaire, on y remédie en détendant légèrement la transmission f d (il faut, pour cela, rapprocher la lentille du rappel de l’axe de rotation ou allonger la transmission f d) en diminuant le bras de levier de l’attache du contrepoids sur le crochet du compensateur, ou en augmentant le bras de levier de l’attache de la transmission a b sur le crochet, les 3 forces : contrepoids, manoeuvre et rappel devant se faire équilibre.


Si, au contraire, le déclenchement ne se faisait. pas en cas de rupture entre a et b, on devrait rapprocher de la poulie le point d’attache de manoeuvre, et éloigner de l’axe d’articulation du crochet le point d’attache du contrepoids jusqu’à ce que le déclenchement se produise.


Le crochet du compensateur à grande poulie de 0,820 m porte des encoches permettant les variations de réglage utiles. Pour procéder de la même manière avec le compensateur à poulie de 0,628 m, on y pratique sur place les encoches nécessaires en allongeant si besoin est pour cela, la tige du crochet.


On peut, en outre, s’assurer d’une façon permanente que le compensateur est toujours bien réglé, au moyen d’une échelle thermométrique peinte sur le montant de l’appareil.


Pour cela, on repère sur le bâti la position du dessous du contrepoids qui correspond à la température du jour. Supposons que cette température soit de + 15 degrés et qu’on admette des variations extrêmes de - 20 degrés à + 40 degrés. Le point M, le plus bas de l’échelle, sera déterminé par la formule h = l x (40-15) x 0,0000 12. C’est la position du dessous du contrepoids pour une température de + 40 degrés.


Le point N, le plus élevé de l’échelle, sera donné par la formule h’= l x 35 x 0,0000 12. C’est la position du dessous du contrepoids pour une température de - 20 degrés. (l est. la longueur de la transmission entre le levier de manoeuvre et le compensateur).


Entre ces deux points M et N, il est facile de faire à la peinture une division proportionnelle constituant l’échelle.


Pour une température de - 20 degrés, la distance du dessous du contrepoids à l’axe de la poulie supérieure est de 1,300 m environ, en supposant le contrepoids en haut de sa course, c’est-à-dire avec le signal à l’arrêt..


Course au levier de manœuvre

Il y a avantage, au point de vue du bon fonctionnement du compensateur, à ne pas avoir une course trop grande au levier de manoeuvre, car, dans ce cas, on détend la transmission allant du compensateur au signal dans la position arrêt, ce qui a pour effet de détruire l’équilibre des trois faces agissant sur le crochet du compensateur. On limite, au besoin, cette course par une cale fixée au châssis sous le secteur du mouvement de manoeuvre ou bien on fait usage du balancier décrit à la planche relative aux transmissions de signaux.


La lentille du mouvement de manoeuvre est calée de manière que le levier ne s’abatte pas seul, même sans être relié à la transmission, et qu’il faille un effort de 10 à 15 kg pour l’amener à fin de course. On évite ainsi les manoeuvres trop brusques qui produisent des réactions dans la transmission et peuvent faire sauter le contrepoids du compensateur.

Perte de course

En agissant sur le levier de manoeuvre, on met en mouvement les contrepoids du compensateur et du rappel, mais la course produite au levier de manoeuvre ne se reproduit intégralement ni au compensateur, ni au signal. Il y a perte de course. Cette perte est plus considérable avec des rappels à contrepoids qu’avec des rappels à levier.


Voici comme exemple le résultat de deux expériences:


Avec une transmission de 1 740 m de longueur, munie d’un contrepoids de rappel, on a trouvé une perte de course de 0,170 m dans la première partie de la transmission et de 0,100 m au pied du signal.


Avec une transmission de 2 275 m. de longueur munie d’un levier de rappel, on a constaté 0,200 m de perte entre le levier et le compensateur et 0,055 m seulement au pied du signal.


La perte qui aurait dû être de 0,120 m si la proportion eût été la même que dans le cas précédent, s’est trouvée réduite par l’action du levier de rappel qui, relevé, exerçait sur le fil un effort de tension de 27 kg. Le rappel, en s’abaissant, tend le fil et diminue la perte de course. La course au levier de manoeuvre était de 0,800 m dans les deux cas.


Par l’action combinée du compensateur et du levier de rappel, la perte de course est sans influence sensible sur le jeu des transmissions puisqu’elle varie de 0,050 m à 0,120 m dans des transmissions bien réglées. On peut, en général, compter environ 0,010 m de perte de course par 100 m. de transmission, avec un compensateur Dujour ou un compensateur à faible distance. Avec un compensateur genre Est, la perte de course est un peu plus importante.

Observations

Quand une transmission est bien réglée et que le fonctionnement des appareils donne satisfaction, on inscrit tous les éléments sur un carnet pour le cas où il y aurait lieu de procéder à un nouveau réglage par suite d’un incident quelconque.


Quand on a à régler la transmission d’un signal dépourvu d’appareil Aubine on retranche 15 kg du poids donné pour la charge du compensateur.