RGCF mai 1931 : Voitures métalliques à bogies à 10 compartiments couchettes à deux places avec meuble–toilette

Titre

Voitures métalliques à bogies contenant 10 compartiments couchettes à deux places avec meuble–toilette par M. Tête, Ingénieur principal du Matériel au PLM

Planche et figures de l’article

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  Figure 1

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  Figure 2

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  Figure 3

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  Figure 4

Article

En raison des longs parcours de nuit qui s’effectuent sur ses lignes, le Réseau PLM met, depuis une vingtaine d’années, à la disposition de sa clientèle, un nombre important de compartiments de 1ère classe, offrant chacun quatre places de couchette pour la nuit et six places de jour. Les voitures à bogies, qui sont agencées de la sorte, contiennent en général une toilette commune par groupe de deux ou trois compartiments de 1ère classe ordinaires ou à couchettes.

Dans le but d’accroître plus encore le confort des voyageurs qui utilisent quelques-uns de ses rapides de nuit, le Réseau PLM a mis en service, depuis Novembre 1930, des voitures de 1ère classe à bogies d’un nouveau type, contenant dix compartiments à deux places, avec meuble toilette, et offrant, pour la nuit deux couchettes superposées.

La figure 1 donne une vue en élévation de ces nouvelles voitures. La figure 2 représente leur disposition intérieure vue en plan les figures 3 et 4 montrent l’aspect d’un de leurs compartiments en position de jour et de nuit.

Disposition générale

Les dix compartiments ouvrent sur un couloir latéral, qui relie les deux plateformes extrêmes, par lesquelles on accède à l’intérieur de ces voitures.

Sur chaque plateforme se trouve un WC avec toilette. L’une des plateformes comporte en outre un local pour le service.

Porte de communication reliant les compartiments, deux à deux

Les dix compartiments forment cinq groupes de deux compartiments jumeaux reliés l’un à l’autre par une porte coulissante ménagée dans la cloison transversale qui les sépare.

Un verrou, disposé sur chaque face de cette porte, permet de l’immobiliser de chaque côté dans la position fermée. Les voyageurs occupant deux compartiments jumeaux peuvent donc s’isoler ou rétablir la communication à leur gré.

Disposition de jour

Chaque compartiment offre deux places de jour. Il est muni d’une banquette, d’un dossier et de deux accoudoirs mobiles, avec garnissage souple recouvert de drap gris. Il possède en outre un meuble toilette, placé contre la cloison extérieure du compartiment.

Meuble toilette

On aperçoit ce meuble sur les figures 3 et 4. Son couvercle forme tablette, quand il est rabattu horizontalement. En le relevant contre la paroi extérieure du compartiment, on dispose d’une cuvette de lavabo en porcelaine avec robinets d’eau chaude et d’eau froide. Un arrêt à ressort immobilise le couvercle dans la position relevée.

Armoire

Au-dessus de ce meuble se trouve une armoire contenant deûx serviettes, une carafe et deux verres. La porte de cette armoire, qui se rabat contre la paroi extérieure du compartiment, est munie d’une glace miroir sur sa face intérieure.

Disposition de nuit

La couchette inférieure est formée par la banquette, qui peut être tirée de 14 centimètres vers le milieu du compartiment, afin d’offrir plus de place au voyageur couché. Elle est recouverte, en position de nuit, par une housse en coutil rayé.

Dans un but d’hygiène, le dossier et les parties des cloisons longitudinales, situées au droit de la banquette, sont recouverts, pour la nuit, d’une grande housse en coutil blanc, masquant tout le drap qui garnit cette partie du compartiment.

La couchette supérieure est obtenue par le rabattement d’un cadre en ébénisterie, avec matelas, qui est plaqué, de jour, contre la cloison transversale du compartiment, au-dessus du dossier. Deux volets à charnières, placés aux extrémités de la couchette supérieure, se rabattent contre les cloisons longitudinales du compartiment, afin de masquer les glaces de ces dernières.

Ces volets et la partie de la cloison transversale, mise nue par le rabattement de la couchette supérieure, sont recouverts, pour la nuit, par une grande housse en coutil blanc analogue à celle de la couchette du bas.

Un oreiller et l’un des deux accoudoirs mobiles, qui forme traversin, complètent l’équipement de nuit de chaque banquette.

Un escabeau, placé de jour sous la banquette, permet d’accéder à la couchette supérieure ou d’en descendre.

Des bretelles disposées verticalement protègent contre les chutes le voyageur occupant la couchette supérieure.

Un petit placard, placé à la partie inférieure du meuble toilette, contient un bourdalou et se prolonge par un tuyau d’évacuation au travers du plancher de la voiture.

La baie de la cloison extérieure du compartiment peut être obturée complètement par un volet en acajou, afin d’obtenir une meilleure isolation contre le froid et la lumière du matin.

La porte d’entrée peut être condamnée, de l’intérieur du compartiment, à l’aide d’un abattant avec poignée, afin que les voyageurs couchés ne soient pas dérangés, aux arrêts intermédiaires, par d’autres voyageurs cherchant des places disponibles.

Eclairage de nuit

L’éclairage de nuit est obtenu, dans chaque compartiment, au moyen de deux lampes électriques de vingt-cinq bougies, portées par un lustre à deux branches avec tulipes. Un commutateur, placé au-dessus de la porte d’entrée, permet d’obtenir la pleine lumière ou l’extinction des deux lampes combinée avec l’allumage d’une veilleuse enfermée dans une verrine bleue.

Il existe en outre, à la tête de chaque couchette, une lampe liseuse placée à la portée de la main du voyageur couché, qui peut ainsi lire dans cette position, sans que la lumière de sa liseuse incommode le voyageur occupant l’autre couchette.

L’éclairage du couloir est réalisé par cinq lampes électriques de vingt-cinq bougies, dont la lumière peut être masquée du côté des compartiments par le rabattement de demi - stores.

Il existe en outre une lampe de vingt-cinq bougies sur chaque plateforme et dans chacun des WC.

Chauffage

Le chauffage est obtenu au moyen de radiateurs à vapeur du type thermostat, disposés contre la cloison longitudinale de la voiture.

Ebénisterie et garnitures

Les compartiments sont revêtus d’une ébénisterie en acajou, comportant des panneaux en érable gris, décorés de marqueterie et incrustations, au-dessus de la banquette, et des panneaux en acajou chenillé sur les autres parties des parois verticales du compartiment. Il existe en outre une glace miroir au milieu de la face extérieure du cadre de la couchette supérieure.

Le couloir et les plateformes ont également une ébénisterie en acajou avec panneaux en cuir de chèvre granité.

Le couloir est séparé des plateformes par une porte à chaque extrémité.

Le plancher des compartiments et du couloir est recouvert de tapis en moquette épaisse sur thibaude. Celui des plateformes est garni de tapis en caoutchouc ajouré.

Les plafonds sont peints en blanc mat.

WC

Chaque WC contient une toilette en porcelaine blanche avec robinets d’eau froide et d’eau chaude, une glace miroir et une tablette à bijoux. Ses parois verticales sont revêtues de feuilles métalliques émaillées blanches, et le sol est recouvert de carreaux en céramique.

Mode de construction et dimensions principales

Ces voitures ont été construites sur plans de l’Office Central d’Etudes de Matériel de Chemins de fer. Leur mode de construction est analogue à celui des autres voitures, étudiées par cet Office, et qui ont déjà été décrites dans cette Revue.

La longueur totale hors tampons des voitures en question est de 22,450 m, leur largeur totale est de 2,968 m, la distance d’axe en axe des pivots de bogies est de 44,570 m.

Les dimensions des compartiments sont de 4,600 m dans le sens longitudinal de la voiture et de 2,009 m dans le sens transversal. La largeur du couloir est de 0,734 m.

Ces voitures sont montées sur bogies avec châssis monobloc en acier moulé. Elles sont munies provisoirement de boîte à huile du type usuel. Elles seront montées prochainement sur boîtes à rouleaux SKF, qui assurent un meilleur roulement et permettent d’éviter les chauffages.

Leur tare est de 45 800 kg.