RGCF septembre 1929 : Voiture à bogies pour le transport d’enfants malades

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Titre

Voiture à bogies agencée pour le transport d’enfants malades sur le réseau PLM, par M. Tête, Ingénieur principal du Matériel au PLM

Planche et figures de l’article

Article

Les Hospices Civils de Lyon envoient périodiquement des enfants malades au Sanatorium Renée Sabran, qui est remarquablement organisé pour la cure hélio - marine, à la plage d’Hyènes, dans la presqu’île de Giens.


Ils viennent de faire édifier un nouveau pavillon à ce Sanatorium, et cet Etablissement peut recevoir 500 malades, au lieu de 250.


Les Hospices Civils de Lyon utilisaient, jusqu’à présent, pour y transporter les enfants malades, une voiture à 3 essieux qu’ils avaient fait construire en 1893, et qui comporte 16 couchettes.


Du fait de l’agrandissement du Sanatorium Renée Sabran, cette voiture devenait insuffisante. D’autre part, son aménagement déjà ancien ne répondait plus aux besoins actuels.


Aussi les Hospices demandèrent-ils à la Compagnie Paris Lyon Méditerranée, en compensation de facilités pour l’admission des enfants de ses agents à ce Sanatorium, d’aménager elle-même une voiture spéciale pour ces transports, comportant au moins 24 couchettes, et pourvue d’un agencement moderne.


Cette proposition fut acceptée et la Compagnie PLM a mis récemment en service cette voiture.


La présente note a pour but d’indiquer ses principales dispositions.

Dispositions générales

Cette voiture (Figure 20) est montée sur deux bogies dont les axes sont espacés de 14,980 m. Elle mesure 22,450 m de longueur totale.

  • Elle comprend :
    • une tisanerie en son milieu, de 4,160 m x 2,780 m, avec fauteuils de repos pour les religieuses qui accompagnent les enfants,
    • deux salles, de 6,615 m x 2,780 m, contenant chacune 12 couchettes disposées sur 2 rangs, le long des faces longitudinales. Chacune de ces salles communique, par des portes coulissantes : avec la tisanerie d’une part, avec la plateforme voisine d’autre part,
    • deux plateformes, aux extrémités, avec portières d’accès; water-closet - toilette et placards à casiers pour recevoir les bagages des enfants

Tisanerie

  • La tisanerie comporte :
  • dans son axe transversal et sur chaque face longitudinale (Figure 20), une porte de 0,700 m de largeur, sans marchepied, pour permettre, le cas échéant, l’introduction des enfants couchés sur des brancards,
  • une armoire pour le linge et la vaisselle,
  • un petit meuble (Figure 22) contenant une glacière, et dont le dessus, recouvert d’une feuille de maillechort poli, forme évier, avec robinet donnant à volonté eau chaude ou eau froide, ainsi qu’un bain-marie et une bouilloire électrique.


Des strapontins disposés le long des cloisons longitudinales (Figure 2) peuvent se rabattre en face des fauteuils dont les sièges peuvent se tirer et les dossiers s’incliner de façon à former chaise longue.


Des radiateurs, recouverts par des masques en maillechort poli, donnent un chauffage doux que des poignées de réglage permettent de graduer facilement.

Salles des malades

Les couchettes sont constituées par un cadre métallique, muni d’un sommier métallique à lames. Elles ont 1,825 m de longueur et 0,780 de largeur.


De larges baies fixes, placées au droit des couchettes, laissent entrer abondamment la lumière du jour, qui peut être tamisée au moyen de rideaux et de stores.


Des baies plus étroites, placées entre les couchettes au-dessus des radiateurs, sont munies de châssis mobiles pour permettre l’aération des salles. Ces châssis peuvent être bloqués fortement à l’aide de manettes à pas de vis, contre leurs coulants garnis de feutre, afin d’empêcher les rentrées de poussières et d’air froid pendant la marche.

Aération en marche

L’aération des salles, pendant la marche, est réalisée au moyen de souffleurs Chanard placés au-dessus de la toiture, qui injectent de l’air à l’extrémité de chaque salle, côté plateforme. Cet air est recueilli dans une canalisation qui l’amène au niveau du plancher sur un épurateur d’un modèle adopté par l’Institut Pasteur. Cet air est ainsi dépouillé de toutes ses poussières. Puis il se réchauffe en hiver au contact d’un radiateur enfermé sous une gaine placée contre la cloison de séparation de la plateforme. Il pénètre ensuite dans la salle, suivant son axe longitudinal, par un orifice grillagé, situé à mi-hauteur entre les deux rangs de couchettes.


On aperçoit cette gaine et l’orifice d’échappement d’air sur la figure 21, à côté de la porte transversale ouverte sur la plateforme. Une poignée de réglage située sur la gaine permet de graduer à volonté l’intensité du réchauffage de l’air ainsi refoulé dans la salle.


Ce dispositif d’aération est complété par un aspirateur, placé sur la toiture à l’autre extrémité de la salle, côté tisanerie, et qui rejette l’air vicié au dehors.

Mesures d’hygiène

Les, abords des couchettes sont bien dégagés de façon à rendre les nettoyages aussi faciles que possible.


Le plancher de la caisse est en ciment magnésien coulé sur une tôle ondulée. Il est recouvert de linoléum sur toute la surface des salles et de la tisanerie.


Les parois intérieures de la caisse sont entièrement en tôle recouverte d’une peinture gris clair à deux tons très facilement lavable.


Les fauteuils de la tisanerie sont garnis en tissus pégamoïd facile à nettoyer.


La toiture de la caisse a été relevée le plus possible de façon à augmenter le volume d”air intérieur.


La couverture extérieure de la caisse comporte une épaisse couche de toile amiantée pour atténuer, dans la mesure du possible, l’action du soleil en été.

Eclairage de nuit

L’éclairage de nuit est assuré pal des lampes électriques munies de tulipes en verre dépoli, de façon à procurer une lumière douce. Des commutateurs permettent d’obtenir à volonté la pleine lumière, la mise en veilleuse ou l’extinction complète.


Les lampes et les appareils de chauffage électriques de la tisanerie sont alimentés par une dynamo de 75 ampères et une batterie d’accumulateurs alcalins de 240 ampères heures.


L’ébénisterie intérieure des plateformes, des portes transversales et de l’armoire de la tisanerie, est constituée par des panneaux en pitchpin avec encadrements en chêne vernis.


L’aspect extérieur de la voiture est identique à celui des voitures à bogies de 1ère classe de la Compagnie PLM. Elle comporte une peinture extérieure cellulosique Duco, rouge brun Van Dyck au-dessous de la ceinture, noir ivoire au-dessus.


Cette voiture est utilisée tous les 15 ou 20 jours par les Hospices Civils de Lyon pour les transports de Lyon à Giens et retour. Elle peut être mise entre temps à la disposition d’autres usagers pour des transports analogues.