Revue La nature : L'exploitation des chemins de fer français. 1878

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Titre

L'exploitation des chemins de fer français.

Planche et figures de l’article

Texte

Le bureau de la statistique centrale des chemins de fer du Ministère des travaux publics vient de publier un travail des plus intéressants. Il est résumé en une grande carte de France n'ayant pas moins de un mètre de hauteur, et donnant les recettes kilométriques des chemins de fer français en 1875. Sur cette carte, les lignes de chemin de fer sont représentées par des tracés colorés plus ou moins larges. 1 mm d'épaisseur représente une recette brute de 10 00 fr. Nous donnons ci-contre la réduction de cette grande carte. Sur notre spécimen, la largeur des tracés des lignes françaises est réduite de telle façon que 1 mm représente 50 000 fr. Par exemple, un eu au-dessous de Valence, la ligne du Paris-Lyon-Méditerranée est figurée par une bande pointillée qui mesure 4 mm, ce qui indique une recette de 4 x 50 000, soit 200 000 fr. en nombre rond. Le chiffre réel est de 199 800fr. Un simple coup d'œil jeté sur cette carte indique les grands courants commerciaux qui sillonnent la France. On remarque l'intensité de ce courant sur la grande ligne qui joint Marseille à Calais en passant par Paris; c'est par là, en effet, que circulent non seulement les produits nationaux, mais que passent aussi quelques-unes des marchandises échangées entre l'Angleterre et les Indes. Un résumé statistique complète ce curieux et instructif document. Ce résumé nous apprend que les dépenses de premier établissement des tous les chemins de fer français, à peu de choses près, l'imposant total de 7 milliards de francs. Voici quelques chiffres qui donneront une idée de l'importance des chemins de fer en France. Ils sont relatifs aux résultats d'exploitation en 1875 et donnent les totaux des recettes; Pour le Nord, le total des recette brutes a été de 123 535 000 fr., pour l'Est 95 744 594 fr., pour l'Ouest, de 101 507 868 fr., pour l'Orléans, de 143 051 874 fr., pour la ligne Paris-Lyon-Méditerranée, de 281 499 000 fr., pour le chemin de fer du midi, de 65 710 756 fr. Nous n'insisterons pas davantage sur les autres documents fournis par le grand travail statistique que nous signalons. Nous serions conduits à sortir des limites de notre cadre scientifique. Mais la prospérité des des chemins de fer français est l'expression de la puissance agricole et industrielle de notre pays; elle est la résultante directe du génie scientifique de la France; elle est la conséquence du travail qui s'accomplit sous toutes les formes à la surface de son territoire; elle mérite de fixer l'attention des hommes de science et de tous ceux qui s'intéressent aux destinées de notre nation. Gaston Tissandier. .