21février 1887, déraillement près de Gap

Circonstances de l’accident

• LE DOSSIER DU P.-L.-M.

Trois accidents graves, dont Fun-a occasionné des blessures à un mécanicien et à un chauffeur, se sont produits dans la seule journée d’hier. Procédons par ordre :

1° La machine du train 300 a déraillé, près de Gap. Il n’y a pas eu d’accident de personne.

2° Par suite d’un faux aiguillage sur la ligne de Paris-Lyon-Méditerranée (le malheureux aiguilleur doit être un de ceux que la Compagnie Pour la mort fait travailler dix huit heures pour un salaire, de trois francs), le train de marchandises Dijon-Belfort n° 4495, partant de Besançon à six heurçs quarante-cinq du soir, a tamponné en gare d’Auxonne une partie du train 4492, stationnant sur la voie, et a brisé dix-huit wagons, chargés de marchandises de toute nature. Les voies sont restées encombrées pendant près de deux heures. Le train n° 137, qui arrive de Gray à 7 heures 3 du. soir, n’a, par suite de cet accident, pu entrer en.gare,et les voyageurs, ont dû descendre à la bifurcation et faire à pied les deux kilomètres qui les séparaient de la gare.Tous les autres trains partant d’Auxonne sur Dole ont subi des retards considérables. Les dégâts, purement matériels, ne sont pas encore évalués, mais ils sont considérables.

3° Enfin, sur la même ligne, à Gannat, la machine du train 5,578 a déraillé en gare de cette ville ; le mécanicien et le chauffeur ont été blessés. Qui donc oserait prétendre que ces sinistres quotidiens,souvent mortels., et qui ne surviennent avec cette fréquence que sur cette ligne P.-L.-M., ne sont pas le résultat d’une mauvaise-administration?

Journal L'Intransigeant 24-2-1887 (Collection BNF Gallica).