21 janvier 1886, accident à Pont d'Ain
Circonstances de l’accident
- Mâcon, 23 janvier,
Une catastrophe des plus dramatiques a eu lieu mercredi matin sur la ligne ferrée d'Ambérieux (sic!) à Mâcon, à côté de la gare de Pont d'Ain. A cet endroit, se trouve une maisonnette occupée par un poseur du service de la voie nommé C....., dont la femme est garde-barrière. A six heures et demie du matin, un train arrivant, C..... sortait de la maisonnette pour faire, à la place de sa femme, les signaux d'usage quand il aperçut sa fillette de neuf ans qui, inconsciente du danger, s'amusait dans l'axe de la voie que devait parcourir le train. Le convoi est lancé à toute vapeur, la mort est là, certaine, effroyable. Une courte distance sépare le père de sa fille. Sans consulter le danger que lui même va courir, il se jette à corps perdu vers l'imprudente enfant. Hélas! Pareil à un éclair, l'express passe, enveloppant le père et l'enfant et disparaît laissant derrière lui de longues traces de sang et des débris humains. Cependant, le malheureux père a échappé à la mort, par un prodige encore inexpliqué et a été lancé dans l'espace. Il se relève, fou de douleur, il se dirige vers l'endroit où se trouvait sa fille et ne retrouve plus, du corps du pauvre enfant, que des débris encore palpitants. Il les recueille, rentre dans la maison avec son terrible fardeau, le dépose sur le lit et s'évanouit. Le personnel de la gare est accouru au secours du malheureux dont l'état est inénarrable et dont la femme est folle de douleur.
Journal LE RADICAL 26-1-1886 (Collection BNF Gallica).