Pertuis : Différence entre versions

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* Jusqu'à la création du raccordement direct de Meyrargues à Mirabeau (Période SNCF) tous les trains de la "ligne des Alpes", entre Marseille et Gap, effectuent un arrêt avec rebroussement en gare de Pertuis.
 
* Jusqu'à la création du raccordement direct de Meyrargues à Mirabeau (Période SNCF) tous les trains de la "ligne des Alpes", entre Marseille et Gap, effectuent un arrêt avec rebroussement en gare de Pertuis.
  
* L'établissement de Pertuis comprend, suivant les époques) une gare pour les voyageurs avec buffet, une gare pour les marchandises, un dépôt pour les locomotives avec ateliers, un atelier pour les voitures...
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* L'établissement de Pertuis comprend, suivant les époques, une gare pour les voyageurs avec buffet, une gare pour les marchandises, un dépôt pour les locomotives avec ateliers, un atelier pour les voitures...
  
 
==Informations principales==
 
==Informations principales==

Version du 15 avril 2018 à 19:55

Généralités

  • La gare de Pertuis est située au centre d'une "étoile" à 3 branches. Une ligne relie Pertuis à Cavaillon (via Cheval-Blanc) et Avignon, une seconde ligne Pertuis à Marseille via Meyrargues et Aix et la troisième Pertuis à Sisteron, Veynes, Gap et Grenoble (via Mirabeau et Volx). Un projet de ligne directe reliant Pertuis à Nice via Les-Arcs, un temps envisagé, n'a jamais abouti.
  • Jusqu'à la création du raccordement direct de Meyrargues à Mirabeau (Période SNCF) tous les trains de la "ligne des Alpes", entre Marseille et Gap, effectuent un arrêt avec rebroussement en gare de Pertuis.
  • L'établissement de Pertuis comprend, suivant les époques, une gare pour les voyageurs avec buffet, une gare pour les marchandises, un dépôt pour les locomotives avec ateliers, un atelier pour les voitures...

Informations principales

  • Date ouverture : 15 mai 1871 (Meyrargues à Pertuis)
  • Point kilométrique à partir d'Avignon : P.K. 76,833
  • Point kilométrique à partir de Lyon : P.K. PK 375,4
  • Altitude :
  • Évolutions marquantes :

Implantation sur la ligne et Plans des voies

Photos ou cartes postales des bâtiments

Plans des bâtiments

Divers

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Historique détaillé

Les projets

Lorsqu'en 1857 est créé la compagnie du P-.L.-M., la convention établie sous tutelle de l’État lui impose la concession de divers tronçons de lignes d'intérêt local. Est imposé à la nouvelle Cie., entre autres, une ligne destinée à desservir les Alpes.

C'est donc à partir de 1857, que des études "sérieuses" sont engagées par le P.-L.-M.. Cette future ligne "des Alpes" est concédée à titre éventuel le 22 juillet 1858 (décret 11 juin 1859). Elle est enfin déclarée d'utilité publique et concédée définitivement le 25 août 1861(1) pour un budget de 75 millions pour la section d'Avignon à Gap.

Ainsi débute une "bataille" qui va opposer deux rivales, Apt (future ligne Cavaillon à Volx) et Pertuis... C’est cette dernière qui remportera la première manche...

Le projet de ligne devant relier Avignon et Gap est conçu de telle manière que, par le biais d'un embranchement sur Aix en Provence, la liaison Marseille/Gap soit réalisée et, par un embranchement sur Salon de Provence, le doublement de la ligne impériale (hautement stratégique) effectif. Les études préliminaires proposent une ligne embranchée à la ligne P.-L.-M. à Avignon se dirigeant sur Cavaillon. Au-delà, le tracé suivrait la vallée de la Durance jusqu'à Pertuis (sur la rive droite ou gauche). C'est là que se réaliserait le raccordement avec la ligne Marseille/Aix (future ligne Pertuis à Marseille). Après Pertuis, la ligne continuerait à remonter le lit de la rivière jusqu'à Volx puis Gap (future ligne Sisteron à Pertuis.. Si le tracé empruntant la rive droite de la Durance, semble avoir été rapidement acquis, il n'en est pas de même quant au point de jonction avec l'embranchement d'Aix. Dès le dépôt des premières conclusions, villes et villages de la vallée du Coulon, souhaitent proposer une variante de tracé conduisant à reporter le raccordement directement à Volx. La ligne devant dans ce cas, au départ de Cavaillon, ne plus emprunter la vallée de la Durance, mais... Remonter la vallée du Coulon jusqu'à Apt. Aucune étude ne semble avoir été envisagée à l'origine dans ce sens aussi, sous la bannière de la commune d'Apt, diverses villes et villages se considérant comme spoliés s'unissent pour proposer leur propre projet (la mairie d'Apt adresse dès 1857 des pétitions pour que la ligne emprunte la vallée du Coulon ou, pour le moins, obtenir une étude envisageant les deux tracés)(2). Un mémoire comparatif est rédigé. Les auteurs tentent d'apporter un éclairage nouveau à la situation et, arguant des ressources potentielles du sol et sous-sol de leur région (non encore exploitées, mais devant apporter de forts tonnages au futur chemin de fer) tenter de faire modifier les projets initiaux.

Les choses avancent très, très… Lentement. Même si la ligne lui est concédée définitivement le 25 août 1861, le P.-L.-M. s’occupe déjà d'autres lignes et reviendra sur ce dossier, probablement en 1863… De toute façon la construction de la ligne des Alpes va avoir des effets collatéraux, dont l’agrandissement de la gare d’Avignon (en réalité une totale reconstruction) et il est donc nécessaire de commencer par l’approbation du Gouvernement sur cette partie du projet (3)). Mais, alors justement que les études n’évoluent qu'à petits pas (4), c’est ceci qui crée l’émoi dans la cité des papes. Une rumeur inquiétante parvient jusqu’aux oreilles des Avignonnais. La demande émise par le conseil municipal d'Orange (5), pour un raccordement de la ligne à Sorgues au lieu d’Avignon, semble recevoir les faveurs de quelques instances dirigeantes. Aurait elle aussi les faveurs de la Cie...? Malgré les promesses faites par le P.-L.-M., les Avignonnais allaient-ils être trahis? Privés de "leur" gare monumentale? Malgré l'approbation des 25 octobre 1862 et 13 juillet 1863 pour le tronçon Avignon-Cavaillon, le doute subsiste. La rumeur ne cesse d'enfler, au point que M. Paulin Talabot en personne doit, en octobre 1863 (6), confirmer par voie de presse aux Avignonnais que rien ne sera modifié par rapport aux projets initiaux. Avignon restera donc le point de départ d'une ligne vers Gap, via Cavaillon et Pertuis (un budget est déjà inscrit au crédit de la Cie. pour commencer les travaux) (7)). Cette ligne sera à voie unique, mais la plate-forme dimensionnée pour une éventuelle seconde voie. Sorgues n'aura donc pas de gare monumentale, mais une ligne est concédée à titre éventuel entre Sorgues et la ligne des Alpes, par ou près Saint-Staurnin (7)).

Tout semble pourtant aller avec une telle lenteur (voulue?) qu'en mars 1865, les communes de Beaumont, La Tour d'Aigues, Mirabeau, Pertuis, Saint-Martin, Cabrières, Ansouis, Sannes, La Bastide de Jourdans, lancent une pétition pour hâter la mise en chantier (8). Mais la compagnie est aux prises avec d'autres constructions... Elle dispose de toute manière de huit ans (à partir du 25 août 1861)... "Le chantier débutera dès que cela sera possible" . A la fin de la même année, c'est le Conseil Général qui réclame l'accélération des travaux, notamment entre Avignon et Cavaillon (9). En septembre 1866 on discute toujours du tracé au-delà de Cavaillon...

La construction

Le 29 décembre 1868 la première section « Avignon-Cavaillon » est enfin ouverte à l'exploitation.

Du côté des Alpes, "le chemin d'Aix à Pertuis" est à peu près achevé entre Aix et Meyrargues. On travaille activement au pont sur la Durance. De Pertuis à Cavaillon et de Pertuis à la station de Volx (Basses-Alpes), les travaux sont poussés avec activité” (10). En août, la portion comprise entre Aix et Meyrargues est presque entièrement terminée (11) (12).

Entre 1870 et 1871 de nombreuses discussions reprennent entre le P.-L.-M. ... Il reste que les événements politico-militaires survenus entre temps, ralentissent considérablement les travaux (qui auraient dû être terminés au 25 août 1869 !) (13) et empêchent toute nouvelle ouverture de ligne (dernière mise en service, le 31 janvier 1870, d’Aix en Provence à Meyrargues) (14).

En juillet 1871, pour la section Cheval-Blanc – Pertuis, il reste encore à présenter les projets de déviation des voiries et cours d’eau. Tous les terrains sont acquis et les terrassements effectuées aux 4/5. 185 ouvrages sur 258 sont terminés et 50 en construction. Toutes les maisonnettes sont construction et les bâtiments des stations sont fondés. Entre Pertuis et Volx les choses sont un peu plus avancées. Les projets de déviation des voiries et cours d’eau sont approuvés (28 janvier 1871). Les terrassements et 130 ouvrages sur 159 sont terminés. Les bâtiments en sont aux finitions. Une première couche de ballast est répandue (15). Entre Meyrargues et Pertuis les terrassements et digues sont terminés. Le viaduc métallique sur la Durance est terminé aux 4/5 et la voie est posée du côté des Bouches du Rhône (16). En octobre, le conseil général presse le P.-L.-M. d’activer les chantiers, notamment entre Meyrargues et Pertuis et propose de mettre en demeure la compagnie d’organiser, dans l’intérêt du commerce et de l’industrie, un service régulier d’omnibus entre ces villes en correspondance avec les trains à l’arrivée et au départ vers Aix. (17)

En juillet 1872 les terrassements entre Cheval-Blanc et Pertuis sont, finalement, réalisés en totalité ainsi que les ouvrages et gares. La voie est en cours de mise en place.

La mise en exploitation

Le « réseau des Alpes » complet est ainsi mis à disposition du service de l'exploitation en diverses « étapes » :

  • 15 mai 1872 de Meyrargues (on notera que Meyrargues possède 2 gares… Celle du P.-L.-M. et celle du Sud-France) à Pertuis (Pertuis - Aix).
  • 8 juillet 1872 Pertuis à Volx (autorisation du 5 juillet).
  • 25 novembre 1872 de (Pertuis) - Volx à Sisteron.
  • 26 mai 1873 de Cavaillon à Miramas.
  • 1 février 1875 de Sisteron à Gap... Et ainsi de suite vers Veynes, Grenoble, Briançon et Marseille, Digne de l’autre côté.
  • Le projet d’embranchement éventuel de Sorgues à St. Saturnin est, de son côté, "momentanément" abandonné (18).


Notes et références

  1. Collection des lois, décrets, ordonnances, règlements, et avis du Conseil d'État, année 1861, p 502/503. (Gallica-BNF).
  2. Lettre ministre TP à préfet 1/5/1933. (AD Vaucluse Ligne Avignon//Pertuis/Nice).
  3. Procès-verbaux des séances du CG 84, Rapport du préfet session 1862. (Gallica BNF).
  4. Lettre Conseil Municipal de Lauris à préfet 12/5/1862. Demande l’installation d’une station au village, qui ne semble pas envisagée dans le projet. Si la gare ne se trouve qu’à Cadenet elle sera très éloignée et obligera les habitants de Lauris, Lourmarin et Puyvert à un grand détour.
  5. Lettre Conseil Municipal d’Orange à Préfet 17/9/1860. Demande que le raccordement se fasse à Sorgues au lieu d’Avignon pour une meilleure desserte régionale.
  6. Mémorial de Vaucluse 17/10/1863. (AD Vaucluse).
  7. Procès-verbaux des séances du CG 84, Rapport de l’ingénieur en chef du contrôle Lonjon. session 1863. (Gallica BNF).
  8. Lettre ministre TP à Préfet 3/1865. Pétition pour hâter la construction. Mais la Cie. dispose de 8 ans pour mener le chantier à son terme. (AD Vaucluse 5 S).
  9. Lettre ministre TP à Préfet 10/1865. Le CG 84 demande à ce que le futur raccordement de la ligne d’Apt se fasse bien à Cavaillon et que les travaux entre Avignon et Cavaillon soient poussés avec activité. (AD Vaucluse 5 S 3).
  10. Le Mémorial d’Aix, 15 août 1869.
  11. la portion comprise entre Aix et Meyrargues est presque entièrement terminée, accessoires de l'exploitation compris, de sorte que cette section pourra être mise en service en octobre prochain. De Meyrargues à Pertuis, les travaux poussés concurremment avec ceux de la portion correspondante de la ligne de Cavaillon à Gap, seront terminés en même temps de façon à pouvoir établir en 1871, l'exploitation non interrompue d'Aix à Pertuis et Avignon. Le Mémorial d’Aix, 12 septembre 1869.
  12. 105. “Des locomotives et des vagons (sic) commencent à parcourir le tronçon du chemin de fer d'Aix à Pertuis, qui est presque entièrement achevé entre notre ville et la station de Meyrargues. Ces trains transportent du matériel d'installation et des employés. On achève de placer sur la ligne les poteaux, les fils télégraphiques et les différents signaux. On a fait aussi fonctionner quelques trains d'essai pour expérimenter les remblais et les courbes. Ce rail a une telle pente que, sans moteur, les vagons descendent de Meyrargues à Aix par leur seule force d'impulsion. Le Mémorial d’Aix, 31 10 1869.
  13. 106. “La réception du tronçon du chemin de fer d’Aix à Pertuis, entre notre ville et la station de Meyrargues a eu lieu mercredi (...) La ligne a été parcourue dans un train spécial et les ouvrages ont été reconnus comme ayant été exécutés dans de bonnes conditions. Le Mémorial d’Aix, 21 11 1869.
  14. L'ouverture de la section du chemin de fer, des Alpes, d'Aix à Meyrargues (prolongement de la section de Rognac à Aix), aura lieu demain lundi 31 janvier.” Le Mémorial d’Aix, 30 01 1870.
  15. 98. La ligne de Cavaillon à Gap comprend 4 sections (Cheval-Blanc/Pertuis, Pertuis/Volx, Volx/Sisteron et Sisteron/Gap). Elle sera d’une longueur totale de 194,365 km et son coût estimé est de 60 MdFr.. 24 754 451 Fr. ont été dépensés au 1 juillet 1871. Rapport de l’ingénieur en chef Hoslin. Procès-verbaux des séances du CG 84, session août 1871. (Gallica BNF).
  16. 99. La ligne d’Aix à Pertuis comprend 2 sections (Aix/Meyragues et Meyrargues/Pertuis). Elle sera d’une longueur totale de 32, 068 km et son coût estimé est de 10 MdFr.. 9 871 166 Fr. ont été dépensés au 1 juillet 1871. Rapport de l’ingénieur en chef Hoslin. Procès-verbaux des séances du CG 84, session août 1871. (Gallica BNF).
  17. Procès-verbal de la séance du 30 octobre 1871 du CG 84. (Gallica BNF).
  18. Procès-verbaux des séances du CG 84, Rapport du préfet. session 1875. (Gallica BNF).