5 novembre 1886, agression à Cannes
Circonstances de l’accident
- Le 5 novembre, une tentative d'assassinat suivie de vol a été commise dans un wagon de 2eme classe du train 94 à son arrivée à Cannes; On espère que la victime survivra à ses blessures. Le vagon (sic) était pourvu de petits carreaux de communication .
Extrait des procès verbaux du Conseil d'Administration de la compagnie. Séance du 12 novembre).
- Un assassinat en wagon.
On nous télégraphie de Nice, 6 novembre. Un assassinat a été commis cette nuit en chemin de fer. Lorsque le train 94, qui part de Vintimille à 7 heures 4 du soir et passe à Nice à 9 heures, est arrivé à Cannes à 10 heures, les employés ont trouvé, dans un compartiment de seconde classe, le corps inanimé et couvert de blessures de M. James B....d, peintre américain et propriétaire bien connu à Cannes. M. B.... d revenait de Monté-Carlo lorsque, près de Cannes, deux individus voyageant dans le même compartiement, se sont jetés sur lui. Ils lui ont porté des coups de poignard au côté droit, à la jambe et à l'épaule, après avoir essayé de l'étrangler; puis il lui ont volé la somme de 865 francset ont sauté hors du wagon, au passage à niveau voisin de la station de Cannes. M. B.... d est dans un état désespéré; il a pu néammoins dessiner le protrait des assassins. Le portrait de Grasse a ouvert une enquête.
Journal "L’intransigeant" du 8-11-1886 (collection BNF-Gallica)
- Un assassinat en wagon.
Voici de nouveaux renseignements sur le crime commis pendant la soirée de vendredi dans le train qui va de Vintimille à Cannes, et que nous avons annoncé hier. La victime, M. B.....r James G.....n, jeune peintre américain, habitant Cannes, boulevard Foncière, était allé passer la journée à Monaco. A Nice, étant seul dans le compartiment qu’il occupait dans un wagon de deuxième classe, il s’endormit profondément. Le train traversa les stations du Var et de Vence-Cagnes sans qu’il fût réveillé. A Antibes, il entendit vaguement l’employé crier le nom de la station, mais il se rendormit aussitôt. Quelques instants après, tout en sommeillant encore, il sentit que l’on fouillait les poches de sa redingote. Réveillé en sursaut, il fit un brusque mouvement et vit deux hommes en face de lui. Il voulut appeler au secours, mais l’un de ses deux agresseurs le saisit à la gorge et lui asséna un coup de casse-tête sur la nuque, tandis que l’autre lui donnait trois coups de stylet, dont l’un l’atteignit entre la septième et la huitième côte, l’autre à la cuisse et enfin le dernier à l’épaule droite. Ces forcenés essayèrent ensuite d’étrangler leur victime; mais ,pressés par le temps, ils durent prendre la fuite avant l’arrivée du train en gare de Cannes. A l’arrivée du train en cette ville, les employés remarquèrent que la portière du compartiment où se trouvait G......n était ouverte. Le commissaire spécial fut aussitôt appelé, et le docteur Mouton s’empressa de donner des soins à la victime de cet attentat, qui, malgré la gravité de ses blessures, n’est pas, paraît-il, en danger de mort. Le vol a été le mobile du crime. D’après la déclaration de la victime, il lui a été soustrait une somme de 868 francs, dont 800 francs en billets de banque et lé reste en menue monnaie, or et argent. M. Jevaco, juge d’instruction, a ouvert une enquête et deux arrestations ont déjà été opérées dans la journée d’avant-hier ; mais, après confrontation avec la victime, les individus arrêtés ont été relâchés. Grâce aux renseignements recueillis à cette heure, on a pu établir le signalement des coupables. Deux individus, d’origine italienne, ne tarderont probablement pas à être arrêtés, la justice ayant déjà sur leur compte des renseignements très précis.
Journal "L’intransigeant" du 9-11-1886 (collection BNF-Gallica)