Trains sanitaires
Généralités
Dans la presse
- IMPRESSIONS DE BLESSÉ
Un sous-officier d'infanterie, qui avait été blessé à la figure par un éclat d'obus au combat de Grouy, près de Soissons, écrit une lettre dont nous extrayons, des passages : Pansé sommairement sur le champ de bataille, je fus presque aussitôt ramené au poste de secours à deux kilomètres en arrière. Là, un jeune médecin m'a opéré fort habilement. J'ai passé la nuit à l’hôpital de Soissons et, le lendemain, en route à destination d'un endroit où je dois achever ma convalescence. J'ai voyagé dans un des nouveaux trains sanitaires, et je ne fais aucune difficulté pour reconnaître que nous étions fort bien. Ce train comprend une vingtaine de Wagons avec places assises ou couchées. Au milieu du train, une ambulance et, à chaque arrêt, un major venait s'assurer de notre état. Nous sommes partis samedi à six heure» de Villers-Cotterets, nous étions à minuit à Aubervilliers, où cinq de mes camarades blessés grièvement ont été débarqués. Nous en avons laissé en cours de route, à Orléans et à Limoges et, dans la nuit de dimanche à lundi, nous débarquions, au nombre de 70, dans un charmant endroit de la Corrèze. Il était trois heures du matin. En quelques minutes, le village était debout. Tous ces braves gens sont venus à la gare nous chercher, en voiture. A l'hôpital, un bon café bien chaud, visite des pansements, et au lit ! Un comité dé secours s'est formé parmi les habitants ; nous sommés très bien soignés : paysage merveilleux, air pur, mais froid. Nous sommes. en pleine montagne. Comme médecin-chef, nous avons un brave docteur de la Dordogne, père de famille plutôt qu'officier, toujours au milieu de nous et se dépensant sans compter. Il est merveilleusement secondé par un médecin auxiliaire qui, bien que blessé et en traitement, fait toutes les opérations. J'espère étre rétabli dans peu de temps et pouvoir alors retourner au feu.
Journal LE RADICAL 1-12-1914 (Collection BNF Gallica).