Dôle-Ville à Poligny

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Généralités

Historique

Profils

Dates d’ouverture

  • Voie unique 20 août 1884

Gares et ouvrages d’art classés par Point kilométrique à partir de Paris

Dôle-Ville

  • Point kilométrique à partir de Paris : 360,5
  • Altitude : 231,70 m
  • Pente maxima trains impairs / pairs : 14,8/0

Dôle-Triage, Poste 1, Bifurcation PK 361,4

  • Point kilométrique à partir de Paris : 361,4
  • Altitude : m
  • Pente maxima trains impairs / pairs :

Dôle-la-Bédugue

  • Point kilométrique à partir de Paris : 364,2
  • Altitude : 202,26 m
  • Pente maxima trains impairs / pairs : 6,2/7,7

Aiguille PK 371,0

  • Point kilométrique à partir de Paris : 371,0
  • Altitude : m
  • Pente maxima trains impairs / pairs :

Parcey

  • Point kilométrique à partir de Paris : 371,2
  • Altitude : 200,70 m
  • Pente maxima trains impairs / pairs : 6/8

Souvans

  • Point kilométrique à partir de Paris : 376,2
  • Altitude : 206,48 m
  • Pente maxima trains impairs / pairs : 0/5,5

Mont-sous-Vaudrey

  • Point kilométrique à partir de Paris : 380,8
  • Altitude : 215,67 m
  • Pente maxima trains impairs / pairs : 13/14

Aumont

  • Point kilométrique à partir de Paris : 390,2
  • Altitude : 238,52 m
  • Pente maxima trains impairs / pairs : 10/14,5

Brainans-Vaccadieu

  • Point kilométrique à partir de Paris : 394,0
  • Altitude : 266,59 m
  • Pente maxima trains impairs / pairs : 5/13

Poligny

  • Point kilométrique à partir de Paris : 400,2
  • Altitude : 293,84 m
  • Pente maxima trains impairs / pairs :

L'inauguration dans la presse

  • LE MATIN EN VOYAGE.

DÔLE (jura), août, 6 h. du matir. Assister à la cérémonie d'inauguration d'un chemin de fer, c'est la chose la plus banale du monde. Mais quand ce chemin de fer passe à Mont-sous-Vaudrey, c'est-à-dire par la résidence et par le pays natal du chef de l’État, cette ouverture de railway prend tout de suite un intérêt spécial. Voilà pourquoi le rédacteur du Matin s'embarquait hier soir dans le train de Dijon-Dôle-Belfort. Deux heures et demie du matin. Dôle! Une pincée de voyageurs à moitié endormis se trouvent sur le seuil de la gare, vaguement éclairé par un méchant lumignon. Une cour obscure qu'on devine bordée par des arbres touffus. Au delà, rien. Pas un omnibus, pas un être humain qui vous porte vos bagages et vous indique la ville, que vous n'apercevez pas. Un compagnon d'infortune m'engage à prendre mon courage et mes bagages à deux mains. Il connaît la ville par à peu près, et finit par me mener devant une maison de piètre apparence, ainsi définie par une enseigne Hôtel de la Pomme-d'Or. Là-dessus remerciements, salamalecs, et je reste seul, tirant le cordon d'une sonnette tant et si bien que la sonnette se décroche et que mon bras agite dans le vide une corde absolument muette. 0 bonheur! une lumière des pas! on a entendu. Qui est là? -Un voyageur. On ouvre. Un garçon se frotte les yeux Quel malheur, monsieur, il n'y a plus une seule place! Allons donc! vous trouverez bien quelque coin. J'entre; mon homme fait une perquisition dans l'immeuble, accompagné du patron, qu'il a réveillé. Après quoi la reprise du refrain se fait en duo. Quel malheur! il n'y a plus une seule place! Vous sentez ma consternation ? J'offre coucher sur le billard ma proposition n'a pas de succès. Si monsieur veut, dit enfin le patron, je puis lui donner la moitié d'un lit. Comment, la moitié d'un lit ? Oui, c'est un marchand de bœufs, un bon garçon, qui permettra bien à monsieur de partager. Jamais de la vie. Épouvanté par la perspective de recommencer malgré moi un chapitre du Roman comique, je laisse ma valise à la Pomme-d'Or, et m'en vais errer par la ville. Il est près de trois heures, dans une heure il fera jour. Me voici bel et bien en état de vagabondage, arpentant avec une mélancolie compréhensible, n'est-ce pas, les rues tortueuses et montueuses de et me proposant d'envoyer au dictionnaire départemental de Joanne une rectification ainsi conçue Dôle. 12,924 habitants. Jolie ville où l'on ne couche pas.

L'Omnibus Sauveur

Mais au plus fort de ma détresse, le Dieu des journalistes qui veillait sur moi, m'envoie le salut sous la forme improbable d'un omnibus vide d'ailleurs. Je hèle le cocher. Est-ce qu'on peut coucher dans votre voiture? Non monsieur, mais on peut coucher à l'hôtel. Ah c'est trop fort. D'où venez-vous? De la gare. J'exprime mon incrédulité par une pantomime non équivoque, et l'automédon m'explique qu'il n'y est allé, en effet, que longtemps après l'arrivée du train. Cinq minutes après, j'étais installé à l'hôtel de Genève, dans une vraie chambre, avec un vrai lit, ne ressemblant point au billard hypothétique de la Pomme-d'Or. Trois heures de sommeil et je vous écris le récit de cette première partie de mon voyage. Maintenant, je me mets en campagne. Et d'abord occupons nous du nouveau chemin de fer de Dôle à Poligny, par Mont-sous-Vaudrey, après avoir jeté un coup d’œil sur Dôle, la jolie ville où l'on manque de ne pas coucher.

Dôle à Vol d'Oiseau

Le premier moment de mauvaise humeur passé, je dois reconnaître que Dôle est une agréable ville, propre, coquette, extrêmement pittoresque. Ceux qui aiment les rues percées tout droit et pour qui l'idéal consiste dans la « rectangularité » n'ont rien à faire ici. Les rues serpentent, tirbouchonnent, montent, redescendent pour remonter encore. J'imagine que d'en haut la « voirie » de Dôle doit simuler assez bien une pelote de ficelle dénouée et jetée sans précaution sur le sol. Mais si la marche y est fatigante, si l'on a peine à se tenir sur cet abominable pavé de galets pointus dont sont garnies les villes de l'Est et du Sud-Est de la France, sans parler de Toulouse et autres lieux, quelles jolies échappées de vue on a subitement au détour de certaines rues dôloises. Le panorama de la vallée du Doubs est charmant, et le chemin de fer de Dôle à Poligny doit traverser d'adorables sites. De la station de la Bedugue, la première sur la nouvelle ligne, Dôle aparaît tout entière, avec ses échelons de maisons aux toits rouges. L'église Notre-Dame domine ce fouillis. Je ne vous ferai point une description archéologique de Dôle. Il est aussi facile aux abonnés du Matin de la lire dans les Guides, qu'il m'est aisé de l'y copier. Je vois, par exemple, dans Joanne, que Notre-Dame est un édifice gothique du seizième siècle, lourd et disgracieux, et je me permets de n'être pas de l'avis de Joanne. Sans discuter la valeur architecturale intrinsèque de ce monument elle n'est point à dédaigner on doit reconnaître que le style en est merveilleusement approprié au lieu où il est placé, au cadre où il se trouve. J'ai parcouru Dôle, j'ai admiré le cours Saint-Maurice et le magnifique paysage qu'on y découvre j'ai longé la Grand'Rue, si vivante, la rue Besançon, parée de belles boutiques, quelque chose comme notre rue Vivienne, à nous autres Parisiens; j'ai vu, au n° 43 de la rue des Tanneurs, la plaque indiquant que l'illustre Pasteur est né dans cette maison, le 27 décembre 1822 j'ai contemplé la très belle statue de la Paix qu'on a mise sur un piédestal où se trouvait jadis la statue de Louis XVI, abattue en 1793. Enfin, j'ai vu la pyramide élevée, près de la Gare "aux victimes de la Défense de Dôle", surmontée de la fière devise locale Justitia et armis Dola. Tout cela dit, je passe à quelques indications sur la nouvelle ligne de Dôle à Poligny.

Le Chemin de Fer de Poligny

Bien que l'inauguration officielle n'en ait pas été faite, la ligne est depuis hier livrée à la circulation. Son parcours total est de quarante kilomètres sept cents mètres. Dôle est séparée de Poligny par cinq stations, qui sont: La Bédugue, Parcey, Souvans, Mont-sous- Vaudrey, Aumont. La station de Mont-sous-Vaudrey est à vingt-et-un kilomètres de Dôle et à vingt kilomètres de Poligny.

Par la station de Poligny, Mont-sous-Vaudrey est relié à la ligne de Besançon à Lons-le-Saulnier, Bourg et Lyon. Cet embranchement dessert un riche pays et ne peut être qu'une excellente affaire pour la compagnie P.-L.-M. qui l'a construit et qui l'exploite. Ce détail a son importance, ne fût-ce que pour prouver que la faveur officielle n'est pour rien dans la construction de cette voie, dont le projet était fait, croyons-nous, longtemps avant que le respecté M. Grévy fût appelé à la présidence de la République.

Les Stations Intermédiaires. Voici maintenant quelques détails sur les stations desservies.

- Parcey est une commune de 672 habitants. Elle fait partie du canton de Dôle. Son cimetière villageois renferme une vieille croix d'un très beau style.

- Pouvans, a 616 habitants. C'est un joli village qui possède lui aussi un calvaire remarquable. Il y a une maison seigneuriale nommée châ teau de la Meuve.

- Mont-sous-Vaudrey, 931 habitants. Je m'y rends ce soir pour en faire aux lecteurs du Matin une description spéciale.

- Aumont. Commune de 702 habitants. Rien de remarquable.

- Poligny.; sous-préfecture; gracieusement situé sur la rivière de Glantine, dans la vallée Mite la Culée-de-Vaux. Les environs sont d'un (pittoresque achevé. Rochers bizarres, grottes fantastiques, rien n'y manque pour en faire un pays de légendes. C'est ainsi que, d'après un dicton local, le bloc appelé la Pierre qui vire et qui a la forme d'un homme chargé d'une hotte, tourne sur lui-même à minuit, le jour de Noël. Je ne me propose pas à la vérité d'attendre jusque-là pour vérifier le fait. Mais je vous parlerai dans ma lettre de demain de Mont-sous-Vaudrey et du séjour quo fait au pays natal de l'honorable M. Grévy.

L'impression profonde qu'on ressent immédiatement ici explique l'attachement du Président pour cette belle contrée et l'on conçoit qu'il vienne chercher régulièrement dans cette pure atmosphère, dans ces vallées charmantes, le repos que commandent les préoccupations inhérentes à ses hautes fonctions. A demain donc une lettre de Mont-sous-Vaudray.

Journal "Le Matin" du 23-8-1884 (Collection BNF Gallica).



  • A Mont-sous-Vaudrey.

Une petite fête a eu lieu dimanche à Mont-sous-Vaudrey, à l'occasion de l'inauguration de la ligne de Poligny. Un immense banquet de 150 couverts avait été organisé à la gare, sous la présidence de M. Albert Grévy, qui était entouré de M. Wilson, du préfet du Jura, de toutes les autorités du département et d'une foule d'invités. On a prononcé quelques discours et on s'est séparés après le feu d'artifices traditionnel. M. Le président de la république n'assistait pas à ces agapes. Il lui eût été difficile, en effet, de ne pas parler politique et et on sait que M. Grévy est d'avis que le silence est d'or.

Journal "L'Intransigeant" du 27-8-1884 (Collection BNF Gallica).