Guerre franco-chinoise 1881-1885
Sommaire
Historique
La guerre franco-chinoise est un conflit qui a opposé la France de la Troisième République et la Chine de la dynastie Qing. Elle s'est déroulée de septembre 1881 à juin 1885. Après de nombreuses victoire, le corps expéditionnaire français connait une défaite au Tonkin. Cette défaite, que les Français appelèrent l'affaire du Tonkin, créa un scandale politique majeur pour les partisans de l'expansion coloniale. Ce conflit ayant entraîné d'importants remous politiques, ce revers militaire entraîne finalement la chute du ministère Ferry, le 30 mars 1885... Dans les jours suivants, le nouveau gouvernement s’efforcera de mettre fin aux opérations. Malgré a retraite de Lạng Sơn le 28 mars 1885, les opérations terrestres ont globalement permis le succès des Français au Tonkin, tandis que les victoires navales ont poussé la Chine à reconnaître sa défaite. Le traité mettant fin aux hostilité est signé le 9 juin 1885, la Chine reconnaissant le traité de Hué et abandonnant sa suzeraineté sur l'Annam et le Tonkin.
Ce conflit lointain va nécessiter une importante logistique dans l'hexagone, principalement pour l'approvisionnement des ports, notamment le site de Toulon. Le chemin de fer est utilisé pour le transport de troupes et matériel.
Mais, selon toute vraisemblance, ce sont aussi des militaires de retour du Tonkin qui introduiront le choléra à Toulon en juin 1884. Une épidémie à laquelle le chemin de fer (entre autres) permettra un développement dans une grande partie du pays.
Le dernier avatar se déroule à proximité de Marseille, après la cessation des opérations, dans un immense camp militaire installé au Pas des Lanciers. Là encore, le chemin de fer est appelé à la rescousse pour le transport des malades et l'évacuation du camp.
Le chemin de fer est également utilisé pour le transport des dépouilles de soldats, notamment le 26 août 1885, pour le dernier voyage de l'amiral Courbet de Hyères à Abbeville.
La guerre vue dans la presse
De très nombreux articles de presse sont consacrés aux différents épisodes de cette guerre coloniale. (Documents disponibles par exemple sur le site BNF-Gallica). Nous ne reprenons ici que quelques extraits concernant plus particulièrement les "chemins de fer".
- 22 juin 1884, début d'une épidémie de choléra à Toulon
- Les renforts.
Onécrit de Toulon que les détachements dé volontaires pour le Tonkin continuent à arriver dans celte ville. Avant-hier, dix-huit hommes, dont deux sous-officiers; du 122e de ligne, sont arrivés de Montpellier et se sont embarqués Mer. Un autre détachement, provenant de divers régiments d’infanterie et d’artillerie, de Lyon et de Bourg, est également arrivé et s’embarquera sur le Cachar. D’autre part, on annonce que la manufacture de cartouches de Valence vient d’expédier, à Toulon par un train de quarante cinq wagons, un premier envoi de 4,500,000 cartouches métalliques destinées au corps expéditionnaire. (Journal L'intransigeant 17-1-1885)
- Les renforts.
On écrit de Marseille que le mouvement des troupes continué à la gare de Marseille. Jeudi, divers détachements du 48e de ligne,venant de Lille, des 33e, 110e, 127e, venant d’Arras, ont traversé la gare de Marseille, se rendant à Salon, où ils vont reformer le bataillon du 1e zouaves parti pour le Tonkin. (Journal L'intransigeant 15-2-1885)
- Les renforts.
Voici quelques renseignements sur les renforts qui vont être envoyés au Tonkin sans délai. Les détachements destinés à former les 8 000 hommes de renfort qui vont être envoyés au Tonkin se constituent rapidement dans les chefs-lieux de chaque corps d'armée. Ils vont être incessamment dirigés sur Toulon par le chemin de fer. En même temps, neuf navires sont affrétés en toute hâte par le ministre de la marine. (Journal L'intransigeant 3-4-1885)
Le Camp du Pas des Lanciers
- La paix avec la Chine est signée mais il s’en faut que l’aventure tonkinoise soit finie. Si nous n’avons plus, devant nous les réguliers chinois, il nous reste encore à lutter Contre les Pavillons-Noirs; en un mot, nous sommes exactement dans la même situation qu’il y a dix-huit mois. Le général de Courcy se prépare, en effet, à reprendre la campagne dès que la saison le permettra, c’est à dire à la fin de septembre ou au commencement d’octobre. La division de renfort, réunie au camp de Pas des Lanciers, et qui est complètement organisée et prête à partir, prendra la mer de manière à être arrivée au Tonkin au commencement de la campagne. Elle formera la principale colonne de l’expédition. (Journal L'intransigeant 21-6-1885)
- On nous télégraphie. Au 28 juin. L’état sanitaire ne s'améliore pas au camp du Pas des Lanciers où la chaleur est accablante. On a évacué sur les hôpitaux de Marseille, le 24 juin, 42 malades; 25 juin, 85; 26 juin 67. Hier, 58 hommes ont encore été envoyés à l'hôpital militaire de Marseille, mais celui-ci n'ayant plus de lits disponibles, 30 malades ont été dirigés sur Aix, 50 sur Tarascon, et 52 sur Avignon. Ceux qui ont été évacués sur ces trois dernières villes n'ont pas d'affection grave: Ils se plaignent surtout d'une fatigue excessive... Nous avons, à différentes reprises, critiqué le choix que l’État-major général avait fait du camp du Pas des Lanciers pour y réunir la division de réserve du Tonkin. Les chaleur ets accablante au camp, l'état sanitaire y est détestable. Dans la seule journée du 25 juin, 85 malades ont été dirigés sur l'hôpital militaire de Marseille, où l'encombrement est tel que 132 malades ont dû être évacués sur les hôpitaux d'Aix, d'Avignon et de Tarascon. On dit bien, il est vrai, que la division de réserve sera dissoute au commencement de septembre, mais d'ici là les épidémies de fièvre typhoïde et de fièvre intermittente feront sans doute de trop nombreuses victimes. Il devient urgent d'adopter la mesure que nous avions recommandée dès le début: Il suffit d'un ordre du ministre pour que la division de réserve soit immédiatement transportée au camp de Sathonay, où le climat est sain, où d'excellents baraquements offriront aux troupes un abri contre le soleil et la pluie. (Journal L'intransigeant 2-7-1885)