Frasne Vallorbe

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La ligne de Frasne à Vallorbe fut déclarée d’utilité publique par la loi du 20 janvier 1910, c’est-à-dire à peine un mois après la ratification de la Convention Franco-Suisse.

Le 22 janvier 1910, la Compagnie PLM a présenté au Ministère le projet définitif de tracé et de terrassements de la ligne.

Ce projet a été approuvé le 8 juillet 1910.

Tracé

Le tracé (voir Figure 2) se détache de la ligne de Dijon à Pontarlier au delà de la gare de Frasne, traverse un plateau dont il évite les principales tourbières, franchit le Drugeon puis, traversant par un souterrain de 995 mètres la pointe de la montagne du Laveran, s’engage dans la cluse de Vaux on remontant le Drugeon puis en descendant la Bonavette, débouche dans la combe des lacs de Remoray et de Saint Point, franchit le Doubs entre ces 2 lacs, s’engage dans une cluse du Doubs qu’il remonte et traverse le grand plissement du Mont d’Or par un souterrain de 6 104 mètres pour déboucher dans la vallée de l’Orbe à 1 km environ de la gare de Vallorbe à laquelle il se raccorde.

C’est le tracé le plus court possible entre Frasne et Vallorbe.

La ligne est établie à double voie.

  • Elle a sur la ligne actuelle les avantages suivants :
    • La distance entre Frasne et Vallorbe sera diminuée de 17 km,
    • Les déclivités seront ramenées de 25mm à 15mm par m,
    • Le point culminant sera abaissé de 115 m.
  • Courbes et alignements.
    • Alignements : 15 450,50 m
    • Courbes de 500 m de rayon : 320 m,
    • Courbes de 600 m de rayon : 846 m,
    • Courbes de 700 m de rayon : 4 651 m,
    • Courbes de 800m de rayon : 637 m,
    • Courbes de 1 000 m de rayon : 1 032,50 m,
    • Courbes de 1 500 m de rayon : 662m
    • Courbes de 2 000 m de rayon : 790”>
    • Courbes de 3 000 m de rayon : 270”>
    • Courbes de 4 000 m de rayon : 3œ3m
    • Longueur totale des courbes : 9 508,50 m,
    • Longueur totale dé la ligne : 24 959,00 m.

L’alignement minimum entre courbes de sens contraire est de 150 m.

  • Paliers et déclivités.
    • Paliers : 3 215 m,
    • Déclivités de 0 à 5 % : 4 735 m,
    • Déclivités de 5 à 10 % : 4 860 m,
    • Déclivités de 10 à 15 % : 12 149 m,
    • Longueur totale des déclivités : 21 744 m,
    • Longueur totale de la ligne : 24 959 m.

La déclivité maximum en alignement droit, est de 15 mm par mètre à ciel ouvert, de 13 mm par mètre dans le souterrain du Mont d’Or, de 12 mm par mètre dans les autres souterrains.

Le point culminant de la ligne est la gare des Longevilles Rochejean à la cote 8960,80 ainsi que l’indique le profil en long ci-dessus (Figure 3).

Gares

Les gares prévues sur la ligne, y compris les 2 extrêmes, sont au nombre de 5 indiquées dans le tableau 1.

Profils en travers

Les terrassements sont exécutés suivant les profils types (Figures 4 et 5) en usage dans le réseau de la Compagnie PLM pour les lignes à 2 voies.

La largeur du ballast sera de 7,20 m entre les crêtes supérieures.

La plateforme de terrassements sera arasée à 0,50 m au-dessous des rails. Elle aura une largeur de 9,60 m.

Ouvrages d’art

Eu dehors des souterrains, les ouvrages d’art de quelque importance seront peu nombreux. On n’a prévu que 3 ouvrages de plus de 20 m d’ouverture, ils franchissent tous les 3 le Doubs.

Souterrains

La ligne comporte 5 souterrains dont 4 de 123 à 995 m de longueur et le souterrain du Mont d’Or de 6 104 m de longueur.

C’est comme on le voit celui-ci de beaucoup le plus important de la ligne.

Il est on partie en France sur 5 109 m et en partie en Suisse sur 995 m de longueur.

A partir de la tête France (côté Frasne) située à l’altitude de 894,68 m presque au faîte de la ligne (896,80 m) le souterrain du Mont d’Or est où pente constante de 13mm par mètre sur 5 403 m puis en pente de 10,9 mm par mètre sur 701 mètres de longueur, jusqu’à la tête suisse (côté Vallorbe) située à l’altitude de. 816,79 m.

En plan, il est en alignement droit à partir de la tête France sur 5 403 m et se termine à la tête Suisse par une courbe de 700 m de rayon sur 701 m de longueur.

On a prévu que les souterrains pourront être revêtus ou non, en entier ou partiellement suivant la nature des terrains qui seront traversés.

Géologie du Mont-d’Or

  • D’après les probabilités géologiques, le souterrain du Mont d’Or doit traverser à partir de la tête France :
    • Une zone de terrains remaniés (alluvions moraines, éboulis) sur une faible longueur,
    • L’infra-crétacé (Urgonien, Hauterivien, Valanginien) jusqu’à 1 000 ou 1 500 m,
    • Le jurassique supérieur (Portlandien, Astartien, Rauracien, Argovien et Oxfordien) jusqu’à 2 000 ou 2 500 m,
    • Le jurassique moyen (Bathonien et Bajocien) jusqu’à 5 000 m environ, c’est-à-dire sur la moitié environ de la longueur du souterrain,
    • Le jurassique supérieur à nouveau, mais plus ou moins incliné vers la Suisse,
    • Une zone d’éboulis sur quelques mètres près de la tête Suisse comme près de la tête France.

Exécution des travaux

Le projet de tracé et de terrassements a été approuvé par l’Administration le 8 Juillet 1910.

Le projet général des travaux à exécuter en Suisse a été approuvé par le Conseil Fédéral le 25 Novembre 1910.

La ligne a été divisée en plusieurs lots.

On a adjugé les deux lots extrêmes de la ligne et un des lots intermédiaires.

Celui du souterrain du Mont d’Or et de ses abords sur 7 545 m le 2 Septembre 1910, et l’un des lots intermédiaires sur 5 150 m, le 26 Mai 1911, à une Société comprenant MM. Fougerolle frères, les Établissements Dayde et la Société des Grands Travaux do Marseille.

Celui de Frasne sur 5 995 m, le 28 Avril 1911, à M. Rangeard, entrepreneur à Suresnes.

Le reste des travaux est adjugé actuellement.

Sur le lot de Frasne et le lot intermédiaire adjugé, les entrepreneurs s’installent, sur celui du Mont d’Or les travaux ont été commencés l’année dernière.

La tête Suisse du souterrain a été attaquée le 14 Novembre 1910, la tranchée de la tête France l’a été tout récemment.

Etant en pente continue vers la Suisse, les travaux de la tête France se réduiront à très peu de chose. En somme ce~souterrain de 6 km en pente unique sera exécuté comme une moitié de souterrain de 12 km en dos d’âne.

La galerie d’avancement est à la base. Elle était percée au 15 Mai 1911 sur 850 m environ, sa section est de 2 m de hauteur sur 3 m de largeur moyenne.

La roche est à peu près sèche jusqu’à 550 m, après elle est humide. Mais au 15 Mai on n’avait pas encore rencontré de sources importantes.

Derrière la galerie d’avancement, l’achèvement des déblais du souterrain se fait par une galerie de faîte attaquée par la galerie de base. De nombreux puits sont percés dans la diaphragme qui sépare les deux galeries et les déblais sont jetés à la pelle dans les wagons placés en dessous sur la voie de la galerie de base.

Au 15 Mai 1911 la galerie de faite était exécutée sur 700 m environ. Les abatages de la voûte étaient commencés ainsi que les revêtements.

Jusqu’au 10 Décembre, la perforation a été faite à la main. Depuis cette date on fait usage de perforatrices Meyer à air comprimé. Celui-ci est fourni par 3 compresseurs dont 2 de 320 HP et 1 de secours de 100 HP.

La ventilation est assurée depuis le 26 Mars 1911 par un ventilateur Sulzer refoulant à l’avancement 9 600 m3 d’air par 24 heures et actionné par un moteur de 50 HP.

Pour la traction, 3 locomotives à air comprimé de 49 t (50 HP) ont été mises en service. Elles sont alimentées par un compresseur de 220 HP aspirant 750m3 à l’heure et comprimant à 150 atmosphères.

La station d’air comprimé a été établie dans la vallée de l’Orbe, non loin de la tête du souterrain. Elle est mue électriquement, le courant nécessaire est fourni par l’usine de Joux au moyen d’une canalisation aérienne à haute tension (13 500 volts).

Achèvement des travaux

La date d’achèvement des travaux, tant ceux on souterrain que ceux extérieurs, est prévue pour le deuxième semestre 1913. On espère ouvrir la ligne au printemps 1914.

Dépenses

On ne pourra être fixé sur le montant total de la ligue et sur le prix de revient du souterrain du Mont d’Or qu’après l’exécution des travaux.

  • A titre de renseignement, voici le prix de revient de quelques grands souterrains
    • Mont Cenis (2 voies) : 6 141 francs le m.
    • Karawanken (2 voies): 4 800 francs le m.
    • Arlberg (2 voies) : 4 650 francs le m.
    • Ronco (2 voies) : 4 500 francs le m.
    • Saint Gothard (2 voies) : 4 231 francs le m.
    • Loetschberg (2 voies) : 4 000 francs environ le m (non achevé).
    • Simplon (1 voie) : 3 825 francs le m.
    • Teuern (2 voies) : 3 500 francs le m.
    • Wochein (2 voies) : 3 300 francs le m.
    • Turchino (2 voies) : 3 050 francs le m.
    • Tende (2 voies) : 1 815 francs le m.