10 février 1882, agression, gare Couzon

De WikiPLM
Révision datée du 10 février 2018 à 16:25 par FanaPLM84 (discussion | contributions) (Circonstances de l’accident)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Aller à : navigation, rechercher

Circonstances de l’accident

  • Dijon, 10 février.

Une-tentative de meurtre, qui rappelle la. récente affaire de Tarascon, a été commise en wagon, ce matin à six heures, dans le train n° 32 venant de Lyon. M. P...r, chef d’escadron, qui habite la commune de Faverney (Haute-Saône), avait pris le train à Lyon avec sa femme. Ils ont été attaqués entre Lyon et Villefranche vers la gare de Couzon par un marin qui les avait, suivis,jusqu’à la gare de Perrache. Celui-ci était armé. Une lutte s’engageât bientôt, mais le commandant n’avait pour se défendre qu’un couteau; cependant, il parvint à blesser l’agresseur à la figure et aux mains et à le maintenir jusqu’à l’arrivée à Villefranche. Lorsque le train entra dans cette gare, le misérable tenta de prendre la fuite,mais on est parvenu à le rejoindre et à l'arrêter. La caisse, les chaines et les tampons étaient tachés de sang; la voiture a été retirée, du train et mise à la disposition de la justice.

Journal "L'INTRANSIGEANT" du 13-2-1882 (Collection BNF_Gallica)


  • Dijon, 11 février.

Nous avons raconté la tentative de meurtre commise en wagon,entre Villefranche et Avignon, par un marin sur le commandant P...r. D’après la déposition faite par celui-ci au chef de train, l’assassin avait pris à Lyon un billet de troisième, ce qui ne l’empêcha pas de monter dans le compartiment de première classe où se trouvaient M. et Mme P...r, le commandant, qui avait remarqué à Perrache cet individu rôdant devant son wagon, conçut quelque méfiance. A la première station, il changea de compartiment et prévint l’employé de la gare qui fit descendre l’individu pour le faire monter en troisième classe. Après Vaise, alors que le train était en marche, l’inconnu se présenta sur le marchepied du compartiment, faisant des efforts pour ouvrir la portière, le commandant, lui intima la défense de monter, mais il refusa d’obéir. Pendant ce temps, Mme P...r prenait dans la valise un couteau qu’elle remettait a son mari, puis elle appela au secours. M. P...r a labouré avec son couteau la figure et les mains de l’assassin qui, afin de pouvoir entrer, avait brisé la vitre. Lui-même, armé d’un couteau, se défendait énergiquement. Il finit cependant par lâcher prise et tomba sur la voie juste au moment où le train s’arrêtait. Aux cris poussés par M. P...r, les employés accoururent et s’emparèrent du marin qui déjà cherchait à fuir. M. P....r a reçu deux légères blessures, il a néanmoins continué sa route. Cette agression est attribuée à la folie.

Journal "L'INTRANSIGEANT" du 14-2-1882 (Collection BNF_Gallica)

  • Lyon, 12 février.

L’auteur de la tentative d’assassinat dont la ligne de Lyon à Villefranche a été le théâtre serait un nommé Joachim Nu..., âgé de 40 ans, originaire de Tiefenbach (Alsace). Il prétend que deux individus qu’on n’a pas retrouvés l’ont attaqué dans le compartiment où il était, et c’est pour leur échapper qu’il voulait se réfugier dans le coupé occupé par M. et Mme P...r. D’après le Petit Lyonnais, il n’y aurait pas eu de crime du tout, et l’agression dans le tram serait simplement le fait d’un fou. Cet individu, dit le Petit Lyonnais, se trouvait avec des soldats dans un compartiment de 3e classe. Un peu avant d’arriver à la gare de Villefranche, ce pauvre diable, s’imaginant que ses compagnons de voyage voulaient le tuer,- ouvrit la porte du wagon, et suivant à grand peine le marchepied, il arriva devant un compartiment de l ere classe. Pendant ce trajet, il avait heurté la voiture et s’était fait quelques blessures au visage et aux mains, aussi, quand il entra dans le compartiment de l ro classe, il était couvert de sang. M.P....r et sa femme se trouvaient dans le wagon; la vue de cet homme, les yeux égarés, les vêtements déchirés, leur causa une certaine frayeur et M. P...r, sans se servir de bouillotte ou de couteau, comme on l’a dit à tort, se contenta de repousser avec la main ce visiteur importun. On était arrivés à la gare de Villefranche les employés, prévenus aussitôt, s’emparaient de l'insensé, qui fut arrêté. Le train continua ensuite sa route.

Journal "L'INTRANSIGEANT" du 16-2-1882 (Collection BNF_Gallica)

Photos et cartes postales

Croquis et plans