Déraillement, 6 juillet 1868, Vougeot

De WikiPLM
Révision datée du 30 mars 2018 à 16:11 par FanaPLM84 (discussion | contributions) (Page créée avec « ==Circonstances de l’accident== *'''Paris, 7 juillet 1868.''' ''Monsieur le rédacteur, La station de Vougeot, sur la ligne de Paris-Lyon-Marseille. n'a pas de bureau po... »)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Aller à : navigation, rechercher

Circonstances de l’accident

  • Paris, 7 juillet 1868.

Monsieur le rédacteur, La station de Vougeot, sur la ligne de Paris-Lyon-Marseille. n'a pas de bureau pour le service des dépêches télégraphiques. Pourquoi ? Je n'en sais rien. L'administration, peut-être, ne le sait pas d'avantage. Or, hier, dimanche, le train n° 28, parti de Lyon à neuf heures quarante minutes du matin, a dû rester quatre heures en détresse, de deux à six heures, entre Nuits et Vougeot. La voie n'était pas libre, en conséquence du déraillement d'un train de marchandises, occasionné par un singulier incident. M. Schneider, du Creuzot et du Palais-Bourbon, envoyait à nos futurs seigneurs du Don un splendide tender, tout battant neuf, doré sur tous les joints, illustré partout, et ce tender, ce tender magnifique, ce tender somptueux gisait sur la voie ferrée dans des conditions déplorables les roues de devant, manquant de clavettes, se trouvaient toutes deux entre les rails Les roues de derrière étaient, toutes deux aussi, en dehors de la voie. L'incident s'était produit à une heure un quart. Les moyens télégraphiques faisant défaut, les employés de la station de Vougeot n'ont pu prévenir les employés de la station de Nuits; notre train est donc venu s'abattre sur le train de marchandises forcément arrêté. Heureusement les signaux, aperçus à temps, ont empêché tout tamponnement incongru. Mais, s'il n'y a pas eu de malheurs matériels, tout cependant n'est point allé suivant les désirs des voyageurs, obligés de de croquer le marmot au milieu de la campagne pendant quatre heures pleines. Encore si l'on avait eu quelque chose à se mettre sous les dents! Encore même si l'on avait pu diner à table d'hôte à Dijon. Encore surtout si l'on avait trouvé des voitures publiques à la gare d'arrivée, à Paris. Mais non, rien, rien, rien que l'absence complète de tout télégramme utile. Gromier.

Journal LE GAULOIS 8-7-1868 (collection BNF Gallica).

Photos et cartes postales

Croquis et plans