7 mars 1884, tentative d'attentat, Lyon

Circonstances de l’accident

• Lyon, 8 mars.

Hier soir un individu apportait dans les bureaux de messageries du chemin de fer une petite caisse qu'il faisait enregistrer à l'adresse de M. le comte de Paris, rue de Varennes, 57, à Paris. La forme des lettres composant l'adresse éveilla un soupçon dans l'esprit des employés, qui firent appeler le commissaire de police du quartier. Celui-ci, partageant les doutes des employés du chemin de fer, défendit d'expédier la boite et fit venir un artificier qui, avec les plus grandes précautions, ouvrit le couvercle supérieur. On se trouva en présence d'une machine infernale composée d'une forte boite plate en fer dont un des côtés était mis en communication avec un mouvement d'horlogerie qui, lors de l'ouverture d'une des parois, devait faire levier et baisser un cran en forme de gâchette sur des capsules de fulminate. Cette machine infernale a été transportée à l'arsenal, où son contenu sera analysé. La dimension de la boîte laisse supposer qu'un accident terrible se serait produit lors de l'explosion.

Journal "LE MATIN" du 9-4-1884 (Collection BNF Gallica)

• "L'horrible" attentat de Lyon.

"Les journaux de Lyon donnent quelques détails sur le colis explosible déposé à la gare, à l'adresse du comte de Paris. C’est M. Pierre D.....s, commis principal de la Compagnie P.-L.-M., qui "intrigué" par la forme de la boîte, émit des, soupçons sur ce qu’elle pouvait contenir. Son subordonné, M. R.....t. avec de très grandes précautions tira à demi de sa rainure une partie, du couvercle. Toute l’horrible machination fut alors découverte!. Le facteur qui s’était chargé de l’expédition est un nommé P.........x. Cet homme n’a pas varié dans ses déclarations. L’inconnu qui lui a remis la cassette est un individu de taille moyenne, portant moustache et lorgnon. P.........x a rencontré cet inconnu à sept heures du soir, sur la place des Terreaux, à l'angle des rues Romarin et Puits-Gaillot. Il a reçu deux francs pour sa course. Les recherches de la police n’ont, bien entendu, amené aucun résultat."

Journal "L'Intransigeant" du 13-4-1884 (Collection BNF Gallica)