6 janvier 1882, Hold-up, Paris

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Circonstances de l’incident

  • Vol de 500 000 Francs.

Dernièrement, un fourgon de la compagnie du chemin de fer Paris-Lyon-Méditerranée quittait, à la tombée de la nuit, le bureau des Messageries, situé rue de Bouloi, pour se rendre à la gare de Lyon. On sait que ces fourgons de la compagnie sont fermés de trois côtés et s'ouvrent à l'arrière, au moyen d'une portière fermée à clef. Sur le devant est assis le cocher, tandis que le conducteur reste à l'intérieur de la voiture pour garder les colis, dont il est responsable. Dans le fourgon dont nous parlons, se se trouvait une petite caisse renfermant divers "groupes" de valeurs que des négociants expédiaient par la gare de Lyon et s'élevant à une somme de près de 500 000 francs. Le conducteur, au départ, au lieu de rester dans l'intérieur du fourgon, commit l'imprudence d'aller s'asseoir sur le devant de la voiture, auprès du cocher. Quand le fourgon arriva à la gare, et que le conducteur voulut livrer ses colis, il s'aperçut que la caisse des valeurs avit disparu. Le vol avait donc été commis durant le trajet de la rue de Bouloi à la gare de Lyon. Mettant à profit l'absence du conducteur du fourgon, le ou les voleurs avaient dû ouvrir la porte de derrière à l'aide d'une fausse clef et enlever la caisse. Ce hardi coup de main a dû être exécuté par des gens qui n'en sont pas à leur coup d'essai, car la voiture avait passé par des rues très fréquentées. Néanmoins il parut très singulier à la police que les voleurs eussent seulement enlevé la caisse de valeurs, qui était déposée sous plusieurs autres colis de moindre importance; aussi, malgré leurs dénégations, le cocher et le conducteurs ont-ils été arrêtés. L'enquête se poursuit activement.

Journal LE RADICAL 8-2-1882 (Collection BNF Gallica).

  • Le vol de la gare de Lyon (suite)

C... et L..., le cocher et le conducteur qui étaient sur la voiture des messageries dans laquelle on a volé plusieurs centaines de mille francs au chemin de fer de Lyon, ont été conduits hier rue du Bouloi. Dans la cour des Messageries les attendaient M. Ferillet, juge d'instruction, assisté de M. Clément, commissaire aux délégations judiciaires. Ces magistrats leur ont fait répéter comment ils ont pris possession de la caisse et valeurs et comment ils l'ont surveillée jusqu'au moment où ils se sont aperçus de sa disparition. Les constatations terminées, ces deux individus ont été reconduits en prison. Ajoutons que plusieurs points de l'enquête leurs sont favorables, car il a été constaté que le fourgon, une fois en marche, surtout lorsqu'il roule sur le pavé, produit un tel bruit de ferraille, qu'il est impossible aux personnes assises sur la banquette de devant d'entendre ouvrir ou fermer, même avec la plus grande violence, la porte pratiquée à l'arrière de cette voiture.

Journal LE RADICAL 14-2-1882 (Collection BNF Gallica).

  • Le vol de la gare de Lyon (suite)

Nous avons raconté, dernièrement, le vol commis au préjudice de la compagnie de Lyon dans le parcours de la rue de Bouloi à la gare de Lyon. On avait accusé le facteur et le charretier de cette compagnie et la justice avait ouvert une enquête. Le samedi 11 février, comme nous l'avons annoncé, L... et C..., les deux inculpés, furent conduits rue de Bouloi, des constatations furent faites et elles amenèrent à la mise en liberté du facteur et du charretier. Ils devaient se présenter à toute réquisition, devant la justice. Le fameux panier qui renfermait les valeurs en destination du midi, a été retrouvé sur le boulevard Sébastopol. Voici la nomenclature des objets qu'il contenanit. Une montre de collier or et argent, une montre épingle, appartenant à M. Jung, fabricant de bijoux, rue de Bouloi, 17 (ces bijoux sont revêtus du poinçon de ce négociant, portant les initiales H. J., et deux épaulettes en croix). Un bracelet bande carrée avec brillants, un bague avec un brillant, une branche joaillerie, deux alliances gravure Garreta et Stoecklin, appartenant à M. Coeuré, fabricant de bijoux, rue des Bons Enfants, 27. Cinq bracelets, vingt-et-une broches, deux boussoles, un cachet, deux boutons appartenant à M. Dupont, fabricant de bijoux, rue Montesquieu, 2. Ces bijoux sont revêtus du poinçon de ce négociant, représentant une tête de rinocéros et une tête d'aigle. Les bijoux de MM. Jung et Dupont avaient été contrôlés le matin même du poinçon d'exportation, représentant une tête de mercure. Le panier contenait, en outre, huit-cents florins or, ainsi numérotés. Deux cents, n°115,712; deux cents n°115,714, deux cents n° 114,425, deux cents n°114,426. Trois obligations Asturies portant les n° 260,08 au n° 260,091, Cinq Nord-Espagne, n°268,585, 268,586, 117,117, 268,587, 152,272. Un Suez n°139,628. Deux Nord-Espagne, n° 88,116, 90,872. Deux Pantographie n° 19,296, 18,459. Un Panama n° 156,796.

Journal LE RADICAL 25-2-1882 (Collection BNF Gallica).




  • Un vol à P.-L.-M.

Vendredi dernier, comme d’habitude, le camion, n° C. 5, quittait, chargé de l’expédition du soir, grande vitesse, vers six heures, le bureau de ville de la rue du Bouloi pour aller à la garé, un sait qu’outre les colis, ces camions sont chargés de transporter les valeurs enfermées dans un panier bordé de fer, qui se met sur le derrière de la voiture. Deux agents de la Compagnie sont chargés du transport et se placent sur le siège. Quand on fut arrivé à destination, le facteur s’aperçut avec une émotion terrible, que le panier aux valeurs qui, ce jour-là, contenait une somme de 20 000 francs environ, avait disparu. On avait dévissé la plaque de derrière du véhicule et dérangé les ballots pour enlever le premier. Voilà encore un malheureux, sur le point de voir rogner ses mois, cependant, si minimes, puisqu’il ne gagne pas 4 fr. par jour, sous prétexte de restitution, s’il n’est même pas révoqué. Ce sont là les procédés habituels de la célèbre Compagnie.

Journal L'INTRANSIGEANT 11-1-1882 (Collection BNF Gallica).

  • Un vol à P.-L.-M.

Nous avons raconté, dans notre dernier numéro, qu'un panier aux valeurs, contenant 20,000 francs, avait disparu du camion qui le transportait du bureau de la rue du Bouloi à la gare. Nous disions que. les agents de la compagnie qui conduisaient ce camion devaient, sous prétexte de « restitution » (sic) laisser une partie de leur salaire de 3 fr. 50 dans la caisse, s’ils n'étaient même, révoqués suivant les procédés habituels de la compagnie. Eh bien! nous étions en deçà de la vérité. Certains de nos confrères apprennent en effet qu’à la suite de l’enquête ouverte par le commissaire de police, ces malheureux n’ayant pu, comme on le comprend, donner aucun enseignement sur cette disparition, ont été mis sous les verrous, jusqu’à ce que la lumière soit faite. C’est encore mieux... comme on le voit.

Journal L'INTRANSIGEANT 12-1-1882 (Collection BNF Gallica).

  • Un vol à P.-L.-M.

Dans notre numéro du 11 janvier dernier nous avons raconté le vol de la caisse contenant les valeurs, commis au préjudice de la compagnie P.-L.-M., pendant le trajet du camion qui la transportait du bureau de la rue du Bouloi à la gare. Nous avons dit également, dans notre nu méro du 12, qu’une enquête avait été ou verte immédiatement, et que les deux malheureux conducteurs avaient été mis sous les verrous, en attendant plus ample éclaircissement. Les journaux d’hier racontent cette affaire comme nous l’avons fait, et ajoutent que l’enquête, terminée aujourd’hui, n’a révélé aucun fait nouveau. En conséquence, les deux infortunés travailleurs sont maintenus sous les verrous, en attendant que la justice (!) soit parvenue à découvrir quelque chose. 11 paraît que ce vol serait encore plus important que nous ne l’avions dit. Les valeurs volées se monteraient, en effet, au chiffre respectable de 500,000 francs.

Journal L'INTRANSIGEANT 8-2-1882 (Collection BNF Gallica).

  • Un vol à P.-L.-M.

Nos lecteurs se appellent le vol commis, dans les premiers jours du mois de janvier, au, préjudice de la Compagnie P.-L.-M. Une caisse, contenant d'importantes valeurs, avait disparu du camion qui la transportait pendant le trajet de la rue dit Boulai à la gare. Nous avons été les premiers à raconter cette affaire dans notre numéro du 11 janvier. Depuis, comme nos l’avons dit, l’enquête n’ayant fourni aucun renseignement,les malheureux conducteurs du camion ont été arrêtés, en attendant que l’on, ait découvert les coupables. Ce sont les procédés habituels de la justice(!) en France.

Journal L'INTRANSIGEANT 14-2-1882 (Collection BNF Gallica).

  • Un vol à P.-L.-M.

Nous avens les premiers signalé, sous ce titre, dans notre numéro du 11 janvier dernier, le vol d’un panier aux valeurs, commis le 6 janvier dernier, vers six heures du soir, au préjudice de la Compagnie. Ce panier avait disparu du camion qui le transportait de la rue du. Bouloi à la gare, et l’instruction ne pouvant parvenir à découvrir la trace des coupables, on avait procédé à l’arrestation des deux malheureux conducteurs. Nous nous sommes, avec raison, élevés contre cette mesure inqualifiable; aucun fait, en effet, n’avait pu être relevé à leur charge et, après une longue prévention, on a bien dû finir par les relaxer. Cette mesure tardive de la justice la plus élémentaire a été prise lundi dernier dans l’après-midi. Le panier disparu a été retrouvé boulevard Sébastopol. Outre les billets de banque, l’or et l’argent dont on a évalué le chiffre, il contenait encore deux montures de collier, or et argent, appartenant A M. Jung et pointées aux initiales H. J. surmontées de deux épaulettes croisées. Un bracelet, une bague avec brillants, une branche de joaillerie et deux alliances or appartenant à M.Cœuré. Cinq bracelets, vingt et une broches, deux boussoles, un cachet et deux boutons appartenant à M. Dupont et portant un cachet représentant une tête de rhinocéros et une tête d’aigle. Et enfin 800 florins or, trois obligations Asturies, sept Nord-Espagne, une Suez et une Panama. Presque tous ces objets avaient été présentés le matin même du vol à la direction de la Garantie, qui les avait contrôlés.

Journal L'INTRANSIGEANT 25-2-1882 (Collection BNF Gallica).

Photos et cartes postales

Croquis et plans