Bulletin PLM n°10 de juillet 1930: Au Sanatorium des cheminots à Champrosay

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Le 1er juin, grâce au train spécial mis gracieusement à la disposition des sociétaires et donateurs de l’Oeuvre par la Compagnie PLM, plus de 2 500 cheminots et leurs familles se sont trouvés réunis, en bordure de la verdoyante forêt de Sénart, sur un coteau aéré, qui domine la vallée de la Seine, où s’élèvera bientôt le nouvel établissement créé par l’OEuvre au lieu dit Champrosay, commune de Draveil (Seine-et-Oise).


Ce fut une bien émouvante et réconfortante manifestation de solidarité que cette fête organisée à l’occasion de la pose de la première pierre du nouveau sanatorium.


C’était, à vrai dire, la première pierre de taille du perron, car le bâtiment déjà en voie de construction est élevé jusqu’au troisième étage.


Il s’étendra sur 154 mètres de longueur, comprenant une partie affectée aux malades, et l’autre à la suite, dans le prolongement, à l’usage de cure d’air. Il pourra recevoir, en chambres de un et trois lits, 100 malades, femmes-agents en service, femmes et filles d’agents.


Au cours de la cérémonie, M. Lefebvre, Président de l’Oeuvre, retraça les heureux résultats obtenus grâce à l’esprit de fraternité des cheminots, remercia M. Margot, Directeur Général du PLM, d’avoir mis aimablement un train à la disposition de l’Oeuvre, ainsi que tous les invités qui avaient répondu à son appel.


Au nom des grandes Compagnies de chemins de fer, M. Henry-Gréard, Directeur de la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans, tint à rappeler l’origine et l’ascension de l’œuvre.


En 1917, dit-il, en pleine guerre, la conception, en 1921, les premières réalisations, en 1922, 100 lits en 1925, 125 en 1928, 150 demain, y compris Champrosay, 250. En 1921, un déficit de 78 000 francs, en 1930, un actif de près de 6 millions, en 1922, 9 000 sociétaires, à l’heure actuelle 135.000.


M. Paul Reynaud, Ministre des Finances, rendit hommage à l’Oeuvre: « C’est par des oeuvres comme celle-là, dit-il, dans lesquelles s’exprime le sentiment de solidarité profonde qui unit un patron, comme les Compagnies de chemins de fer et les employés comme les cheminots, c’est par un effort, comme celui-là que vous développez ce sentiment de bienfaisance, de bonne volonté entre tous les citoyens d’un même pays, en face d’un fléau qui ne choisit pas ses victimes, qui les prend dans toutes les classes de la société, ce sentiment qui s’appelle l’amitié française. »


Ensuite, le Ministre des Finances scella la première pierre du sanatorium féminin dans laquelle on avait encastré un cylindre de plomb renfermant le procès-verbal de la cérémonie rédigé sur parchemin et une collection des nouvelles pièces d’argent qui seront mises prochainement en circulation.


Une kermesse installée sous les reposantes frondaisons du parc se déroula, pleine d’enthousiasme, avec le concours de l’Harmonie du PLM, de la Chorale des chemins de fer de l’Etat, de la Société colombophile de Juvisy et le joyeux agrément de comptoirs de vente et d’attractions organisés par les Comités de la région parisienne de l’Oeuvre du Sanatorium.


Et cheminotes et cheminots prolongèrent tard cette bonne journée passée dans le cadre ensoleillé et reposant de Champrosay, loin des fumées et des rumeurs de la grande ville.