Bulletin PLM n°14 de mars 1931: moyen de protection contre les chutes de rochers (ligne Culoz à Modane)

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Planche et figures de l’article

Construction d’un bassin de réception au droit du km 225,190 (Prémont)

Des blocs de rochers se sont détaches à plusieurs reprises de la montagne rocheuse qui domine la ligne de Culoz à Modane entre les gares de Saint Michel de Maurienne et de La Praz. Le 3 septembre 1922, la circulation fut même interrompue par un éboulement plus important provenant d’une paroi verticale située sur la droite de la ligne, au droit du km 225,190. Cette paroi rocheuse, difficile d’accès, haute de 75 m, est située à 500 m environ à droite et à 430 m au-dessus de la voie ferrée.


L’éboulement était important, la plupart des blocs avaient été arrêtés sur une pente boisée située au pied de la paroi rocheuse et quelques-uns, empruntant un couloir préexistant, roulèrent sur les voies.


La nature de la masse rocheuse, constituée par des grès schisteux, avec veines argileuses, qui, sous l’action d’érosions ou d’infiltrations, se désagrègent et se divisent en gros blocs, rendait inefficaces les opérations de purgement exécutées jusque-là. Il était nécessaire d’adopter d’autres mesures.


Le principe de la protection adoptée a été de recevoir les blocs dans un bassin rempli de matières molles empêchant le rebondissement de ces blocs, qui restent ainsi sur place et ne sont plus projetés sur la voie ferrée.


A cet effet, on a commencé par repérer les points de chute des blocs au voisinage de la falaise d’où ils se détachent. Un mur d’enceinte a été tracé en dehors de ces points de chute. L’arrière de ce mur a été garni par un matelas de broussailles destiné à amortir les chutes des blocs et à empêcher les dégradations qui pourraient en résulter pour le mur du bassin. Un aqueduc voûté de 1 m d’ouverture est établi à la base du mur, dans le thalweg, pour assurer l’écoulement des eaux.


L’établissement de cet ouvrage a eu pour conséquence la suppression totale de chutes de blocs sur la voie en cet endroit. L’ouvrage en lui-même ne nécessite pas d’autre entretien qu’une visite annuelle, au cours de laquelle il est procédé au renouvellement ou au renforcement du matelas de broussailles si celui-ci se trouve insuffisant, à l’enlèvement des blocs pour maintenir intacte la capacité du bassin, et au déblaiement de l’aqueduc pour assurer toujours le meilleur passage pour l’écoulement des eaux.

Construction d’un bassin de réception au droit du km 222,700 (Saint Michel)

Les résultats obtenus ont conduit à appliquer la même méthode au km 222,700, où des chutes de blocs importantes étaient survenues le 14 mai 1927.


Nous nous trouvions, en ce point, en présence d’une situation analogue à celle du km 225,190. Des blocs s’étaient détachés d’une paroi verticale rocheuse située à 600 m environ à droite et à 500 m au-dessus de la voie ferrée. Le volume total s’élevait à plus de 2 000 m3.


La plus grande partie de cet éboulement important a été arrêtée au sommet du couloir central par un bloc de 250 m3 qui a formé un barrage naturel. Ce bloc a été consolidé par l’établissement d’un contrefort. Mais pour éviter que des blocs, se détachant à nouveau de la paroi rocheuse, ne viennent augmenter ou ébranler la masse d’éboulis retenue par ce barrage naturel, un bassin de réception, identique comme dispositions de principe du bassin du km 225,190 dit de Prémont, a été constitué en amont du précédent barrage. Et il a donné les mêmes bons résultats.


On se rendra aisément compte, par les schémas de la figure 3, de l’efficacité du système de protection qui vient d’être décrit.