Bulletin PLM n°7 de janvier 1930: Crible du dépôt de Laroche

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Crible mécanique à combustibles du dépôt de Laroche

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Dans le but d’obtenir une bonne marche des trains rapides et express, on s’attache à délivrer aux machines remorquant ces trains des combustibles de bonne qualité et exempts de poussières. A sa réception dans les magasins de combustibles des dépôts, le charbon contient, en effet, suivant sa provenance, une plus ou moins forte proportion de menus. C’est aux magasins de dépôts qu’il appartient, avant livraison aux machines, de séparer le « menu » du « criblé ».

  • Ce travail peut s’effectuer de deux façons :
    • La plus ancienne est le criblage à la pelle à fourche. Le manœuvre (charbonnier), muni d’une fourche, dont les dents sont espacées en proportion du calibre maximum qu’on désire obtenir par le criblage, puise le charbon soit au stock entassé dans le chantier, soit dans les wagons de réception. A chaque pelletée, il imprime à son outil une secousse, de façon à ne garder sur la fourche que les plus gros morceaux, lesquels sont chargés soit en paniers, soit en wagonnets, suivant le mode de chargement.
    • Un second procédé, plus moderne, vient d’être inauguré au dépôt de Laroche. Le criblage s’effectue mécaniquement, au moyen d’un crible à secousses (figure 4).


Cet appareil est composé essentiellement d’un tamis animé d’un brusque mouvement de va-et-vient. Le combustible à cribler est déposé dans un caisson en forme d’entonnoir (A), (figure 5), à la partie inférieure duquel passe un chemin de roulement (B), entraînant le charbon jusqu’à la partie supérieure de l’appareil (C) d’où il tombe sur le tamis.


Ici commence le criblage proprement dit. Ce tamis, par les secousses qui lui sont imprimées au moyen d’un moteur électrique, exécute le même travail que le charbonnier avec sa fourche; les gros morceaux sont déversés en (D) d’où ils tombent dans le couloir (E), tandis que les menus et poussières, traversant le tamis, tombent sur un plan incliné (F), lequel est animé du même mouvement que le tamis. De ce plan incliné, les menus sont évacués par un second couloir (G) disposé sur l’autre côté du crible.


La figure schématique 5 permet de suivre les diverses phases du criblage.


Cet appareil est monté sur un châssis de wagon, de façon à permettre son déplacement.


Le débit de ce crible est tel qu’il est indispensable d’utiliser une grue à vapeur à benne preneuse pour l’alimentation du caisson de réception. Cette grue est disposée sur rails à proximité du crible, de façon à puiser le charbon dans le wagon de réception ou dans le stock constitué dans le chantier à proximité du crible.


Le charbon criblé est reçu dans des wagonnets Decauville à voies de 0,50 m, lesquels sont acheminés rapidement au lieu de déversement dans les tenders.


Cette méthode de criblage a procuré une économie très importante de main-d’œuvre, tout en évitant le travail pénible du criblage à la pelle à fourche.


En effet, tandis qu’un homme peut, dans une journée de huit heures, cribler 19 tonnes environ à la pelle à fourche, le débit obtenu avec le crible à secousses est de 41 tonnes par homme et par jour.


Cinq hommes, dont un machiniste de grue à vapeur, sont employés à la desserte du crible. On obtient ainsi un rendement de plus de 200 tonnes par journée de huit heures.


Un tel débit est particulièrement intéressant dans les dépôts importants, où les livraisons des criblés aux machines atteignent journellement 200 tonnes.