22 juin 1884, début d'une épidémie de choléra à Toulon

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Circonstances de l’évènement

  • Le 22 juin 1884, un premier cas de Choléra (un matelot est décédé le 14 juin mais, cas isolé, sans que cela n'attire l'attention des autorités) est détecté à Toulon. Après 1854 et 1865, une nouvelle épidémie (transmise à l'origine par le biais de militaires rentrant par bateau du Tonkin et pour lesquels les procédures d'hygiène ne semblent pas avoir été complétement appliquée à l'arrivée) qui va se répandre dans le grand Sud de la France (notamment à Marseille) et même au-delà, ainsi qu'en l'Italie, en cette période de forte chaleur, notamment via le vecteur des "voyageurs" (souvent des habitants fuyant la ville ou des travailleurs, élèves d'internats, etc, renvoyés dans leurs foyers) et malgré les mesures prophylactiques prises dans les gares et dans les ports de tout le pourtour méditerranéen, va perdurer sur plusieurs semaines et faire plusieurs milliers de décès. La presse relate ces événements...

Quelques extraits relatifs aux chemins de fer:

  • Toulon, le 24 juin.

La panique continue plus violente qu'hier. Les chemins de fer, les bateaux, les voitures, sont envahis pour transporter les émigrants dans les campagnes environnantes, aux bords de la mer, dans les villes éloignées, et beaucoup à Paris. Six mille personnes ont quitté Toulon.

Journal "Le Matin" du 25-6-1884 (Collection BNF Gallica)


  • La commission de salubrité. La commission de salubrité publique se compose des docteurs Bourgarel, Perreymont, Ollivier et Carence; de M. Alezard, pharmacien; de M. Toucas, adjoint; de MM. Roux, Ambard, conseillers municipaux et du maire de Toulon, président. M. Rochard, inspecteur général du service de santé et membre de l'académie de médecine, est parti hier matin pour Toulon, par le train rapide, afin d’inspecter les services sanitaires et de se rendre compte des mesures prises par l’autorité maritime.
  • Localisation du choléra. Le ministre de l’intérieur à fait demander le nombre des billets de chemins de fer distribués dimanche soir à Toulon, ainsi que des indications sur les villes où se sont portés les habitants qui ont quitté Toulon. Aussitôt qu'il connaîtra les principales destinations sur lesquelles se sont portés les divers courants de l'émigration, il ordonnera les mesures prescrites en pareil cas pour empêcher la propagation du fléau. Dans la journée d’hier, il est parti de Toulon, 65 personnes dans là direction de Paris. Voici, d’autre part, quelques dispositions que l’autorité supérieure a fait prendre à Toulon. Afin de disséminer la population autour de la ville, le ministre de la guerre a mis à la disposition du maire des tentes de campagne qui vont être dressées dans des endroits choisis avec soin,et les habitants seront autorisés à venir y chercher un refuge. .... Un wagon de sulfate de fer, venant de Marseille, est attendu à Toulon. Toutes les mesures ont été prises pour l’assainissement et la purification des locaux qui seraient infestés.

Journal "L'Intransigeant" du 26-6-1884 (Collection BNF Gallica)


  • Toulon, le 29 juin.

La compagnie Paris-Lyon-Méditerranée a mis aujourd'hui à la disposition de la municipalité une grande quantité d'acide phénique.

Cannes, 29 juin. Par ordre ministériel auquel la Compagnie de Paris-Lyon-Méditerranée s'est empressée de déférer, les voyageurs sont soumis à des mesures préventives dans les gares du littoral méditerranéen. A Cannes, une chambre de désinfection a été installée. Tous les voyageurs venant de Toulon sont soumis pendant dix minutes à une atmosphère de vapeur à acide phénique, goudron, térébenthine et autres substance résineuses. Les vêtements reçoivent des pulvérisations d'acide phénique et les bagages restent, pendant le même laps de temps, dans un wagon saturé d'acide sulfureux.

Journal "Le Matin" du 30-6-1884 (Collection BNF Gallica)


  • A Paris.

Plus de trois mille personnes parties de Toulon ou de Marseille sont arrivées à Paris depuis trois jours. Or, le choléra a été apporté à Vintimiglia (Italie) et à Marseille par des habitants de Toulon fuyant le fléau. Il serait donc nécessaire de soumettre au moins les bagages des voyageurs arrivant à la gare de Lyon, par les rapides, à des fumigations désinfectantes.

Journal "L'Intransigeant" du 30-6-1884 (Collection BNF Gallica)


  • A Marseille.

En gare, le mouvement d'émigration se prononce sans qu'il n'y ait rien encore d'extraordinaire. Le ministre a demandé d'être tenu au courant des l’émigration quotidienne.... Ordre est donné aux commissaires spéciaux des chemins de fer de noter le nom et la destination des personnes quittant Marseille et de les signaler aux préfets des départements où elles se rendent afin qu'à leur arrivée, elles soient soumises à une visite sanitaire...

Journal "L'Intransigeant" du 2-7-1884 (Collection BNF Gallica)


  • La Compagnie P. L. M.

Une lourde responsabilité devant incomber à la Compagnie du chemin de fer de Paris-Lyon-Méditerranée dans le cas où le choléra se déclarerait à Paris, des mesures énergiques devaient également être prises par cette administration. Hâtons nous de dire que sur ce point, les plus difficiles pourront être satisfaits, et si le terrible microbe parvient à franchir la distance qui sépare la capitale de Toulon ou de Marseille, on n'en pourra point accuser cette Compagnie. Le public sera certainement tranquillisé lorsqu'il connaîtra le détail des mesures préventives donné hier à un rédacteur du Matin par M. Regnoul, chef de la gare de Lyon. Aussitôt qu'un train quitte Marseille en route pour Paris, le chef de gare adresse à M. Regnoul une dépêche indiquant, d'après les tickets décernés, le nombre des voyageurs de Toulon et de Marseille à destination de Paris. Les Voyageurs Désinfectés. A leur arrivée à la gaie de Lyon, les voyageurs entrent dans une salle spéciale de désinfection, arrosée à tout instant de phosphate de soude dans des proportions considérables, plusieurs pots de fer blanc contenant la même solution, sont disposés dans cette salle. Pendant que les voyageurs y séjournent, des inspecteurs de police du ministère de l'intérieur qui sont là en permanence, prennent leurs noms et leurs adresses, afin que l'on puisse aussitôt constater l'origine du premier cas qui serait signalé à Paris. Tous les wagons provenant de Marseille à leur arrivée à Paris, une fois vides, portent la mention à désinfecter' et sont de suite conduits sur des voies spéciales où l'on procède à des fumigations et lavages complets. Les consignes, dépôts de bagages, salles de bagages, salles des Pas-perdus, salles d'arrivée et de départ, ainsi que les trottoirs de la gare sont arrosés toutes les deux heures avec de l'eau mélangée de phénate de soude. On croirait, en entrant dans l'intérieur de la gare de Lyon, pénétrer dans une immense pharmacie. Les mêmes mesures sont prises dans toutes les gares de la ligne, La Roche, Lyon, Dijon, etc., où des voyageurs de Marseille ou de Toulon sont signalés. D'autre part, M. Noblemaire, directeur de la Compagnie, a fait remettre à tous les agents une circulaire indiquant les précautions à prendre contre la diarrhée, car les employés de la Compagnie sont les premiers exposés. Ajoutons à ces renseignements que le nombre des voyageurs venant de Marseille ou Toulon à Paris est, en moyenne, de cent cinquante par jour.

Journal "Le matin" du 2-7-1884 (Collection BNF Gallica)


  • A Marseille.

L'administration du lycée a envoyé aux familles des circulaires exposant la situation et les priant de prendre une décision; 500 élèves environ sur 1,400 sont déjà partis. Le chiffre officiel des départs par les gares de Marseille pour le périmètre au delà du Vaucluse est de 300, pour la journée de lundi; dans ce nombre, 69 se sont dirigés directement sur Paris. Le commissaire spécial à la gare inscrit les noms de tous les voyageurs qui prennent des billets et en informent immédiatement les gares où ils doivent descendre....

  • En Italie.

Une dépêche de Rome, adressée à l'agence Havas, dit que deux ouvriers piémontais, revenant de Toulon en Italie à travers les Alpes, sont tombés malades du choléra. Un serait mort à Saluzzo. Le Matin publie à ce sujet la dépêche suivante, qui lui est adressée de Rome, en date d'hier : Le bruit que le choiera se serait déclaré Saluzzo est confirmé. La maladie, paraît-il, a été importée par deux ouvriers italiens qui travaillaient à Toulon et qui se sont enfuis de cette ville pour éviter l'atteinte de l’épidémie. Ils avaient pris le chemin de fer jusqu'aux Alpes, qu'ils avaient traversées à pied. Arrivés à Saluzzo, ils se sentirent indisposés et furent bientôt en proie au choléra; l’un de ces deux hommes est déjà mort; l’autre, ce pendant, est en voie de se rétablir. On les avait complètement isolés et toutes les précautions ont été prises pour empêcher la maladie de se répandre. On trouve étrange que ces hommes aient pu pénétrer en Italie, tous les voyageurs qui pas sent les Alpes étant rigoureusement gardés depuis le premier jour où le choléra s’est déclaré à Toulon.

Journal "L'Intransigeant" du 3-7-1884 (Collection BNF Gallica)


  • La gare de Lyon.

Voici les précautions prises à la gare de Lyon. Aussitôt qu’un train quitte Marseille en route pour Paris, le chef de gare adresse à M. Regnoul une dépêche indiquant, d’après les tickets décernés, le nombre des voyageurs de Toulon et de Marseille à destination de Paris. A leur arrivée à la gare de Lyon, les voyageurs entrent dans une salle spéciale de désinfection, arrosée à tout instant de phénate de soude dans des proportions considérables : plusieurs pots de fer blanc contenant la même solution sont disposés dans cette salle. Pendant que les voyageurs y séjournent, des inspecteurs de police du ministère de l'intérieur, qui sont là en permanence, prennent leurs noms et leurs adresses, afin que l’on puisse aussitôt constater l’origine du premier cas qui serait signalé à Paris. Tous les wagons provenant de Marseille à leur arrivée à Paris, une fois vides, portent la mention à « désinfecter » et sont de suite conduits sur des voies spéciales où l’on procède à des fumigations et lavages complets. Les consignes, dépôts de bagages, salles de bagages, salles des Pas-Perdus, salles d’arrivée et de départ, ainsi que les trottoirs de la gare sont arrosés toutes les deux heures avec de l'eau mélangée à du Phénate de Soude. On croirait, en entrant dans l'intérieur de la gare de Lyon, pénétrer dans une immense pharmacie. Les mêmes mesures sont prises dans toutes les gares de la ligne, La Roche, Lyon, Dijon, etc, où les voyageurs de Marseille ou de Toulon sont signalés. D’autre part, M. Noblemaire, directeur de là Compagnie, a fait remettre à tous les agents une circulaire indiquant les précautions à prendre contre la diarrhée, car les employés de la Compagnie sont les premiers exposés. Ajoutons à ces renseignements que le nombre des voyageurs venant de Marseille ou de Toulon à Paris est, en moyenne, de cent-cinquante par jour.

Journal "L'Intransigeant" du 4-7-1884 (Collection BNF Gallica)


  • Camescasse le carabinier.

Camescasse est l’homme le plus étonnant de la terre. On lira la petite note qu’il a fait circuler hier dans les gares de chemina de fer, et d’après laquelle les voyageurs de P.-L.-M. devront être : désinfectés avant de pénétrer dans Paris. Pourquoi pas aussi ceux do la ligne d’Orléans? Ce serait pourtant de la prudence élémentaire. Mais voyez-vous ce préfet, avisé depuis trois semaines de l’éclosion du choléra toulonnais, qui songe maintenant après que plusieurs milliers de méridionaux de la région infectée se sont réfugiés chez nous, sans l’ombre de précautions à déclarer que le débarcadère leur sera désormais fermé s’ils ne se soumettent à ses formalités? Quelqu’un l’interrogeait précisément sur ce point important : Mais, fit-il avec cette intelligence qui le distingue, je n’ai pas dit que mon arrêté n’aurait pas d’effet rétroactif!

  • La gare de Lyon.

L’arrêté suivant a été affiché hier matin dans la gare de Lyon :

Nous préfet de police,

Vu la loi des 16-24 août 1790 et l’arrêté des consuls du 13 messidor an VIII.

Arrêtons:

Article premier.

Tous les voyageurs et leurs bagages provenant, des régions où le choléra aura été officiellement constaté subiront, dans les gares, avant d’entrer à Paris, des mesures de désinfection.

Art. 2. Les commissaires spéciaux des chemins de fer et le chef de la police municipale sont chargés, chacun eu ce qui le concerne, de l'exécution du présent arrêté. Fait à Paris, le 8 juillet 1884.

... Le préfet de police...

E. Camescasse.

M. Cameseasse s’est rendu a à dix heures, accompagné de M. Ch. Girard, chef du laboratoire municipal, du docteur Collin, etc. à la gare de Lyon. 11 a assisté en personne à l’application des mesures prophylactiques prescrites, auxquelles les voyageurs se prêtent, du reste, avec beaucoup de bonne volonté. La Compagnie Paris-Lyon-Méditerranée a pris soin de réserver des wagons spéciaux pour les voyageurs venant de Toulon et de Marseille; leurs bagages sont également mis dans des compartiments à part. A l’arrivée à Paris, les voyageurs descendent dans une salle d’attente dont le sol a été recouvert de sciure de bois imprégnée de thymol et de sels de cuivre. Dans cette pièce, on a placé des vases contenant des cristaux de chambre de plomb (sulfate de nitrosyle) qui dégagent la quantité d'acide nitreux nécessaire à la désinfection, sans pourtant gêner la respiration. Il séjournent pendant une demi-heure en cet endroit. Pendant ce temps, les bagages sont retirés des wagons spéciaux et placés dans une autre chambre où les malles sont ouvertes et les objets pouvant être contaminés dépliés: A ce moment on fait évacuer la salle et l'on procède à la désinfection à l'aide de vapeurs nitreuses intensives, après quoi, les bagages restent un quart, d'heure environ dans la pièce. Puis on aère. La salle est ouverte et les voyageurs reprennent, possession de leur bagages. Ce service fonctionne régulièrement depuis mardi soir.

  • A Marseille

Le mouvement d’émigration continue. Depuis mardi, deux heures de l’après-midi, jusqu'à mercredi, même heure, 89 voyageurs sont partis pour Paris, et 363 pour les départements situés au delà de Vaucluse, 750 voyageurs, dont plus de la moitié Italiens, sont partis pour Vintimille. Quatre cents voyageurs sont arrivés mercredi de Toulon. Huit cents ouvriers venant de Toulon sont arrivés à Marseille aux frais de l’administration, mais on n’a aucun moyen de rapatrier ces ouvriers qui sont Corses et Italiens. Le préfet a visité les îles du Frioul pour les y abriter provisoirement, mais le directeur de la santé à l’intention d’en renvoyer plusieurs à Toulon, à cause des dangers de leur agglomération ici.

  • A Toulon

Voici le mouvement officiel de la gare de Toulon, Hier: Arrivée 350, départs 860.

  • Rome, 3 juillet.

A partir d'aujourd'hui les voyageurs seront soumis à des mesures de désinfection dans les gares internationales de Lunio et Chiasso.

Journal "L'Intransigeant" du 5-7-1884 (Collection BNF Gallica)


  • Les fruits du midi. Le préfet de police vient d'interdire toute expédition de fruits et de légumes frais en provenance des départements du Var et des Bouches-du-Rhône et à destination, de Paris. Cette mesure de prudence, bien que très rigoureuse, est une de celles qui doit avoir l’effet le plus sûr pour empêcher la propagation de l'épidémie.... Le gouvernement a fait demander à la Compagnie de Lyon d'établir un certain nombre de centres de désinfection dans les localités environnant Marseille et Toulon; Les voyageurs seraient tenus d’y séjourner un certain temps; de cette façon, on établirait autour de ces deux villes une sorte de cordon sanitaire propre à assurer la sécurité publique.
  • Marseille, 4 juillet.

Dans le courant de cette après-midi, le maire a pris les mesures nécessaires pour faire installer une salle de désinfection à la gare d’arrivée des voyageurs. Le mouvement d émigration continue. De hier deux heures de l’après-midi jusqu’à aujourd’hui même heure, 78 voyageurs sont partis à destination de Paris, 534 à destination des localités situées au delà du département de Vaucluse; il est parti en totalité pour toute destination l,674 voyageurs. Dans la journée d’hier, de cinq heures du matin a minuit, la totalité des départs s’élève à 1,800.

Journal "L'Intransigeant" du 6-7-1884 (Collection BNF Gallica)


  • D'une correspondance qui nous est adressée par un voyageur, nous citerons les observations suivantes: La Compagnie P.-L.-M. a bien affecté à Paris, Lyon, Dijon, des salles spéciales où sont désinfectés, à l'arrivée, tous les voyageurs ou bagages en provenance de Toulon ou Marseille mais les manutentions sont confiées à des agents qui se trouvent ainsi inutilement exposés à la contagion. En route, les voyageurs descendent aux buffets et font usage des cabinets mis à la disposition du public dans les gares. Certains d'entre eux quittent les trains des stations intermédiaires, où aucune précaution n'a été prise a leur égard. Pourquoi ne pas désinfecter ces voyageurs et leurs bagages au moment de leur départ, et pendant le trajet, en plaçant des désinfectants énergiques, non seulement dans les gares, mais dans toutes les voitures partant des lieux contaminés. Le Contact avec les autres voyageurs et les habitants des pays traversés par les trains cesserait ainsi d'être dangereux. Ne devrait-on pas, en outre, éviter de faire pénétrer dans les régions atteintes le plus grand nombre de voitures à voyageurs possible, en détachant des trains toutes celles dont l'emploi n'y serait pas absolument indispensable? Il ne faut bien évidemment pas s'effrayer mais dès qu'on a reconnu que des précautions sont nécessaires, il faut qu'elles soient très sérieuses, des mesures incomplètes ne pouvant créer qu'une fausse sécurité, qui est plus dangereuse que ne serait l'inaction absolue, puisqu'on compte sur elle.

Journal "Le Matin" du 5-7-1884 (Collection BNF Gallica)


  • A Marseille.

Le maire insiste auprès de l'administration de la gare pour avoir une salle de désinfection unanimement demandée.

  • L’importation des fruits à Paris. L’arrêté du préfet du police contre l'entrée dans Paris des fruits de Provence soulève des protestations énergiques. Plusieurs propriétaires de Barbentane et de la région de Tarascon ont télégraphié au préfet que l’interdiction de vendre les fruits de leur province à Paris les ruinera; ils insistent pour obtenir du ministre le rapport de cet arrêté du préfet de police.

Journal "L'Intransigeant" du 7-7-1884 (Collection BNF Gallica)


  • Les dépêches du Midi mentionnent les mesures prises partout. A Avignon, les gendarmes arrêtent sur divers points tous les fruits provenant du département; plus de cinquante charrettes ont été ainsi arrêtées sur le seul pont de Bompas. La désolation des paysans est grande. A Nîmes, un négociant était avisé récemment qu’il allait recevoir de Toulon une certaine quantité de pains de suif; avant-hier, le commissaire de surveillance de la gare a reconnu effectivement l'arrivage de suif, 6,000 kilos environ; or, on affirme que ces marchandises auraient été enlevées de Toulon sur la réquisition du conseil d’hygiène.
  • A Marseille.

Le mouvement d'émigration par le chemin de fer tend à se ralentir. Hier, de 5 heures du matin à 11 heures du soir, 1,023 voyageurs, sont partis; ce qui porte à 9,860 le nombre des départs constatés, depuis dimanche dernier soit 3.500 de plus que d’habitude pendant la même période.

Journal "L'Intransigeant" du 8-7-1884 (Collection BNF Gallica)


  • Le comité s'est séparé après avoir décidé qu'il demanderait à M. le ministre des travaux publics d'organiser un service spécial de surveillance médicale dans certaines gares du réseau de Paris-Lyon-Méditerranée, dont le service laisse beaucoup à désirer sous plusieurs rapports. Un grand nombre de voyageurs, venu ces jours derniers du Midi se plaignent du manque de précautions dans les gares de second ordre, où cependant des habitants de Toulon et de Marseille s'arrêtent.


  • Mesures de Désinfection. En présence de l'aggravation de l'épidémie, les préfets viennent d'être invités à prendre des arrêtés à l'effet de soumettre tous les voyageurs à la désinfection, au sortir même de la zone contaminée. Cette désinfection se fera à Avignon, pour les voyageurs se rendant dans le Nord à Arles ou à Tarascon pour les voyageurs passant sur la rive droite du Rhône et enfin à Perthuis pour les voyageurs se dirigeant vers les Alpes. Tous les voyageurs quittant Toulon et Marseille seront, du reste, soumis, avant le départ, à la désinfection. Ils n'en auront pas moins a subir la même opération à leur arrivée dans des grandes villes où les autorités imposent cette mesure sanitaire. Il a été décidé, en outre, qu'un médecin serait attaché en permanence aux principales de la ligne de Paris à Marseille, afin de parer toute éventualité.

Journal "Le Matin" du 8-7-1884 (Collection BNF Gallica)


  • A Marseille

Une salle de désinfection fonctionne depuis avant-hier à la gare d'arrivée. Tous les voyageurs venant de la ligne de Nice y passent dix minutes.

  • L'importation des fruits

Le préfet de police vient d'envoyer à M. Granet, député des Bouches du Rhône, la lettre suivante: Paris le 8 juillet 1884. Monsieur le député, je crois devoir dès à présent vous avertir des mesures prises aujourd'hui même. Seront reçus à Paris les fruits et légumes provenant des gares comprises : 1er entre Miramas inclusivement à Avignon par Arles et Miramas-Cavaillon. 2e Entre Miramas, Carnoules et au delà, toutes les gares au sud de cette ligne restant interdite. Agréez, Monsieur le député, l'assurance de mes sentiments très distingués. E. Camescasse.

Journal "L'Intransigeant" 9-7-1884 (Collection BNF Gallica).


  • Plusieurs membres de la commission sanitaire municipale se sont rendus, hier matin, à la gare de Lyon, à l'effet de voir les mesures prises par l'administration. Ils ont assisté d'abord, sous la conduite du chef de gare, M. Regnoul, à la désinfection d'un wagon de marchandises et a la formation des trains de détritus qui sont tous les jours expédiés de Paris. A l'arrivée du train de Marseille, les conseillers municipaux ont suivi les différentes opérations pratiquées à l'égard des voyageurs et des bagages. Au moment où ils allaient se retirer, un nouveau pulvérisateur à trois jets était apporté dans la salle de fumigation des voyageurs. Désormais deux pulvérisateurs, au lieu d'un seul, fonctionneront dans la salle d'arrivée.

Journal "Le Matin" du 9-7-1884 (Collection BNF Gallica)


  • La désinfection des voyageurs.

Le ministre des travaux publics a donné des ordres pour que des mesures de précaution soient prises sur différents points du réseau, Paris-Lyon-Méditerrannée. Les voyageurs et les bagages partant de Toulon et de Marseille seront désinfectés avant leur départ de ces deux gares. En conséquence, la Compagnie de Paris-Lyon a été autorisée à cesser la distribution des billets une demi-heure avant le départ des trains. Une mesure analogue sera appliquée dans les gares de Pertuis, Arles et Avignon, aux voyageurs venant des embranchements.

  • L'importation des fruits.

La préfecture de police communique l'information suivante au sujet de la prohibition à Paris des produits maraîchers provenant du Midi. La prohibition des fruits et légumes, quels qu’ils soient, s’applique à l’ensemble des gares situées dans les départements du Var et des Bouches-du-Rhône, moins celles qui sont comprises entre Miramas (inclusivement) et Avignon, sur les deux lignes d’Arles et de Cavaillon et celles de la ligne de Miramas à Carnoules et au delà, les stations situées au sud de cette dernière ligne restant interdites.

  • A Marseille.

On a enregistré, dans l’après-midi d’hier, 4 nouveaux décès par le choléra ce qui porte à 20 le total des décès cholériques depuis hier-soir huit heures; dont 6 à l’hôpital du Pharo, 3 dans la banlieue et 11 en ville. Depuis avant-hier lundi, deux heures de l'après-midi, jusqu’à hier, même heure, le mouvement, des voyageurs au départ à été dé 1,750, dont 104 Paris, et 774 pour des localités situées au delà, de Vaucluse.

  • A Paris.

A la suite de cette inspection la commission sanitaire aura à sa prononcer sur le mode qui sera employé dans l'éventualité d'une épidémie pour le traitement des malades. Plusieurs membres de la commission se sont rendus hier matin à la gare de Lyon, à l’effet de voir les mesures prises par l'administration. Ils ont assisté d’abord, sous la conduite du chef de gare, M. Regneul, à la désinfection d’un wagon de marchandises et à la formation des trains de détritus qui sont tous les jours expédiés de Paris. A l’arrivée du train de Marseille, les conseillers municipaux ont suivi les différentes opérations pratiquées à l'égard des voyageurs et des bagages. Au moment où ils allaient se retirer, un nouveau pulvérisateur à trois jets était apporté dans la sal1e de fumigation des voyageurs. Désormais deux pulvérisateurs au lieu d’un seul, fonctionneront dans la salle d'arrivée.

Journal "L'intransigeant" 10-7-1884 (Collection BNF Gallica).


  • Marseille, 9 juillet.

Le mouvement des voyageurs par la voie ferrée a été depuis hier, deux heures de l'après-midi à aujourd'hui même heure, de 2,030 dont 86 pour Paris et 1,062 pour des gares situées au delà d'Avignon.... Le docteur Koch est arrivé ce matin à Marseille venant de Toulon. Il a été reçu à la gare par le docteur Metaxas, président de la commission sanitaire municipale.

Journal "L'intransigeant" 11-7-1884 (Collection BNF Gallica).


  • A la gare de Lyon.

Un incident assez grave s'est produit hier matin, à l'arrivée du rapide de Marseille, à la gare P.-L.-M., où M. Hérisson, ministre du commerce, était venu assister à la désinfection des voyageurs. Trois cents personnes environ sortirent des wagons les deux tiers consentirent à subir l'opération d'usage, mais une centaine de voyageurs refusèrent catégoriquement et malgré les efforts des employés, franchirent les portes de sortie. Des mesures sévères doivent être prises pour obliger la Compagnie à éviter un nouvel incident de ce genre il suffit d'augmenter le nombre des employés. La veille, la gare de Lyon avait été le théâtre d'un incident moins grave. Un riche négociant, arrivant de Chine, débarquait à Paris avec des collections de perruches et de tortues il fut obligé, ainsi que les autres voyageurs, de passer dans une salle d'attente spéciale pendant qu'on désinfectait les bagages. Ce négociant avait placé ses perruches et ses tortues dans une malle à jour, qu'il dut déposer à la consigne. Quand il reprit possession de ses bagages, il trouva les malheureux animaux asphyxiés par les vapeurs de nitrosyle répandues dans la salle des bagages par mesure d'assainissement.

Journal "Le Matin" du 11-7-1884 (Collection BNF Gallica)


  • A Marseille.

Mercredi, 1,886 voyageurs ont quitté la gare jusqu'à minuit. L'émigration continue.

Journal "L'intransigeant" 12-7-1884 (Collection BNF Gallica).


  • A Marseille.

Le mouvement d'émigration par la gare continue; depuis avant-hier, deux heures du soir jusqu'à aujourd'hui même heure 1,848 personnes ont quitté Marseille, dont 77 pour Paris, 35 pour l'étranger et 1,070 pour les localités au delà d'Avignon.

Journal "L'intransigeant" 13-7-1884 (Collection BNF Gallica).


  • Embargo Sur les Fruits du Midi. M. Maurel, député du Var, vient d'adresser la lettre suivante à M. le ministre de l'intérieur « Monsieur le ministre M. le préfet de police a pris une mesure récemment, qui comporte l'interdiction aux gares du sud-est, de recevoir les fruits des pays situés entre Miramas et Carnoules. Cette décision a été atténuée dans la pratique, pour la petite zone qui s'étend à l'est du canton de Toulon. Les maraîchers d'Hyères et des environs ont pu, avec plus de frais par voitures, écouler leurs produits. Je n'ai reçu d'eux aucune réclamation depuis. Mais tout le reste de la région reste interdit, bien que non contaminées, les communes subiront la perte complète de leur récolte principale. Sur leurs instances et avec l'assentiment de mes collègues et de nos sénateurs, j'ai l'honneur de vous demander monsieur le ministre, si cet arrêté du préfet de police qui exerce une véritable expropriation, ne doit point donner lieu une indemnité? Certes, la propriété privée est toujours sous mise aux exigences d'un intérêt général menace mais peut-on la saisir ou la détruire sans compenser le dommage produit? Notre droit public comme l'équité me paraissent impliquer une solution contraire. Aussi, je vous soumets monsieur le ministre, avec confiance, en votre qualité de chef du préfet de police, l'examen de cette question je la soumets, par vous, au gouvernement, vous priant de me faire connaître l'avis que vous adopterez. Recevez, etc. Maurel. Députe du Var.


  • Les Mesures à Nice.(de NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER) NICE, 12 juillet. - En présence de l'épidémie, la municipalité de Nice vient de décider qu'une quarantaine de cinq jours serait subie au Var (station précédant Nice), par tous les voyageurs venant des gares de Marseille inclus à Solliès-Pont et d'Aix à Carnoules. Seront seuls affranchis de la quarantaine les voyageurs pour Menton et au delà.

Journal "Le Matin" 13-7-1884 (Collection BNF Gallica).


  • A Marseille.

Le mouvement d'émigration par la gare continue; depuis avant-hier, deux heures du soir jusqu'à aujourd'hui même heure 3,121 personnes ont quitté Marseille, dont 114 pour Paris, 331 pour l'étranger et 1,167 pour les localités au delà d'Avignon.

Journal "L'intransigeant" 14-7-1884 (Collection BNF Gallica).


  • A Toulon.

Le nombre des émigrants par le chemin de fer s'élève jusqu'à présent à 10,694.

Journal "L'intransigeant" 15-7-1884 (Collection BNF Gallica).


  • ...... Voici les propositions telles que l'Académie, sur l'avis de sa commission, les a adoptées. 1° Les quarantaines terrestres, quelle que soit la forme sous laquelle on les établisse, sont impraticables en France. 2° Les pratiques de désinfection, telles qu'on les exerce actuellement dans plusieurs gares de chemins de fer, sont inefficaces et illusoires. 3° Il y a lieu d'établir, dans les grandes gares des chemins de fer des postes de surveillance médicale, afin de donner aux voyageurs malades les soins nécessaires et d'assurer leur isolement.....


  • Marseille, 15 juillet. Le train ministériel est arrivé ce matin à 10 heures 45. Le conseil municipal, les conseillers généraux de l'arrondissement MM. Barne, sénateur Leydet, Peytral, Bouchet, Blansubé, députés, se trouvaient à la gare. Les ministres ont été reçus par le préfet et par le maire dans un salon particulier de la gare, où le préfet a prononcé l'allocution suivante. J'ai l'honneur de vous présenter les citoyens qui sont venus vous recevoir. Permettez-moi de vous remercier d'être venus vous rendre compte de la situation de cette ville; la situation est telle que je vous l'ai dépeinte. Plus de 6,000 personnes sont déjà parties par cette gare; 20,000 se sont réfugiées dans les environs, au risque de créer de nouveaux foyers d'épidémie. Mais, actuellement, un fléau plus terrible que le choléra nous menace la misère. Il se produit ce qui ne se produisit jamais dans les autres épidémies, le commerce arrêté, les usines fermées jettent sur le pavé de nombreux travailleurs. Dans ces circonstances, je dois féliciter devant vous, messieurs, la municipalité marseillaise qui, avec un rare dévouement, multiplie les secours et les mesures. J'ai constaté quelques défaillances dans certaines administrations civiles, mais ce n'est pas le moment de vous les signaler. Vous verrez avec nous ce qui reste à faire encore et vous jugerez par vous-mêmes.

Journal "LE Matin" 16-7-1884 (Collection BNF Gallica).


  • A Menton.

Le maire de Menton vient de prévenir le chef de l'exploitation de la Compagnie de Paris-Lyon qu'il ferait littéralement couper la voie si la quarantaine n'était pas rigoureusement observée au Var.

  • A Marseille.

Les ministres sont partis pour Toulon dans la matinée, à sept heures trente. Ils sont rentrés ce soir à Marseille par le train de six heures. Ils passeront la journée de demain ici et repartiront pour Paris à six heures ving-cinq du soir.

Journal "L'intransigeant" 18-7-1884 (Collection BNF Gallica).


  • Marseille, 17 juillet.

Les ministres sont partis pour Paris par le train rapide de six heures vingt-cinq du soir.

Journal "L'intransigeant" 19-7-1884 (Collection BNF Gallica).


  • Faux Bruit. (D'un corespondant) ValenceE, 18 juillet. Le bruit avait couru, en ville, qu'un cas de choléra s'était produit à la gare. Nous avons fait prendre des renseignements, et de ces renseignements il résulte qu'aucun cas de choléra ne s'est produit à la gare de Valence, soit parmi le personnel, soit parmi les voyageurs transportés par les trains.

Journal "Le Matin" 19-7-1884 (Collection BNF Gallica).


  • M. Camescasse, préfet de police, vient de retirer son arrêté prescrivant la fumigation des Voyageurs et de leurs bagages dans les gares à l'arrivée à Paris. On sait que l’Académie de médecine avait été la première à constater l’inefficacité de cette mesure sanitaire, et les avait déclarées inutiles et vexatoires. Une pareille mesure vient d’être prise aux gares de Marseille et de Toulon. La préfecture de police a nommé dans tous les quartiers de Paris et de la banlieue des médecins spécialement délégués par l’administration, qui seront chargés de visiter les cholériques, de faire prendre les mesures curatives et préventives, et de faire un rapport aussitôt qu’un décès viendra à se produire.

Journal "L'intransigeant" 21-7-1884 (Collection BNF Gallica).


  • On écrit de Menton que les mesures extrêmes prises par le gouvernement italien à l’occasion du choléra rendent très tendues les relations de frontière à frontière. Déjà les représailles commencent de la part de la compagnie Paris-Lyon-Méditerrannée. Depuis le 17 juillet, les trains ne vont plus à Vintimille, qui est la gare terminus, mais ils s’arrêtent au lazaret de la Mortola, où ils débarquent les Italiens fugitifs. L’administration italienne a exigé en effet que chefs de train, conducteurs-mécaniciens et chauffeurs soient parqués pendant leur séjour dans une affreuse baraque, dans laquelle ont été entassés déjà des voyageurs suspects. Ce traitement n’était pas supportable. La Compagnie a supprimé les trains.

Journal "L'intransigeant" 23-7-1884 (Collection BNF Gallica).


  • Marseille, 25 juillet.'

...... Avant cette décroissance, chiffre de l'émigration était considérable; depuis l'amélioration, le nombre des émigrants diminue. Cependant, dans la huitaine écoulée on a constaté à la gare 8,542 départs.

Journal "L'intransigeant" 23-7-1884 (Collection BNF Gallica).


  • Toulon, 22 juillet.'

La délégation de la Faculté de Montpellier est arrivée aujourd'hui à midi trente-cinq; elle a été reçue à la gare, où un déjeuner avait été préparé; dans l'après-midi, les étudiants ont visité les ambulances; demain ils seront répartis dans divers services.

Journal "Le Matin" 23-7-1884 (Collection BNF Gallica).


  • Nîmes, 24 juillet.

A la gare de Robiac, une fillette âgée de cinq ans, nommée Jeanne P...., venant de Marseille, a succombé au milieu d'atroces souffrances, des suites du choléra asiatique. Cette nouvelle a jeté la consternation dans le pays.

Journal "Le Matin" 25-7-1884 (Collection BNF Gallica).


  • M. Maurel, député du Var, a reçu le télégramme suivant du ministre du commerce: « Je viens de prier le ministre des travaux publics de donner les ordres nécessaires pour la réception, par les Compagnies de chemins de fer, des fruits et légumes, si ce n’est des fruits à niveau du sol ou,enfouis dans le sol, provenant des environs de Marseille et de Toulon » . Cette dépêche satisfait les agriculteurs, qui vont recommencer les expéditions de fruits.

Journal "L'intransigeant" 28-7-1884 (Collection BNF Gallica).


  • M. Hérisson, ministre du commerce, a fait signer un décret organisant sur les lignes Paris-Lyon-Méditerranée, du Midi et d'Orléans, des postes de surveillance sanitaire. Ce décret paraîtra, ce matin ou demain, au journal officiel.

Journal "Le Matin" 29-7-1884 (Collection BNF Gallica).


  • A Arles.

L'ouverture des ateliers de la compagnie de Paris-Lyon-Méditerranée a lieu maintenant une heure plus tard sans diminution de prix.

Journal "L'intransigeant" 2-8-1884 (Collection BNF Gallica).


  • LE CHOLÉRA - PARIS - Décret

Le journal officiel publie le décret suivant: Vu les dispositions de l'article 1 de la loi du 3 mars 1822, Vu l'avis du comité consultatif d'hygiène publique de France, en date du 28 juillet 1884 Sur le rapport du ministre du commerce Décrète:

- Article premier. Dans les gares de chemins de fer où le ministre jugera utile d'organiser un service de surveillance médicale, les médecins délégués par le préfet du département auront le droit d'obliger les voyageurs qui seraient reconnus malades à suspendre leur route ils pourront les faire transporter, pour leur donner leurs scias, dans des locaux spéciaux aménagés à cet effet en dehors, mais à proximité des gares.

Arrêté du Ministre du Commerce.

Le décret précédent est suivi d'un arrêté du ministre du commerce ainsi conçu:

Article premier. Un service de surveillance médicale sera organisé dans les gares ci-après désignées.

- Réseau Paris-Lyon-Méditerranée. Cannes, Tarascon, Avignon, Valence, Lyon, Mâcon, Dijon Nîmes, Montpellier et Clermont.

- Réseau du Midi. Cette, Narbonne, Toulouse, Montauban, Bordeaux, Tarbes.

- Réseau d'Orléans. Périgueux, Limoges.

Art. 2. Les préfets désigneront les médecins qui seront chargés de ce service.

Art. 3. Ces médecins seront tenus de se trouver dans les gares au passage des trains pouvant amener des voyageurs venant de localités contaminées.

Art. 4. Il leur sera attribué, pour chaque vacation, une indemnité de dix francs, imputable sur les fonds du service sanitaire. Il vient de se former à Paris un comité qui est chargé de centraliser les secours destinés aux cholériques.


Journal "Le Matin" 2-8-1884 (Collection BNF Gallica).


  • Pour vous donner une idée de la terreur qu’inspirent les émigrants marseillais, laissez-moi vous rapporter le fait suivant arrivé dans les parages du Rhône à la famille, d’un journaliste marseillais. Deux enfants, l’un de deux ans et demi, l’autre de neuf mois, partent pour Seyssel (Ain), avec la nourrice et leur oncle. A Seyssel, le conseil municipal, prévenu par le télégraphe, qui avait joué à Lyon, se réunit et prescrit : visite quotidienne d’un médecin spécial pendant quatre jours ; désinfection des effets renfermés dans les malles. Inutile de dire que tout a été maculé et, en partie, brûlé par le sulfate de fer, notamment les robes des enfants, que la mère avait brodées avec amour. Mais voici le plus fort! On a désinfecté aussi avec le sulfate dé fer un pâté froid apporté de Marseille par l’oncle des enfants, pâte qui n’avait pas été entamé. Après la désinfection, l’oncle voulut jeter dans le Rhône ce pâté plus infecté que désinfecté. Gardez-vous en bien, s’écrie le médecin, vous pourriez empoisonner ceux qui bordaient l’eau du fleuve. Finalement, le pâté a été laissé en gare de Seyssel où il est encore. Si le cœur vous en dit...

Journal "L'intransigeant" 3-8-1884 (Collection BNF Gallica).


  • Aix. La salle de désinfection vient d'être supprimée à la gare.

Journal "L'intransigeant" 3-8-1884 (Collection BNF Gallica).


  • ARLES, 7 août.

Les fourneaux économiques dans les ateliers de la gare sont livrés aux ouvriers.

Journal "Le Matin" 8-8-1884 (Collection BNF Gallica).


  • Une grande fête nautique sera donnée à Evian au profit des victimes du Choléra de Marseille et de Toulon. Un certain nombre de prix seront distribués. Chemin de fer P.L.-M., train de plaisir, du 21 août et retour le 30. La Compagnie a réduit ses prix de moitié pour le transport des embarcations.

Journal "L'intransigeant" 18-8-1884 (Collection BNF Gallica).


  • Avignon, 27 août.

Un décès cholérique a été constaté à Pertuis. Celui du nommé F....., chauffeur du chemin de fer.

Journal "L'intransigeant" 29-8-1884 (Collection BNF Gallica).


  • Un pèlerinage pour Lourdes avait été organisé à Lyon. Le départ devait avoir lieu le 7 de ce mois. Nous apprenons que le ministre des travaux-publics n'a pas autorisé ce pèlerinage, en raison de l'épidémie cholérique et qu'il vient de notifier cette décision à la compagnie P.L.M.. .

Journal "L'intransigeant" 4-9-1884 (Collection BNF Gallica).


  • Avignon.

On demande généralement la suppression de la salle de désinfection installée à la gare.

Journal "L'intransigeant" 6-9-1884 (Collection BNF Gallica).


  • A Paris.

L’arrivée, sans difficulté, du Midi à Paris de l’un des malades de l’hôpital Bichat, alors que tout le long de la route il n’a pas cessé d’avoir de la diarrhée et qu’il venait d’un département contaminé, doit appeler l’attention du gouvernement sur l’organisation.du service de surveillance médicale qu’un arrêté ministériel, datant de plusieurs semaines déjà, a prescrit dans certaines gares de chemins de fer.


Journal "L'intransigeant" 12-9-1884 (Collection BNF Gallica).


Photos et cartes postales

  • Le choléra en France. Paris : mesures de désinfection prises à la gare de Lyon, à l'égard des voyageurs arrivant de Toulon et de Marseille.
  • GdL Cholera BNF CISC0238x1.jpg

Autres

  • Épidémie de choléra de 1884 à Marseille (Wikipédia) [[1]].
  • Les épidémies à Marseille au XIXe siècle (Persée) [[2]].
  • Les ravages du Choléra à Toulon (BNF Gallica) [[3]].
  • Étude sur le Choléra à Toulon en 1884 (BNF Gallica) [[4]].