5 août 1885, dérive de wagons, gare de Lyon-Saint-Paul

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Circonstances de l’accident

  • P.-L.-M.

Un accident de chemin de fer, qui aurait pu avoir des conséquences graves, est arrivé mardi sur la ligne de Montbrison. Le train de voyageurs qui part à onze heures du matin pour Charbonnières s’est coupé sous le tunnel de Saint-Paul, par suite de la rupture des chaînes d’un wagon. La locomotive a poursuivi sa course avec deux ou trois des voitures jusqu’à la gare de Gorge-de-Loup et le reste du train, suivant la pente, est revenu à la gare de Saint-Paul, au grand étonnement des voyageurs qui ne comprenaient rien à ce recul. S’il n'y a pas eu, heureusement, d’accident de personne, ce n’est certes pas de la faute de la Compagnie de Paris-Lyon-Méditerranée, qui n'a rien fait, absolument rien pour empêcher le renouvellement des sanglantes catastrophes auxquelles elle doit sa sinistre célébrité.On devine sans peine ce qui serait advenu si l’un des nombreux trains qui circulent sur 1a ligne s'était rencontré avec les wagons restés en détresse près de la gare de Saint-Paul. Ces wagons mêmes, en redescendant une pente assez raide, ont franchi plusieurs passages à niveau qui n’étaient point fermés, il est surprenant que de ce fait, les plus graves accidents ne se soient pas produits. Notez que depuis longtemps on a inventé toute sortes de systèmes pour prévenir les dangers de ce qu’on appelle en langue technique « rupture d’attelage ». Les diverse compagnies de chemins, de fer, la Compagnie du Nord la première, ont installé sur leurs voitures des sonneries qui par un mécanisme extrêmement simple et par conséquent peu coûteux, sont mises en mouvement aussitôt que les chaînes d’attache unissant les wagons viennent à se rompre. La Compagnie P.-L.-M., est donc absolument sans excuses, lorsque se produisent sur son réseau des accidents comme celui du tunnel St-Paul; Mais c’est à l’État, investi d’un droit de surveillance et de contrôle, qu’il appartiendrait de rappeler à ses devoirs envers les voyageurs l’administration d’une Compagnie qui, par son écœurante rapacité et sa scandaleuse incurie, est devenue un véritable danger public.

Journal "L'intransigeant" 7-8-1885 (Collection BNF Gallica)

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