6 juillet 1927, crime dans le train, entre Mâcon et Chalon
Circonstances de l’accident
- UN CRIME EN CHEMIN DE FER. Un voyageur du Grenoble-Paris est assommé et jeté sur les voies.
Un nouveau crime en chemin de fer vient d’être commis cette nuit. Un voyageur, dont l’identité n’est pas encore connue, a été assommé entre Mâcon et Chalon et jeté sur la voie. Ce matin, à 7 heures, M. Poucet, commissaire spécial de la gare de Lyon, était avisé qu’en montant, dans le train n°30 Grenoble-Paris, en gare de Dijon, un voyageur cherchant une place avait remarqué, vers quatre heures du matin, des traces de sang dans un compartiment de seconde classe. A l’arrivée du train à Paris, à 8 h. 50, M. Tardivon, commissaire de police adjoint, et l’inspecteur Cassagne constataient que dans le compartiment n°6 de la dernière voiture, les banquettes et les parois étaient souillées de larges éclaboussures de sang. Les voyageurs qui avaient pris place dans le wagon étaient immédiatement interrogés au commissariat spécial. Certains d’entre eux ont déclaré qu’ils avaient remarqué à Lyon que deux voyageurs se trouvaient couchés sur les banquettes du compartiment sanglant. Il y avait donc eu crime entre Dijon et Lyon. Le service de M. Poncet avisait la brigade mobile de Dijon. Vers 9 h. 30, ce matin, le commissariat spécial de la gare de Lyon recevait un télégramme lui annonçant que des employés de la voie avaient retrouvé un cadavre sur la voie n°2 au kilométra 405,700 à proximité de Tournus, entre Mâcon et Chalon. A 11 h. 30 d'identité de la victime n’était pas encore connue. I! s’agirait d’un homme de 60 à 65 ans qui aurait pris le-train à Grenoble. Le mort est décoré de la Légion d’honneur et de la Croix de guerre. On a trouvé à proximité du cadavre un marteau et un oreiller de la gare de Grenoble. La wagon a été mis sous scellés par les soins du commissaire spécial de la gare de Lyon. La brigade mobile de Dijon poursuit son enquête. L’identité judiciaire a été prévenue. Aux dernières nouvelles, un voyageur interrogé ce matin a déclaré avoir vu un homme porteur d’une valise descendre à contre-voie du train en marche peu après le passage du convoi à Tournus. — P. C.
Journal L'INTRANSIGEANT 7-7-1927 (collection BNF Gallica).
