Article de la Revue générale d'Architecture de 1863: Atelier de réparations des machines locomotives, bâtiment du montage en gare de Lyon-Vaise

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Atelier de réparations des machines locomotives, bâtiment du montage en gare de Lyon-Vaise

  • Il nous a paru utile, après avoir traité succinctement des gares de marchandises, d'examiner un de ces grands ateliers de montage près duquel on groupe le bâtiment de l'ajustage et des forges, le moteur à vapeur et le bâtiment de remisage des machines en feu prêtes à partir, ce dernier bâtiment communiquant avec ceux de l'ajustage et du montage par une voie de fer.


  • A la gare de Vaise, l'atelier de montage est divisé en trois nefs d'égale largeur, au moyen de deux rangées de colonnes de fonte qui aident à porter les combles. Cette disposition est accusée à l'extérieur par trois pignons correspondant aux trois combles des nefs. La largeur totale du bâtiment, l'épaisseur des murs comprise, est de 55,30 m. Sa longueur, mesurée également hors oeuvre, est de 71,56 m. Sa surface est de 395,25 m2. Dans la moitié inférieure de la planche 27 se voit l'élévation principale avec ses trois pignons accusant les trois nefs ou divisions longitudinales de la construction.
  • L'entrée, de 15 mètres d'ouverture, occupe presque toute la largeur de la nef centrale. Elle est close par deux énormes ventaux suspendus à un rail de fer et qui s'ouvrent en glissant parallèlement à la façade du bâtiment.
  • Dans le haut du dessin à gauche on reconnaît la moitié du plan de l'atelier. A côté, on voit l'élévation de la ferme (c'est la même pour chacun des trois combles) et divers détails intéressants de la construction.


  • Les deux nefs latérales sont destinées à remiser chacune treize machines avec leurs tenders (vingt-six en

tout), lors de leur réparation. Chaque machine avec son tender occupe une travée, c'est-à-dire l'espace marqué par un entre-colonnement. La nef centrale est destinée au service d'un énorme chariot qui reçoit à la fois une locomotive et son tender, et les transporte à un point quelconque de la longueur de l'atelier. Pour cela, le chariot, placé transversalement par rapport à la nef, repose au fond d'une fosse de 0,70 m de profondeur, sur quatre voies ou quatre paires de rails de fer, et son plancher, abaissé ainsi jusqu'au niveau de la voie qui amène les machines du dehors, peut lui servir de prolongement.


  • Le chariot chargé s'avance latéralement jusqu'à un entre-colonnement libre, trouve là des rails d'embranchement servant à prolonger ceux de son plancher, qui conduisent la machine et son tender à leur station. Chaque station a sa fosse.


  • Au sommet du comble de chaque nef il y a un grand ventilateur, s'étendant dans toute la longueur du bâtiment. Quelques-unes des colonnes de fonte servent à conduire jusqu'aux égouts les eaux pluviales amassées dans les chéneaux.


  • Les ventaux de la grande porte sont suspendus au moyen de petites roues en fonte, appuyées sur un rail conducteur en fer, supporté lui-même par des corbeaux en fer. La planche 27 montre, dans l'élévation principale du bâtiment, l'ensemble de cette disposition, et les détails de l'armature de la porte se voient dans le haut du dessin. Les ventaux sont armés par le bas de galets à rainure, qui s'ajustent sur un rail à côte saillante, de manière à empêcher toute oscillation en dehors du plan vertical. Cette porte étant d'un grand poids et soumise à de fréquents ébranlements, et le pignon central devant être porté au-dessus d'un vide de 15 mètres de largeur, il a fallu combiner un poitrail assez fort pour soutenir aisément à la fois la porte et le pignon. On l'a fait en bois par économie, en bois de sapin, comme les combles. La planche 27 en donne le dessin. Il est composé de deux poutres horizontales formées chacune de deux moises qui embrassent les extrémités de quatre croix de Saint-André. Le poinçon et les deux faux poinçons de la ferme de tète formant pignon traversent ce poitrail entre les moises horizontales, s'assemblent fortement avec tout le système et le suspendent à la ferme. Ces poinçons sont en chêne. Le poitrail est renforcé en outre, à chacune de ses extrémités, par des pièces de charpente assemblées avec les moises inférieures. Notre dessin fait connaître les assemblages de toutes ces parties. C'est à ce poitrail que sont fixés, par de forts boulons, les corbeaux qui supportent le rail conducteur des ventaux de la porte.


  • Nous ne dirons rien des fermes des combles, sinon qu'elles sont établies avec des pièces de fort équarrissage et que l'entrait surtout est d'une grosseur exceptionnelle, parce qu'on utilise parfois ces fermes pour enlever les machines en réparation, au moyen de cordages et de moufles. Elles portent sur les murs latéraux du bâtiment et sur les colonnes en fonte.


  • La couverture est exécutée en zinc, sur volige double croisée, pour éviter l'action corrosive de la vapeur de charbon ou de coke s'échappant quelquefois des machines, malgré qu'elle soit conduite an dehors par de grands tuyaux s'abaissant par un mécanisme particulier sur leurs cheminées.


  • Prix de revient de l’Atelier du montage
    • Maçonnerie 113 167 fr
    • Charpente 71 692 fr
    • Couverture 73 000 fr
    • Serrurerie 33 970 fr
    • Menuiserie 22 673 fr
    • Peinture et vitrerie 8 571 fr

Iconographie