Les travaux de l’exposition de 1900 par A. da Cunha, Ingénieur des Arts et Manufactures, Masson, 1901, (Extrait)

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Planche et figures

Extrait concernant « Les agrandissements de la gare de Lyon »

Devant l'augmentation constante du nombre des voyageurs qui arrivent à Paris, par nos grandes gares, toutes les compagnies se sont vues dans l'obligation de donner à leurs bâtiments des dimensions plus considérables.


La première qui a ouvert la marche est la gare Saint-Lazare, dont les travaux ont été si merveilleusement menés et qui, malgré ces quinze années d'existence, reste encore le type des grandes gares. C'est sur son modèle que les nouvelles sont exécutées.


Le mouvement des voyageurs de la gare de Lyon a augmenté dans une proportion considérable ces dernières années c'est ainsi qu'en 1880, on avait enregistré 1 630 000 départs. Ce chiffre a été porté à 3 259 000 en 1896, de sorte qu'en seize années le nombre des voyageurs avait plus que doublé. On conçoit que devant un succès pareil, la gare ancienne soit devenue insuffisante et que sa réfection se soit imposée, d'autant plus que l'approche de l’Exposition de 1900 était un gage d'un afflux de voyageurs encore plus considérable.


Il est pourtant regrettable que la Compagnie de PLM n'ait pas trouvé, comme les autres Compagnies, une combinaison qui lui permît, de rapprocher sa gare du centre de la capitale. Les vingt millions qu'elle dépense actuellement pour la réfection de sa gare auraient été un appoint sérieux dans les dépenses qu'aurait entrainées la prolongation de son réseau jusqu'au coeur de la capitale.


Il avait deux solutions à envisager pour la reconstruction de la gare de Lyon, soit en installant les services à niveau des rails, soit en les plaçant dans un étage au-dessous. C’est la première disposition qui a été employée. Elle a peut-être le tort de prendre de la place et de créer une maçonnerie importante comme soutènement, mais on a trouvé qu'elle avait l'avantage d'accélérer la manutention.


La gare Saint-Lazare est pourtant installée avec des bâtiments de services placés en dessous du niveau des voies du côté du départ, qui constitue le plus mauvais côté et, malgré cet inconvénient, on en est arrivé à ne pas créer des ennuis trop considérables, grâce à une série d'ascenseurs pour bagages convenablement disposés.


Ainsi qu'on peut le voir sur les deux plans accompagnant ces lignes et qui montrent l'ancienne et la nouvelle disposition, le nombre des voies a été considérablement augmenté. Cette augmentation, qui constitue le programme principal des travaux de réfection, n'a pu être décidée qu'en faisant une emprise sur la rue de Bercy. Celle-ci a été complètement démolie et reportée plus loin de façon à laisser pour les bâtiments de la Compagnie une surface sensiblement rectangulaire.


Dans ces conditions, on a pu établir sur le boulevard Diderot une belle façade monumentale, précédée d'une large cour destinée aux arrivées et aux départs des trains de banlieue. Pour ces trains, il n'y a pas, en général, de bagages, de sorte que les voyageurs peuvent employer les escaliers sans inconvénient.


Pour les grandes lignes, il n'en est plus de même, et comme, d'autre part, il a été admis comme principe que les services de ces trains seraient, faits au niveau des rails, force a été de conserver les deux anciennes rampes, aboutissant d'un côté à l'arrivée des trains et de l'autre au départ.


Suivant l'économie générale adoptée aujourd'hui dans la construction de toutes les gares nouvelles, on a établi, un large trottoir normal à la direction des trains, qui permet la répartition du public sur tous les quais indistinctement, quelle que soit la porte par laquelle il soit entré. Ce large quai est précédé d'une salle de Pas-Perdus, où se font toutes les opérations de manutention des bagages et de distribution des billets.


Il y avait certaines difficultés à vaincre, notamment pour l'établissement des nouveaux hangars sans interrompre le mouvement des trains.


MM. Moisant, Laurent et Savey, les constructeurs bien connus, ont établi une grue roulante qui avait pour mission de mettre en relation des éléments de nouvelles fermes et de désunir ceux des anciennes. A cet effet, l'appareil de manutention pouvait opérer à ces deux bouts : d'un côté, il démolissait et de l'autre il construisait, de sorte qu'au fur et à mesure qu'on avait besoin de la place des anciennes galeries, pour y établir de nouvelles, la démolition se faisait pour ainsi dire méthodiquement.


Comme pour la gare de t'Est, tes travaux ne sont pas prêts cette année, mais on a étudié une disposition intermédiaire qui permet de profiter de la partie terminée de l'ouvrage.