30 juin 1887, agression dans un train, près de Golfe-Juan
Circonstances de l’incident
- Une agression en wagon
On nous télégraphie de Cannes, 30 juin.
Un doreur sur métaux, nommé François Schettini, âgé de soixante-sept ans, revenait hier de Cannes par le train de huit heures du soir, dans un compartiment de 3e classe. Au départ de la station de Golfe-Juan un individu franchit la cloison qui séparait les compartiments et, se plaçant près de Schettini, lui demanda l'heure. Ce dernier répondit qu'il ne possédait pas de montre. L'inconnu lui assena alors un formidable coup de poing sur la nuque puis, le maintenant d'une main; il fouilla ses poches et s'empara d'un porte-monnaie contenant 50 fr. Arrivé à cent mètres de la gare suivante, le hardi malfaiteur, ayant terminé ses fouilles sur sa victime, sauta sur la voie et disparut dans la campagne, après avoir eu le soin de refermer la portière. Schttini, étourdi par le coup, ne put reprendre ses sens qu'après la gare d'Antibes. Il arriva à Nice encore sous le choc d'une émotion violente et déposa sa plainte. Un détail intéressant : C'est au même endroit que fut assailli, l'année dernière, le peintre américain Bréart, habitant Cannes et revenant de Monaco.
Journal L'Intransigeant 3-7-1887 (Collection BNF Gallica).