Bulletin PLM n°15 de mai 1931: Tours à roues à grand rendement
Planche et figures de l’article
Article
Par suite des frottements qui se produisent entre le rail et les bandages de roues du matériel roulant, ces derniers s’usent assez rapidement; leur profil se modifie. Afin de le ramener à ce qu’il doit être pour assurer un roulement correct, on est obligé de tourner périodiquement la surface de roulement du bandage. C’est ce qu on appelle « rafraîchir le bandage ».
Depuis quelque temps, cette opération s’effectue dans les ateliers de wagons de Villeneuve Saint Georges et dans les ateliers de machines d’Oullins, sur des tours dits à grand rendement. Ces tours (figure. 5) réduisent au minimum la durée de l’opération qui, dans certains cas favorables, n’excède pas douze minutes.
Aux ateliers de Villeneuve, un seul de ces tours assure, avec douze heures de travail journalier, la production totale de l’atelier, qui est d’environ vingt-cinq essieux par jour. Il a remplacé cinq tours de modèles anciens.
Ces tours sont équipés de quatre chariots dont deux sont montés avec un reproducteur de profil. Ils ont une boite d’engrenages donnant une gamme de douze vitesses de coupe.
Tous les mouvements sont produits par des moteurs électriques. Chaque tour ne possède pas moins de dix moteurs. Un moteur de 40 cv pour l’entraînement des plateaux et la rotation de l’essieu, un moteur de 7 cv produisant le déplacement de la poupée mobile et huit moteurs de 0,6 cv, dont six servant au déplacement rapide des quatre chariots, un au blocage de la poupée mobile et un au déplacement de la butée intérieure de la poupée fixe.
Tous les moteurs sont commandés par boutons-poussoirs places à portée de la main du tourneur. Il n’y a pas moins de neuf tableaux de commande sur chaque tour : six tableaux à quatre boutons, un à trois boutons et deux à deux boutons. De cette façon, où qu’il se trouve, le tourneur a toujours sous la main toutes les commandes nécessaires.