Bulletin PLM n°17 de septembre 1931: La campagne des primeurs à Chasse
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En ces temps de crise et de « pénitence » où trop de chapitres d’activité se marquent d’une pierre noire, il est particulièrement agréable de rencontrer quelques événements dignes d’une pierre blanche.
C’est le cas pour la campagne des primeurs de 1931, qui se trouve battre de loin les records des années précédentes.
Au cours du premier semestre, Chasse a reçu, en effet, 6,6 % wagons de plus qu’au premier semestre 1930. Il y a eu des journées particulièrement fortes, dépassant nettement tout ce qui avait été fait jusque-là : 865 wagons le 27 mai, 862 wagons les 2et 10 juin, 914 wagons le 3 juin, alors que le meilleur chiffre de 1929 avait été de 818 et celui de 1930 de 785.
Quant au trafic du mois de juillet, il a été supérieur d’environ 13 % à celui de juillet 1930.
Rappelons à ce propos que la gare de Chasse assure le triage de la totalité des wagons chargés de fruits, légumes et primeurs en provenance de toute la partie du Réseau située au sud de Lyon. Son travail comporte principalement les opérations de déformation et de reformation des trains de messageries et en outre un service de manutention, en vue de fusionner le chargement de certains wagons insuffisamment utilisés.
Le trafic de Chasse, qui atteint sa plus forte intensité entre mai et septembre, a augmenté très rapidement depuis la guerre, de 8 % par an en moyenne. La moyenne par jour du nombre de wagons GV expédiés dans la période des cinq mois de fort trafic est passée de 310 (maximum 404) en 1921 à 545 (maximum 818) en 1929. Abutons qu’en 1930, malgré une récolte déficitaire de fruits, le nombre de wagons GV expédiés a été supérieur de 4 % à celui de 1929.
A la réception, les trains n’ont généralement pas d’affectation de destination. Ils sont caractérisés uniquement par leurs gares de provenance (Arenc, Lunel, Cavaillon, Avignon, La Voulte, Valence, etc.). Mais lorsqu’ils quittent Chasse, ils sont au contraire composés de wagons destinés à une région déterminée (Paris, Nord, Etat, Belfort et au delà, Genève, Saint Etienne et au delà, Saincaize, etc.).
On aura une idée du travail accompli au triage de GV de Chasse lorsqu’on saura que, dans la période de 20 h à midi pendant laquelle s’effectuent les opérations, il n’est pas rare, à l’époque du fort trafic, de recevoir 35 à 40 trains a trier et d’en expédier un même nombre.