Bulletin PLM n°2 de mars 1929 : La gare maritime de Caronte

Titre

La gare maritime de Caronte par M. Granier, Inspecteur divisionnaire de l’Exploitation à Arles.

Planche et figures de l’article

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  Figure 1

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  Figure 2

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  Figure 3

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  Figure 4

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  Figure 5

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  Figure 6

Article

Le 1er juin 1927, la Compagnie PLM ouvrait à l’exploitation la gare de Caronte-la-Gafette. Située à 2 000 mètres à peine de celle de Port-de-Bouc (Voir le plan de la figure 1), à laquelle elle est reliée par un raccordement en voie unique (il s’agit de l’ancien raccordement du Bassin Aubran, appelé aujourd’hui raccordement de Caronte, et en cours de doublement, avec réduction de la rampe de 20 à 13 mm) et en rampe de 20 mm, cette gare a été établie pour desservir le quai public de Caronte, dont l’exploitation a été concédée a une Société dénommée « Etablissement Maritime de Caronte ».

Les installations de la gare de Caronte-la-Gafette et celles de 1’Etablissement maritime de Caronte (voir la vue d’ensemble, figure 2) se trouvent sur l’emplacement de l’anse de la Gafette qui a été comblée avec du sable puisé aux abords du delta du Rhône, à l’aide de puissants engins aspirateurs - refouleurs.

Le quai de Caronte, où la Compagnie PLM reçoit ainsi depuis 1927 les charbons débarqués autrefois à Marseille, a une longueur de 435 m qui offre facilement place à 3 navires à la fois (figure 3).

• Ce quai, desservi par 6 voies (figure 4) communiquant entre elles par des jonctions et reliées à chacune de leurs extrémités à la gare de Caronte-la-Gafette, est doté d’un outillage des plus modernes comportant :
  • Six grues roulantes de 8 t (voir c, figure 6) montées sur de hauts portiques (voir a, figure 6) portant chacun 2 trémies de 30 t (voir b, figure 6).
  • Trois chariots - trémies de 20 t (figure 5) circulant sur deux chemins aériens d’une longueur totale de 660 m et qui, après avoir pris leur charge sous les trémies fixes des portiques, vont la vider dans des wagons placés sur les voies de quai de part et d’autre des chemins aériens.
  • Un portique de parc pourvu d’une trémie de 24 t (voir f, fig. 6).

Cet outillage, dont le profil en travers d’installation est donné figure 6, est mû électriquement et permet des manutentions rapides, les grues roulantes débitant chacune 120 t à l’heure.

La mise au parc de stockage s’effectue à raison de 240 t à l’heure et la reprise au parc avec mise sur wagons peut atteindre 200 t à l’heure.

Séparée du quai de Caronte par un vaste parc de stockage, la gare maritime (figure 2) comporte un faisceau d’échange de 8 voies de 600 m de longueur utile dont 5 sont, en principe, affectées à la réception et 3 à l’expédition des trains.

Ce faisceau est complété par une voie de circulation permettant le dégagement des machines des trains à l’arrivée, d’une voie mère d’embranchements particuliers, d’une voie de rebroussement pour la desserte des établissements industriels, d’une voie de réception et, enfin, d’une voie de tiroir pour les manœuvres de l’Etablissement Maritime de Caronte.

Les manoeuvres des wagons entre le faisceau d’échange et les voies de l’Etablissement maritime de Caronte sont effectuées par cet Etablissement au moyen d’une machine lui appartenant, après entente avec le Chef de service de Caronte-la-Gafette.

Les manoeuvres de formation sont faites par la Compagnie PLM et les trains sont, en attendant l’achèvement des travaux en cours, montés en deux rames, avec renfort en queue, à la gare de Port de Bouc où ils sont reconstitués sur voie 4 Garage.

Le trafic de la gare de Caronte la Gafette, qui s’est élevé, pendant le deuxième semestre 1927, à 221 200 t, (savoir : expéditions : 213.700 t et arrivages : 7 500 t) atteint, en 1928, le chiffre de 663 000 t, dont 560 000 t pour les expéditions.

Ces dernières sont constituées principalement par les charbons de la Compagnie PLM, auxquels viennent s’ajouter du minerai et des phosphates. Quant aux arrivages, ils consistent en bauxites, superphosphates, ciment, rails, etc. Ce trafic de début montre que la gare de Caronte la Gafette, dont la desserte ne laisse pas de présenter des difficultés en raison des divers travaux encore en cours, est assurée d’un bel avenir.