Dépôts et annexes traction algériens

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Les Ateliers d'Alger

  • Historique :


En 1863, il existe un tout petit réseau de réparation de locomotives à Alger, car le réseau Algérien n'a alors que l'entretien de quelques locomotives.

La mise en service de locomotives de plus en plus puissantes nécessite l'agrandissement des locaux originaux. De plus, dès 1926 il n'est plus possible de vivre et travailler dans des conditions correctes dans cet atelier, qui de plus, est incapable de recevoir en réparation les dernières locomotives 230 C et 140 C , la porte d'entrée étant trop petite pour ces machines , ce qui nécessite leur démontage à l'extérieur.

La réorganisation de tous les ateliers du réseau commence en 1928 et dure quatre ans. L'atelier de réparation de voitures est transféré à Sidi-Bel-Abbès et sur son emplacement, on édifie le nouvel atelier pour locomotives et tenders.

Il est construit en deux étapes : De 1929 à 1930, installation d'un bâtiment « Montage-Chaudronnerie » puis de 1931 à 1932, installation d'un autre groupe de bâtiments « Ajustage, Tours, Machines-Outils, Forges, Ressorts, Roues, Fonderie »


  • Les bâtiments :


Ils sont situés au quartier du Hamma. Les bâtiments en béton armé sont composés de nefs parallèles entre elles, de 15 ou 20 m de largeur.

Le groupe de bâtiments « Montage-Chaudronnerie » comprend deux grandes nefs accolées de 20 m de large chacune, 58,50 m de long , et deux petites nefs latérales de même longueur mais de 10 et 5 m de large. Leur hauteur sous entrait est de 12,50 mètres.

Le groupe de bâtiments « Ajustage, Machines- Outils, Tours,Forges, Fonderie » comprend quatre nefs accolées de 15 m de largeur chacune, dont 3 de 65 m de long et une de 110,50 m. Un bâtiment secondaire ( 40 m de long sur 13 m de large ) , adossé à l'une des extrémités, abrite l'atelier du potassage et l'atelier de réparation de l'outillage. Leur hauteur sous entrait est de 8 m pour les trois premières et 11,50 m pour la quatrième.

L'éclairage et l'aération sont assurés par des sheds vitrés avec châssis mobiles et des châssis vitrés à éléments mobiles disposés sur les faces des bâtiments. L'éclairage de nuit est assuré par des lampes de 1000 bougies ou de 400 bougies disposées sous les poutres inférieures des sheds.


  • Les moyens de production :


Les ateliers sont équipés avec des machines-outils neuves pour la réparation générale des locomotives. Ils cherchent à se suffire à eux-même pour la confection de toutes les pièces de machines et sont donc équipés des derniers perfectionnements en outillage et main d'oeuvre. Toutes les machines-outils sont équipées de moteurs électriques individuels, la vapeur pour les marteaux-pilons, le potassage et les essais divers est fournie par une chaudière fixe aquatubulaire timbrée à 20 kg/cm2, avec grille mécanique, chauffage au charbon et au mazout.


  • Les moyens de manutention :


Tous les engins de levage sont des ponts transbordeurs électriques disposés à raison de deux pour chacune des six nefs principales ,soit douze ponts au total dont la puissance varie de 3t à 70 t. Les quatre ponts du montage et de la chaudronnerie sont alimentés en courant continu qui permet l'emploi de toute une série de vitesses sur une échelle étendue. La circulation des pièces à réparer est assurée par de nombreux engins : un chariot transbordeur de 80t entre les deux groupes de bâtiments; deux palans aériens monorails de 5t et de 1,5t de puissance, trois chariots passe-partout à accumulateurs électriques avec plate-forme élévatrice, un à essence, une grue passe-partout, un chariot électrique sur voie ferrée normale, divers chariots à main, passe-partout ou sur voie ferrée .


  • L'organisation du travail:


A partir de 1925, le programme de travail des Ateliers d'Alger est basé sur le principe de la réparation générale périodique et complète des locomotives du Réseau. Sauf accident, une locomotive sortant de réparation générale,ne doit pas revenir aux ateliers avant huit ou dix ans selon le type, l'entretien incombant aux dépôts. Chaque locomotive voit donc sa réparation poussée au maximum possible de perfection, les pièces de châssis et de mécanisme sont remises au dessin et la chaudière refaite à neuf. Ceci est absolument nécessaire au Réseau Algérien où les éléments de chaudière périssent vite par suite de la mauvaise qualité des eaux d'alimentation.

La moitié des effectifs des ateliers d'Alger travaille pour les réparations générales de locomotives, l'autre moitié effectue des travaux divers ( confection de pièces neuves, entretien des locotracteurs etc..) Toues les pièces à réparer sont visitées par des agents techniques spécialisés appartenant à un bureau des Temps. Tous les bons de travaux, commandes, devis sont établis par les employés du bureau des Temps. Après visite, ils sont classés au bureau de mise en mains qui règle et surveille la circulation des pièces à l'intérieur de l'atelier d'après les indications de graphiques pré-établis. Les pièces usinées sont rassemblées par le bureau de mise en mains et envoyées à la section d'Ajustage puis au Montage. Cette méthode présente de nombreux avantages parmi lesquels décharger le personnel d'exécution de tout travail d' écriture, permettre de savoir à chaque instant où se trouve une pièce en réparation, déterminer les travaux non encore mis en mains pour toute opération d'usinage, avoir tous les renseignements sur une locomotive en réparation réunis sur un document unique, tenir une observation rigoureuse des limites d'usure, un ordre dans l'atelier, et obtenir un meilleur rendement, le personnel travaillant à la prime de rendement comme celui de Métropole.

Plans


( Source : Bulletin P.L.M. Novembre 1932 )