Graisseurs à condensation
Sommaire
- 1 Illustrations
- 2 Notice
- 2.1 Description générale
- 2.2 Fonctionnement
- 2.3 Manœuvre de l’appareil
- 2.4 Modèles en usage à la Compagnie
- 2.5 Graisseur Detroit ordinaire (voir Planche 2)
- 2.6 Graisseur Détroit, modèle Galena (voir Planche 3)
- 2.7 Graisseur Nathan (voir Planche 4)
- 2.8 Nettoyage des graisseurs à condensation
- 2.9 Observations
Illustrations
Notice
Les graisseurs à condensation sont des appareils qui permettent, après réglage de leur débit, d’assurer la lubrification automatique des pièces se déplaçant dans la vapeur, telles que les pistons et les tiroirs.
Description générale
Dans tout graisseur à condensation, quel que soit son type, on retrouve tous les éléments essentiels qui sont représentés sur le schéma ci-joint (voir Planche 1).
La capacité R, qui sert de réservoir à huile, est surmontée d’une autre capacité E, de volume un peu moindre, appelée « condenseur », qui ne communique avec R que par l’intermédiaire du conduit FG débouchant tout près du fond de R.
Le condenseur est en relation d’une part, avec la chaudière par un tuyau V aboutissant à la partie haute de E, d’autre part, avec chacun des tuyaux de graissage proprement dits P, par des petits tuyaux B qui débouchent également dans la partie la plus haute de E.
Les tuyaux de graissage P communiquent avec l’intérieur du réservoir d’huile R par l’intermédiaire de tuyaux N qui débouchent à la partie supérieure de R.
Chacun des tuyaux N porte à sa sortie de R un pointeau de réglage C et un dispositif quelconque K (tube de vue ou glace) permettant de voir le débouché du pointeau de réglage.
Fonctionnement
Le principe du fonctionnement de cet appareil est le suivant :
Lorsque la prise de vapeur de la chaudière qui alimente le tuyau V est ouverte, la vapeur qui arrive dans E, dont les parois sont refroidies par l’air extérieur, ne reste pas tout entière à l’état de vapeur.
Il y en a une partie qui se condense, tandis que le surplus s’échappe par les tuyaux B vers les tuyaux P dans lesquels la pression est, en toutes circonstances, moindre que dans la chaudière.
L’eau condensée passe dans le conduit G, traverse un robinet à pointeau D, au moyen duquel on peut régler sa vitesse d’écoulement, et descend par le conduit F au fond du réservoir d’huile R. Elle y prend progressivement la place de l’huile qui, surnageant par suite de sa moindre densité, est alors obligée de s’écouler par les différents conduits N, d’où elle pénètre dans les regards K correspondants, au travers d’ajutages a formant compte-gouttes.
Il est à noter ici que ces regards K qui constituent ces points bas sur le trajet des tuyaux P où passe de la vapeur, se remplissent petit à petit d’eau de condensation. Aussi, lorsqu’une goutte d’huile quitte un des ajutages a, elle tend immédiatement, toujours à cause de sa faible densité, à surnager au-dessus de l’eau contenue dans K. Elle arrive ainsi jusqu’aux tuyaux P correspondants où elle rencontre le courant de vapeur qui l’entraîne dans son mouvement vers le point à graisser.
En ouvrant plus ou moins les pointeaux C, on règle la sortie des gouttes par les ajutages a.
Manœuvre de l’appareil
Lorsque l’appareil ne fonctionne pas, tous les robinets qu’il porte doivent être fermés, sauf le robinet de vidange W.
Pour mettre l’appareil en marche, on commence par remplir le réservoir d’huile R en enlevant le bouchon A, on ouvre ensuite le robinet d’arrivée d’eau B, puis lentement le robinet de prise de vapeur sur la chaudière. Lorsque le condenseur E et le compte-gouttes K sont remplis d’eau, on ouvre progressivement le robinet C, avec lequel on règle le graissage selon les besoins.
Pour arrêter, on ferme le robinet C et le robinet d’arrivée de vapeur sur la chaudière.
Les graisseurs à condensation comportent autant d’organes de débit qu’il y a de points à graisser, généralement 2 à 5.
Modèles en usage à la Compagnie
Il y a un assez grand nombre de modèles de graisseurs à condensation qui, basés sur le principe que nous venons d’exposer, diffèrent les uns des autres par des petits détails de construction.
C’est ainsi qu’on rencontre sur les machines de la Compagnie des :
- Graisseurs Détroit ordinaires,
- Graisseurs Détroit, modèle Galena,
- Graisseurs Nathan.
Ces appareils ne diffèrent de l’appareil type que nous avons décrit, qu’en ce qu’ils comportent les accessoires suivants :
Graisseur Detroit ordinaire (voir Planche 2)
- une soupape de retenue d’huile H à l’extrémité du tube d’eau F,
- un graisseur auxiliaire O permettant d’alimenter directement le tuyau de graissage sans passer par le compte-gouttes, en cas de rupture du tube de vue,
- un clapet automatique P fonctionnant en cas de rupture du tube de vue, pour sortie de la vapeur,
- une soupape de remplissage n permettant de remplir d’eau le tube de vue pendant la marche,
- un pointeau de purge r du compte-gouttes, permettant de nettoyer le tube de vue. Pour cela, on ferme le robinet C et on ouvre les pointeaux r et n. De cette façon, l’eau de condensation s’écoule, et la vapeur, en passant, nettoie le tube,
- une tubulure à clapet b placée à l’extrémité du tuyau de graissage sur la pièce à graisser.
Graisseur Détroit, modèle Galena (voir Planche 3)
- une soupape de prise de vapeur I,
- un pointeau de purge r du compte-gouttes, permettant le nettoyage
- une tubulure à clapet b placée à l’extrémité du tuyau de graissage sur la pièce à graisser,
Le regard du compte-gouttes est constitué par 2 verres très épais S enchâssés dans le corps de l’appareil.
L’appareil ne porte aucun tube extérieur.
Graisseur Nathan (voir Planche 4)
- un tube de niveau (non représenté sur le schéma) indiquant la hauteur de l’huile dans le réservoir,
- un robinet d’arrivée d’eau condensée à la partie supérieure du tube de vue K,
- un pointeau d’arrêt de graissage Q,
- un bouchon de détente U étranglant le passage de l’huile,
- un graisseur à main permettant d’assurer le graissage direct en cas de non fonctionnement ou d’avarie de l’appareil. Ce graisseur se compose d’un godet T renfermant l’huile et communiquant avec le tuyau de graissage P par le robinet à pointeau d.
Le graisseur Nathan ne porte pas de pointeau de purge des tubes de vue.
Nettoyage des graisseurs à condensation
Pour faire un nettoyage ordinaire à la vapeur, on doit commencer par vidanger entièrement l’huile qui peut se trouver dans le graisseur.
Pour cela, il faut d’abord isoler entièrement le réservoir R de toutes les parties dans lesquelles se fait sentir la pression de la vapeur, c’est-à-dire du condenseur E et des tuyaux P. On doit donc fermer le pointeau B et tous les pointeaux C. Ceci fait, on peut sans inconvénient ouvrir le robinet de vidange W, et le robinet de remplissage A.
Lorsque le réservoir est vidangé, on ferme ces 2 derniers robinets et on rouvre ensuite tous les pointeaux.
Puis on ouvre graduellement le robinet de prise de vapeur sur la chaudière ou sur l’appareil, pour les Galena.
La vapeur pénètre alors librement dans R par le conduit GF et en ressort par le conduit N et les pointeaux C, en créant, dans tout cet ensemble, un courant actif qui chasse toutes les saletés.
Il est bon de faire ce nettoyage lorsqu’on se sert du graisseur pour la première fois (appareil neuf) et ensuite au moins une fois par semaine.
Quand on veut faire un nettoyage encore plus important, il est bon de commencer par remplir l’appareil avec du pétrole qu’on y laisse pendant quelques heures. Puis on vide ce pétrole et on fait un nettoyage à la vapeur, comme il vient d’être dit.
Observations
Il est recommandé :
- D’ouvrir toujours le robinet de prise de vapeur sur la chaudière avant que la machine soit mise en service, qu’on opère le graissage ou non,
- De tenir le robinet d’eau B constamment ouvert, excepté quand on remplit le réservoir d’huile,
- De procéder au nettoyage de l’appareil chaque fois que le besoin s’en fait sentir,
- De ne graisser les cylindres que lorsqu’ils sont bien réchauffés et n’ont plus besoin d’être purgés. A ce moment, il est bon de faire débiter une vingtaine de gouttes, afin de bien lubrifier les parties frottantes qui viennent d’être lavées par l’eau de condensation. Les pointeaux de débit seront alors fermés pour ne les ouvrir ensuite qu’au départ du train, en les réglant suivant les conditions de la marche,
- De ne jamais frapper sur un graisseur dans le but de régler son fonctionnement.